Les Dragonitos Patronus
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 Sengoran: un monde manichéen.

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ely.ador
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ely.ador


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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeDim 6 Sep - 15:48

Rhyn :

Rhyn avait passé son après midi à préparer poudre et décoction spécialement pour le princesse. Pendant la nuit elle s'était reposée vu que Karasu ne voulait pas. C'est en pleine forme qu'elle entreprit cette journée. L'état fiévreux de l'elfe était tout à fait normal. D’ailleurs elle Rhyn était ravie, Yukina réagissait parfaitement au narcotique. Quoi de plus normal, l'empoisonneuse savait ce qu'elle faisait.

Le petit groupe avançait silencieusement. Ils passèrent les clairières sans problèmes. Puis ils se mirent à longer le marais. L'odeur était forte et nauséabonde encore plus que la veille. Pour s'en protéger Rhyn sortit un foulard pour le mettre sur sa bouche et son nez. Son serpent s'était enroulé dans son sac médecine. Il avait passé la nuit à chasser des rongeurs, du coup il profitait du voyage pour dormir.

Le marais semblait calme. La plupart des créatures du marais vivait la nuit. Mais ce n'est pas pour autant que le marais était sans danger. Les tourbières pouvaient cacher des marais mouvants, bien souvent mortel pour quiconque y tombent. L’allure de Karasu et Rhyn était assez rapide. Le corbeau et le loup ouvraient la marche. Leurs sens plus aiguisés que ceux de Rhyn étaient utiles pour signaler le moindre danger. L’empoisonneuse fermait la marche. Ils évitaient de laisser le moins de trace possible.

Bientôt ils sortirent de la périphérie du marais. Ils avaient réussi à arpenter cette région sans le moindre souci. Leur prudence naturelle, leur a sauvé la vie, avec aussi une pointe de chance. Dès la sortie du marais, ils entrèrent dans une forêt. Le terrain était loin d’être plat. De plus les arbres étaient serrés entre eux. De grosses racines jonchaient le sol. Les émissaires d’Astharof arrivaient à se frayer un passage, mais du coup leur allure était fortement ralentie. La partie sur laquelle ils cheminaient, faisaient partie d’une pente. Ils avaient trouvé un sentier à peu près plat, des fourrés longés ce chemin. Bien que le soleil atteigne le zénith l’épaisseur de la couverture végétale arrêtait nombre de rayons. La lumière était tamisée.

Karasu et Rhyn étaient l’un derrière l’autre. Rhyn avait augmenté l’espace entre les deux montures pour faciliter l’avancement de Bucéphale et aussi lui laisser plus de liberté de mouvement. Le loup semblait agiter et Karasu tendu. Rhyn quant à elle se sentait observer. Elle se retourna mais ne vit rien qui pouvait signifier qu’ils étaient suivis. Elle tendit son don mais n’aperçoit que les émotions d’un animal en chasse. Elle le sentait à la fois proche mais loin d’elle. Rhyn devinait qu’à la réaction du loup et de Corbeau ils avaient sentis la même chose.

Rhyn saisit son poignard dans le fourreau de sa ceinture. Au même instant, une chose se jeta sur Rhyn. La chose venait d’une branche haute d’un arbre. A l’impact, Rhyn fut facilement désarçonnée. Bucéphale se cabra, il était affolé. Le choc au sol fut rude. La vitesse et la force de la chose étaient telles qu’elles dévalèrent la pente à grande vitesse. Ils descendirent une distance considérable. C’est un arbre au tronc imposant qui arrêta leur descente. En fait c’est le dos de Rhyn qui absorba la secousse contre l’arbre. Ce coup déclencha une vive douleur pour la femme, mais elle ne s’arrêtât pas ce détail. La chose était en vie et maintenait sa proie immobile en pesant de tout son poids sur elle. Rhyn étouffait, elle essayait de se dégager mais en vain. Son sac médecine était toujours avec elle. Fitz avait été éjecté du sac. Il semblait déboussoler. Mais bien vite il se reprit et fonça vers sa maitresse. Rhyn ne l’avait pas vu, en fait elle ne voyait rien, la chose occultait son champ de vision.
Elle arriva tant bien que mal, à atteindre sa ceinture mais surtout le fourreau de son poignard. Rhyn serra de toutes ses forces la garde de son arme. Puis elle planta désespérément l’arme à plusieurs reprises dans le flanc de la chose. Elle pensait avoir touché le cœur. Rhyn sentit le sang chaud de son adversaire coulait sur elle.
La chose perdait beaucoup de sang, mais plus elle en perdait plus son poids écrasait l’empoisonneuse…


Kean :

Kean fut un peu surpris par l’arrivée de son ami. Mais il en avait l’habitude. Il fut amusé par la réaction d’Almendra et d’El diablo. Ils ne se quittaient pas des yeux. Kean se mit au milieu pour parer à tous débordements. Puis il dit d’une voix grave :
« -On se calme. » Il s’adressait plus à la femme qu’à Pierre. Puis regardant, les deux à la fois :
« -Cher Pierre, je suis ravi de te revoir. Je te présente Almendra une nouvelle recrue. C’est mon apprenti. Elle est spéciale comme tu peux l’avoir remarqué. Almendra je te présente Pierre un des membres imminents de la Résistance. Lui aussi a un don particulier et son aspect est peu courant. Mais tu ne dois avoir peur de lui. Bon les présentations sont faites. ». Il invita El diablo à s’asseoir. Puis se tourna vers la femme :

« -Essayes de retrouver ton calme et ton apparence humaine, il est hors de question de descendre à la salle commune dans cet état. » Puis il parla à son compère sans faire plus attention à Almendra.
« -Alors comme, tu peux le constater j’ai trouvé une alliée. Enfin c’est plutôt elle qui est venue à moi. Je pense qu’elle pourra être utile dans notre combat, mais il est trop tôt pour dire à quoi elle va nous servir. En ce qui concerne la Dame, je n’ai pas encore eu de nouvelles, mais ça ne devrai pas tarder. Et toi as-tu vu la Princesse ? »
« -En effet, elle semble intéressante, dit Pierre en désignant la femme. Non je n’ai pas encore eu de nouvelles de la Princesse, le dragon ne l’a pas amenée au repère. »
« -Quoi ? Mais qu’attends cette Furie pour la mettre en sureté ? T’as t’elle donné une raison ?, Kean grondait il avait peur pour Yukina. »
« -Aucunes nouvelles de Kimiku n’ont plus. Elle a du avoir un contre temps. »
« -Espérons. Enfin j’espère pour elle qu’elle n’a pas fait courir de risque inutile à la princesse. Car si Yukina est en danger, je la tiendrais pour seule responsable. »
« -Oui je te comprends mais attendons d’en savoir plus, avant de tirer des conclusions hâtives. »

Kean et El diablo se turent, ils réfléchissaient à la situation. Le manque d’information sur la princesse commençait à les inquiéter.
Kean chassa les idées noires et reprit :
« -Tu veux te joindre à nous pour le repas ? »
« -Pourquoi pas ? Je serais ravi de faire plus ample connaissance avec cette charmante créature. »
« -Bien mais rejoins dans la salle car si on te voit descendre d’une chambre, on risque de se demander comment tu as fait pour arriver. »
« -Parfait cela me convient. A bientôt charmante demoiselle. » Pour appuyer ses dernières paroles, El diablo fit une révérence à Almendra avant de partir.

A peine El diablo partit, Kean dit rapidement :
« -Attention, on vient avec l’eau, »
En effet une servante frappa à la porte l’instant suivant.
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeSam 10 Oct - 1:45



Almendra

Je fus agréablement surprise d'apprendre qu'un démon puisse être "gentil". Je n'étais donc pas la seule et démon ne rimait pas forcement avec cruauté. El diablo me laissa en partant une bonne image de lui. Il avait utilisé à mon égard les mots "charmante" et "mademoiselle", de plus il m'avait fait une courbette.

Je fus également intriguée par leur conversation. Ils parlaient de la princesse ! Yukina, j'en avais légèrement entendu parler lors de mes cours de géo sur nos pays frontaliers. Kean m'avait dit le premier jour de notre rencontre que l'ancien monarque Ghalan avait été assassiné. Sa fille était donc restée en vie. Ce qui m'étonna est l'attachement que semblait éprouver Kean pour la princesse. Il était donc capable d'aimer quelqu'un.

A peine Diablo fut parti, qu'une servante entra avec de l'eau chaude. Elle ne m'avait pas vue. Dès qu'elle eut terminé de verser de l'eau chaude, je me jetais sur elle en plantant mes crocs dans son épaule. Elle hurla. Je n'eus pas le temps de boire que je sentis un objet pointu à coté de mon omoplate gauche.

-Lâche là! Fit la voix menaçante de Kean

Je me figeai mais ne bougeai pas, je sentais du sang de la victime couler dans ma bouche.

-Si tu ne la lâches pas à 3, je t'enfonce cette lame dans le cœur. 1…2…

Je lâchais aussitôt la servante qui s'enfuit en criant. Kean rangea son poignard et me cria en colère.

-Bravo! Par ta faute, nous nous sommes fait remarqué, tu as foutu en l'air notre couverture! Et puis range moi ses ailes, du monde ne va pas tarder à débarquer avec tout le raffut que tu as causé!

Kean avait l'air fou de rage. Je baissais les yeux et murmurais:

-Mais j'ai soif moi.

Je me concentrais à essayer de me sentir humaine. Lorsque j'y parviens, mes ailes rentrèrent. J'avais maintenant compris le truc, je pouvais les sortir et les rentrer.
Comme Kean l'avait prévu, des hommes débarquèrent dans notre chambre, armés.

-Où est le monstre? Il parait qu'une chauve souris géante a attaqué un de nos employés.

Kean sourit et les rassurait.

-N'ayez crainte, j'ai réussi à mettre en fuite le "monstre"

Les hommes jetèrent un coup d'œil suspect dans la chambre puis ne voyant pas une quelconque créature ressemblant à une chauve souris, ils partirent.
Kean s'adressa à moi:
- Peux-tu te contenter du sang animal ?

Je répondis d'une petite voix

-Provisoirement oui, ça pourrait étancher en partie ma soif.

Kean hocha la tête

-Suis moi dans ce cas là.

Je le suivis docilement. Il m'amena aux écuries

-Prélève un peu de sang sur les chevaux mais pas trop pour ne pas les affaiblir et surtout ne touche pas à Monoka et fait gaffe à ne pas laisser de marques profondes. J'acquiesçais. Je me dirigeais vers un grand cheval costaux puis l'envoûta en lui murmurant des paroles à l'oreille: Je lui demandais de rester de marbre durant ma morsure. Puis je plantais mes canines à la base de son cou.
Le cheval hypnotisé ne broncha pas. Je bu facilement presque 2 litres sans l'affaiblir puis repu j'arrêtais. Le goût du sang de cheval était infect, mais je savais que je n'avais pas le choix. Je pris de l'eau dans son abreuvoir pour laver la blessure que je lui avais infligé. Puis pour me laver le visage.
Mes dents rentrèrent et mon regard redevint humain. J'annulais l'envoûtement sur le cheval qui eu l'effet de le faire hennir et sursauter.
Puis je rejoignis Kean.


Kimiku :


Dans la soirée, vers huit heures environ.

Miou avançait rapidement. Elle retournait au château. Elle avait passé le début de soirée en compagnie de Pierre. Celui-ci l’avait informé de sa visite inopinée à cet elfe plus ou moins misogyne. Il lui avait parlé de sa nouvelle recrue, une jeune femme à l’allure quelque peu « particulière » avait-il dit. Mais apparemment il lui faisait confiance et semblait ravi de l’avoir rencontré. Kimiku n’avait rien dit. Elle espérait seulement que Kean savait ce qu’il faisait en emmenant un vampire avec lui. Peut être se fera t-il mordre ? Elle sourit à cette pensée. Non pas lui.

Elle aperçut les tours de la forteresse. Elle repensa alors à sa mission. Astharof lui avait demandé de rechercher les rebelles. Elle était soulagée de ne pas avoir été découverte. Et sans le savoir, il venait de lui tendre une perche pour renforcer sa couverture. El Diablo et elle venait de convenir à un accord. Elle dévoilerait son identité. Et en tant que meneur des rebelles. Cela ne fera qu’augmenter la confiance que l’usurpateur lui porte. C’était un bon plan. Elle savait déjà ce qu’elle allait dire. Elle arriva au château. Un écuyer vint chercher sa monture et l’emmena aux écuries. Une servante l’accueillit.

« - Prévenez notre seigneur de ma venue et dites-lui que je le rejoindrais pour dîner. J’aimerais me préparer avant. »
Elle acquiesça et lui pria de la suivre.



Astharof :


Toujours dans la soirée, vers neuf heure cette fois.

Le souverain de Sengoran avait toute la journée réglé des affaires, principalement d’argent. Il avait été seul dans son bureau. Cela lui avait permis de méditer sur les dernières paroles de Kimiku :
« S’allier à Dracul, pourrait être dangereux mais se serait une aide précieuse. Il pourrait nous indiquer s’il a connaissance des mouvements ennemis. »

Ses paroles étaient sages. D’après ce que lui avait informé sa jeune guerrière, Drakul était un vampire, une créature de l’ombre et des plus puissantes. On compte déjà de nombreuses victimes dont la marque si singulière ne laissait aucun doute sur l’identité du tueur. Il semblerait que de nombreuses personnes aient essayé de le débusquer mais aucuns ne seraient revenus vivants. Astharof se méfiait d’un tel personnage. Il pourrait se révéler être une force, comme une trahison. Toutefois il était curieux et avait hâte de le rencontrer.

On frappa à la porte. Une jeune femme entra et le salua timidement :
« - Mon Seigneur, le dîner sera prêt dans une heure et l’on vient juste de m’informer que la jeune femme, que vous avez vu maintenant, viens tout juste de revenir. Elle se prépare dans ses appartements. Elle vous rejoindra dans la salle à manger. »

Astharof était ravi de sa visite. Elle repartit discrètement. Il regagna lui aussi ses appartements afin d’en faire de même.
Une heure plus tard, il arriva dans la salle à manger. Kimiku était déjà installée. Elle était ravissante. Ses cheveux flamboyaient à la lueur vacillante des chandelles lustrées. La jeune femme se leva et lui sourit en le voyant approcher mais celui-ci courtois, lui fit signe de se rasseoir. Elle obéit. Le monarque ordonna que l’on apporte le vin et les plats. Une ribambelle de serviteurs entra, apportant une multitude de mets délicats au palet.

Ils commencèrent à dîner.
« - Avez-vous passé une bonne journée ? » Questionna poliment Astharof, tout en portant une coupe ambré et lumineuse à ses lèvres.
« - Excellente mon Seigneur ! Comme je vous l’avais dit ce matin, je suis allée faire un tour du côté de la forêt et j’ai questionné quelques aubergistes à proximité de celle-ci. J’y ai trouvé des traces mais malheureusement, elles sont un peu effacées et se perdent au fur et à mesure. Cependant, il semblerait que de nombreuses personnes s’y aventurent et qui plus est assez loin. Ce n’est peut être que des bûcherons après tout, ou des chasseurs. Quoiqu’il en soit, je n’ais pu aller jusqu’au bout. J’ai perdu les traces. » Elle s’arrêta pour boire une gorgée et mangé un succulent bout de la caille, cuite à point. Astharof la regardait, curieux. Son regard était malicieux.
Il resta calme mais attentif, attendant patiemment que la mercenaire reprenne.
« - Je suis alors retournée au village, aux abords de ce passage. Et j’ai alors questionné quelques personnes. C’est dans une auberge, non loin de là, que les réponses à mes questions devinrent plus intéressantes. Il semblerait que certains des villageois aient aperçus un étrange diable noir, qui répondrait au nom "d’El Diablo." Il ne passerait que rarement au village mais repartirait toujours en direction de cette forêt. »
« - "El Diablo" ? Dîtes-vous… » Son regard était songeur. « Non je vois pas qui ce peut être. Et je n’ais jamais entendu parler de ce nom. »
« - Oui, "El Diablo." J’ai obtenu ce nom de la bouche d’un malheureux. Lorsqu’il m’en a parlé, ses yeux se sont éveillés et sa voix est devenue plus assurée. C’est comme si il avait été rempli d’espoir. Je suis sûre qu’il s’agit de l’un des rebelles. Peut être le chef. En tout cas juste avant qu’il ne meure. Il m’a révélé qu’une armée se préparait et que ce diable sombre y jouait un rôle important. » Son ton était devenue amer et son regard était sombre. Cela faisait bien entendu partie de sa petite mise en scène. Elle fut elle-même surprise par ses talents de comédienne. C’était là le plus gros mensonge qu’elle venait de lui dire jusqu’à présent. Espérons que cela passe…

Astharof, lui était songeur. Son assiette était vide. Il croquait dans de délicieux et juteux grains de raisin noir. Kimiku attendait sa réaction.
« - C’est de l’excellent travail. Je vous félicite. » Il fit un signe de la main à l’un des valets. Celui-ci s’éclipsa. Il revint quelques minutes plus tard avec une petite escarcelle rouge satinée et le lui tendit.
« - Voici pour vous ! » Dit Astharof en la posant devant Kimiku. Celle-ci tinta allègrement au contact de la table.
« - Je vous remercie ! » S’exclama t-elle.
« - Non c’est moi qui vous remercie. Les choses avancent et vous êtes sur le point de les arrêter. Je vous en pris, faîte le, et le plus vite possible. Avant que cette armée ne prenne plus d’importance. » Il était devenu soucieux. Son pouvoir était menacé. Il craignait sa chute. Son regard fuyait celui de la jeune femme. Kimiku le remarqua mais se tut.

C’est alors qu’une voix lointaine s’immisça dans son esprit.
"Kimiku ! Je dois vite te parler !"
"Ouriou, pas maintenant, ce n’est pas le moment, je suis en compagnie d’Astharof."
"Mais c’est très urgent !" La jeune femme ressentit tout à coup la détresse de son compagnon ailé. Le sentiment l’envahit et elle se sentit mal.
"Attends s'il te plait"

Elle reporta son attention sur Astharof qui n’avait pas remarqué son état.
« - Se sera fait mon Seigneur. Je me charge de les arrêter. Et permettez-moi de me retirer dés maintenant. Je vais aller surveiller les alentours de la forêt. Il est possible qu’El Diablo profite de l’obscurité pour venir en ville. J’aimerais le vérifier cette nuit. Je vous tiendrais au courant si je trouve quoi que se soit. »
« - Bien allez y et soyez prudente. Si une telle armée existe, nul doute qu’elle n’hésitera pas à éliminer ceux de ma garde qui se montreraient un peu trop curieux. »
« - Ne vous inquiétez point mon Seigneur, je suis toujours prudente. » Sur ces derniers mots, elle disparu après l’avoir salué. Astharof la regarda quitter la salle, satisfait de l’entrevue, mais inquiet pour la suite des choses…
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeDim 11 Oct - 2:54

Kimiku :

Dans la nuit, vers dix heures, dix heures et demie.

Dès qu’elle fut sortit de la pièce, elle prit une grande inspiration, afin de se débarrasser de se sentiment.
"Que se passe t-il Ouriou ? Pourquoi es-tu dans un tel état ?"
"Et bien j’ai fait ce que tu m’as dit, je suis allé chercher la princesse après m’être recouvert de poudre de calcaire, afin que l’on ne me reconnaisse pas. Lorsque je suis arrivé à la grotte, elle n’y était pas. Les sbires d’Astharof étaient là. Ils sont apparus juste après moi. Nul doute que Yukina s’est enfuie. Mais ils l’ont rattrapé et ils se dirigent actuellement vers Wälkinzt. Je suis désolé, j’ai perdu leurs traces lorsqu’ils sont passés sous le couvert des arbres."
Kimiku tressaillit. Elle jura à demi-voix.
"Est-ce qu’ils t’ont vu ?"
"Non, je ne crois pas. Oh Kimi, je suis tellement désolé. J’aurais du aller plus vite !"
"Ouriou, calmes-toi."
"Qu’allons-nous faire ?" Demanda le dragon, toujours aussi agité. "Je ne peux rien faire, puisqu’ils sont dans la forêt. Oh Kimiku, pardonnes-moi…"
"Je vais aller prévenir El Diablo. Nous aviserons ensemble. Peux-tu rester dans le coin ? Il se peut qu’ils réapparaissent. Préviens-moi si c’est le cas. Et ne t’en fais pas, tout va s’arranger."

Kimiku n’était ni convaincue, ni convaincante par ce qu’elle venait de dire mais se fut les seuls mots qu’elle trouva sur le coup. Leur télépathie cessa. La jeune femme se sentait mal. Elle venait de mettre la princesse en danger en voulant trop l’éloigner. Elle redescendit en vitesse les escaliers. Elle monta prestement sur Miou, lui chuchota quelques mots. L’étalon partit en trombe en direction de la forêt.
Elle arriva peu de temps après au repère des rebelles. Pierre l’accueillit inquiet. Miou était essoufflé et Kimiku tremblait de la tête au pied. Il l’emmena s’asseoir dans la pièce principale du repère. Elle était de forme circulaire. En son centre, se dressait une cheminée. Elle était allumée. Tout autour y était disposé, des fauteuils et des tables.
« - Que se passe t-il ? Attendez, ne bougez pas, je reviens. » Pierre revint avec une infusion. « Tenez, buvez ceci, cela vous apaisera. »
Elle le remercia et but une longue gorgée, chaude et mentholée. Elle retrouva ses esprits, inspira profondément et lui avoua tout. La fuite de Yukina, l’échec d’Ouriou, les sbires d’Astharof, sa nouvelle mission. TOUT. Le démon l’écouta attentivement, sans jamais la couper.
Il resta figé lorsqu’elle eut fini.
« - Qu’allons-nous faire ? » Interrogea t-elle dans un murmure.
Pierre se mit à arpenter la pièce, balançant sa queue de droite à gauche. Il réfléchissait.
« - Vous ne ferez rien. » Finit-il par dire. Son ton était dur et sec mais Kimiku ne distingua pas vraiment de la colère. Il était inquiet lui aussi. « Ouriou ne peut rien faire s’ils sont à couvert. Kean est trop loin d’ici. Vous devez rester ici. Essayez de gagner du temps en inventant des prétextes sur la nouvelle mission qu’Astharof vous a confié. Le seul point positif dans tout ça est qu’il semble vous faire énormément confiance. Au moins la révélation de mon identité n’aura pas servi à rien. » Il s’arrêta et la regarda droit dans les yeux.
« - Je vais y aller. Je vais aller chercher Yukina. »
Kimiku l’objecta :
« - Vous y allez ? Seul mais c’est de la folie. La guérisseuse et le corbeau semble redoutable d’après ce que m’a dit Astharof. Bien qu’ils ne soient que deux. C’est de la folie !...»
« - Mais je n’ais pas le choix ! » La coupa t-il brusquement. « Vous avez des obligations envers l’usurpateur. Ce n’est pas le moment de trahir votre position. Kean est trop loin d’ici et je crois qu’il en est mieux ainsi. S’il l’apprenait, il n’aurait aucune pitié à votre égard Kimiku. Vous savez tout comme moi, à quel point il est lié à la famille de la princesse. Mizuki doit rester ici pour garder le repère. »

Kimiku ne trouva rien à lui répliquer. Il avait raison. Le démon reprit plus calmement.
« - Bien. Faisons comme ça. Vous disiez qu’Ouriou avait emmené la princesse vers les grottes près du Marais de l’Effroi. Je suppose que si elle a été capturée dans cette zone et qu’il se dirige vers la capitale en passant par les bois, ils ne doivent pas en être bien loin. Je ne sais pas à quelle allure ils avancent mais si je me téléporte dans ces environs. Je pourrais, je pense retrouver leurs traces. » Déclara t-il en pointant du bout de son doigt griffu une carte détaillée de Sengoran, qu’il venait tout juste de sortir. Kimiku acquiesça.
« - Bon je ferais mieux de partir maintenant. Plus vite Yukina sera libérée, mieux se sera pour nous tous. » Il sortit de la pièce et revint avec Helios, sur son bras. Le phénix était magnifique. Ses plumes étaient chatoyantes, longues. Un léger duvet apparaissait encore sur sa tête.
« - Alors à plus Kimiku, j’essaierais de faire au plus vite. » Il la salua d’un signe de tête et pouf ! Disparu subitement, laissant la pièce vide et Kimiku seule avec ses pensées. La jeune femme était épuisée. Elle se leva doucement et rejoignit Miou. Elle bichonna l’étalon un moment puis ne tenant plus partit se coucher.


Karasu :

Plutôt, dans le courant de la journée, dans les alentours de midi.
Yévil bondit sur la créature et la tira de toutes ses forces en arrière pour dégager la guérisseuse. Son sang coulait abondamment. Rhyn ne l’avait pas loupé. Le cœur avait bel et bien été embroché par la lame mais la créature était résistante… Elle avait bien cru que le monstre l’écraserait. Karasu s’approcha rapidement et s’agenouilla à ses côtés. Yévil achevait le monstre en le lacérant avec ses griffes et ses crocs. La créature finit par s’immobiliser complètement. Le serpent revint près de sa maîtresse et s’enroula autour de son bras. L’assassin l'aida à se redresser. Il lui tendit une outre d'eau.
« - Tu vas bien ? Je suis désolé. J’aurais du être plus vigilent. » Lui confia t-il calmement pendant qu’elle buvait. Yukina gémit derrière lui. Elle s'agita légèrement, sur Hastil. Karasu la détacha et l'installa contre une vieille souche. La princesse se réveillait doucement. Karasu n’y prêta pas attention. Il regarda de nouveau Rhyn attendant sa réponse. De toute façon elle ne pouvait absolument pas bouger. Elle ne risquait pas de s’enfuir…

Yukina :

Au même moment que Rhyn et Karasu.

En effet la jeune elfe retrouvait lentement connaissance. Elle avait entendu les bruits lointains d’une lutte. Elle avait entendu les râles d’un monstre. Quelque chose se passait mais elle ne voyait rien. Les chevaux s’étaient arrêtés et on l'avait descendu de cheval. Elle tenta de bouger mais c’était peine perdue. La corde lui entaillait les poignets et les chevilles. De plus elle avait toujours mal à la tête. Mais au moins ses pensées étaient claires. Si l’un de ses kidnappeurs était blessé, c’était le moment d’agir. Mais comment ? Elle ne pouvait vraiment pas bouger…
C’est alors qu’elle eut une idée. Mais cela lui demandait pas mal de concentration. Toutefois les mercenaires d’Astharof n’ayant pas l’air de s’intéresser à son cas, elle n’hésita pas. Elle fit tout d’abord le vide dans sa tête. Puis se concentra sur ce qui l’entourait. Elle perçut de plus en plus de sons, même le grouillement des insectes. Mais ce n’était pas ce qu’elle recherchait.
"A l’aide !" Ces deux mots se formèrent dans son esprit. Elle tenta de communiquer avec les animaux, mais seuls les plus forts pouvaient capter ce message.
"Aidez-moi, je vous en pris. Je suis captive d’Astharof et l’on m’amène vers lui ! Aidez-moi !" Elle n’avait aucune idée de la portée de ce message télépathique mais elle espérait que quelqu’un réponde à cet appel. Soudain elle entendit le loup grogner, à ses côtés. Elle sursauta et cessa toute tentative de communication. Elle avait complètement oublié ce monstre au pelage si sombre. Il irait tôt ou tard prévenir son maître si elle continuait... Non, elle avait trop peur... Elle espéra que ces simples paroles avaient été entendues.


Asyendil :

De même puisque là, tout s'enchaîne.

L’elfe longeait les abords de la rivière d’Yseul en remontant vers la forêt. Il désirait trouver une passe dans le but traverser le torrent. C’est alors qu’Horcönshiela se cabra. Elle gratta au sol et s’agita en tout sens, nerveuse.
"Qui y t-il ? Que se passe t-il ?" Lui demanda Asyendil en lui tapotant l’encolure pour lui prier de se calmer. La licorne se mit à faire des voltes au petit galop. Elle respirait bruyamment.
"A vrai dire je ne sais pas exactement. Quelqu’un appelait à l’aide mais cela venait de loin. Une jeune fille je crois."
"Appelait à l’aide ?"
"Moi aussi je l’ai entendu !" Intervint Siplh qui sortit la tête du sac.
La licorne hennit.
"Cela venait du nord…"
"Tu veux dire vers les Marais ?" Dit-il en regardant dans cette direction.
Elle hennit de nouveau.
"Il semblerais qu’elle soit prisonnière. Elle a formulé le nom d’Astharof." Poursuivit Siph.
Horcönshiela s’arrêta subitement de bouger. Elle tourna sa tête et fixa Asyendil. Siplh regarda lui aussi son maître. L’elfe était troublé. Il mit pied à terre et descendit la pente menant à la rivière. Le renard sauta hors du sac
"Asyendil ? Que faisons-nous ?"

Il ignora la question et s’agenouilla près de l’eau. Le torrent grondait. L’eau était glacée. De l’écume se formait autour des rochers lorsque le liquide venait les frapper.
Il murmura quelques mots issus de l’ancien langage. Une bulle d’eau apparue, s’éleva, se troubla. L’image d’une jeune fille s’y forma, puis un saule et la forêt. L’elfe referma ses doigts. La bulle explosa… Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Il était soulagé mais pas rassuré pour autant.
"Nous y allons. Nous allons la sauver."
"C’est elle que tu recherches n’est-ce pas ?" Questionna Horcönshiela.
"Oui."
"Alors allons-y. Il n’y a pas un instant à perdre Asyendil."
"Oui Silph." Il remonta dans la sacoche et l’elfe remonta à crue. Horcönshiela fila en direction de la forêt, vers les marais sous un ciel grisâtre chargé d’électricité.
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeDim 11 Oct - 3:02

Drakul

Le prince des ténèbres arriva en vu de Wälkinzt. Il prit la forme d’une chauve souris puis se faufila dans le château. En cherchant le nouveau monarque, il repéra un griffon et un ange noir montant sur un cheval noir.
Il le trouva dans son bureau. Il reprit forme « humaine » derrière lui puis le regarda.
Astharof sentis une présence derrière lui et se retourna brusquement la main sur son pommeau. Devant la frayeur qu’ils inspiraient aux mortels, il eut un sourire cruel découvrant ses superbes canines. Ses yeux étincelaient de malice. Il se força à faire une petite courbette poli devant ce nouveau seigneur. Puis il s’adressa à lui d’une voix mielleuse.
-Bonjour Messire, je me présente : je suis le Prince Drakul. J’ai entendu parler de votre ascension. Je suis venu satisfaire ma curiosité à votre égard. Votre réputation d’être cruel vous octroie ma sympathie. Je viens donc vous faire une visite de courtoisie.
Cela ne vous dérange pas j'espère que je séjourne quelques temps dans votre royaume?

Il sourit à sa propre proposition, que lui importait l'avis du monarque, il séjournerait à Sengoran.



Kean

Kean était furieux contre Almendra. Elle leur avait fait courir des risques inconsidérés pour satisfaire un bas instinct. Une fois qu’elle revient des écuries, il la plaqua contre le mur en lui serrant la nuque. Il avait pris soin de le faire dans un endroit caché ou il n’y avait personne.
« - Ne recommence plus jamais ça ! Qu’es ce qui t’a pris de t’en prendre à cette femme ! En pleine jour et dans une auberge bondée ! Tu n’aurais pas pu réfléchir avant d’agir ? Je comprends que tu es des besoins particuliers mais ce n’est pas une raison pour te comporter comme une idiote. Même une bête sauvage n’aurait pas agi avec autant d’imprudence ! Crois tu que ton loup va attaquer une proie alors qu’il y a du danger autour de lui ? Dire que je te croyais capable de te contrôler. Mais si tu n’en n’es pas capable autant que je t’élimine de suite comme ça tu ne seras un danger pour personne. C’était ta première grosse erreur et j’espère que ce sera la seule ! Je n’en laisserai pas passer une autre de ce genre. Compris ? » Il la lâcha et s’écarta. Il avait retrouvé une partie de son calme, il la fixa dans les yeux attendant une réponse. Almendra hocha la tête, elle avait les larmes aux yeux et commença à dire :
« Mais j’avais faim, je.. » Kean la stoppa net, il vit qu'elle était aux bords des larmes mais repris :
« La prochaine fois si tu as « soif » dis le moi. Je connais les besoins d’un humain ou d’un cheval mais pas ceux d’un vampire. Si tu me préviens quand tu as soif je pourrais t’aider. Mais je ne peux pas le deviner… Bon maintenant que tu es provisoirement repue. Allons prendre notre repas dans cette auberge. Puis on partira. Je n’ai plus envie d’y passer la nuit, surtout après l’incident. Tiens-toi à carreau. Si vraiment tu ne tiens plus, débrouille toi pour me le faire comprendre. » Kean se retourna et entra dans l’auberge. Il choisit une table d’où il pouvait voir l’entrée et la pièce dans son entier. Puis il s’y installa. Il était suivi par la demi vampire. Il lui désigna la place en face de lui. Elle s’y assit sans faire d’histoire.
Le gérant de l’établissement vient à eux :
« Messire, noble sauveur, pour vous remercier d’avoir sauvé ma servante, je vous offre le repas et de la bière.
« Merci, mais je ne suis en rien un sauveur, tout homme aurait fait de même pour mettre en fuite un monstre de la sorte. Cependant nous acceptons ce geste avec plaisir. » Le gérant de la taverne parti donner des ordres à ces seconds. Peu de temps, après on leur amena un morceau du rôti de porc qui tournait dans de la cheminée, accompagné d’un gruau et de pichets de bière. Kean descendit la totalité d’un pichet en une seule gorgée. Puis il se mit à manger le porc. Il était énervé. Tous les regards de la salle étaient tournés vers eux. Il détestait attirer l’attention surtout quand il devait trouver des informations sur des rebelles. Néanmoins, il observait attentivement les lieux, à la recherche du moindre geste qui pourrait lui donner un indice. Il ne cherchait même pas à faire la conversation avec sa compagne de route. Trop occupé à mâcher et de toute façon, il n’avait pas envie de lui parler sauf pour lui crier dessus.
Au bout d’un moment, il ne restait plus rien de la viande, du gruau et de la bière. Il recommanda de la bière à nouveau.
En sirotant le breuvage faiblement alcoolisé, Kean s’interrogea sur l’absence d’El Diablo. Normalement il aurait déjà du les rejoindre. Un tel retard était inhabituel pour son ami, Kean sentait que ça cacher quelque chose de grave. Sinon il aurait prévenu… C’était certain ils doivent voyager cette nuit. Il reposa son regard sur la salle, la plupart des hommes était des ivrognes. De plus ils lorgnaient vers sa voisine de table. Pas vraiment étonnant, c’était la seule jeune fille de bonne réputation de la taverne. Il y avait bien des femmes, mais pas de première jeunesse et aucun doute n’était possible sur leur profession. D’ailleurs un trio de femmes vient vers Kean. Elles avaient remarqué l’ambiance froide entre Kean et Almendra et décidèrent de tenter leur chance avec le héros du jour. Kean leur jeta un regard noir, il n’était pas d’humeur aux frivolités. Mais il ne se leva pas pour autant il tenait à finir sa chope de bière.

Almendra

Je ne fis pas attention au trio de dames qui essayaient d’attirer l’attention de Kean, je ne remarquais pas non plus le regard des mâles de l’auberge. J’étais trop occupé à ressasser mes pensées. Je me sentais si mal. J’avais une boule au niveau de la gorge. J’essayais de me retenir de pleurer mais c’était si dur. Les images de Kean me prenant par la nuque, me menaçant d’un poignard et ses yeux qui brûlaient de fureur… Sans oublier ses paroles «si blablabla…je t'enfonce cette lame dans le cœur.. » «si blablabla…je t’élimine de suite… ».
Kean ne m’aimait pas, il était prêt à me tuer si l’occasion se présentait. Cette constatation me brisait.
Je cherchais le réconfort et j’avais trouvé une épée de Damoclès au dessus de moi.
J’avais tellement besoin d’être aimé, que quelqu’un me sert dans ses bras et tienne à moi.

Devant ces idées noires, je mangeais à peine.

Je repensais encore« Si vraiment tu ne tiens plus, débrouille-toi pour me le faire comprendre. »
Tu parles, il avait vu pourtant que mes yeux étaient redevenus vert étincellent et que mes canines étaient sorties quand je lui parlais. Ça ne lui est pas venu à l’esprit que c’était les signes de ma soif ! Ces paroles étaient vraiment injustes, je m’étais retenu de mordre pendant plusieurs heures avant de craquer.
Je sentis en plus du chagrin et du désarroi, une boule de colère qui s’ajoutait en moi.

Je me souviens tout à coup, qu’à cause de moi, nous n’avions pas pris notre bain.

-Maître Kean, pourra t’on nous laver avant de partir

Kean me transperça du regard, marqua un temps de silence puis répondis.

-Bonne idée, j’en aurai besoin.

Après qu’il eut fini sa bière. Nous nous levâmes, snobant totalement les péripatéticiennes et autres ivrognes puis nous montâmes dans nos chambres.
Arrivé dans la chambre, Kean alla à la baignoire et y trempa le doigt.

-Elle est encore tiède.

Puis il se déshabilla devant moi à ma plus grande stupeur et entra dans le bain.
De mon coté, je m’assis contre une armoire de façon à être dos à lui.
De le voir nu sans ses armes, m’avait donné de drôle d’idées : j’avais envie de prendre toute ses armes et les jeter par la fenêtre ou bien de me jeter sur lui et de le mordre non par faim mais par colère pour qu’il éprouve la même souffrance que j’éprouvais à l’intérieur de moi.
Je secouai la tête, ça serait de l’inconscience de faire l’une et l’autre de ces actions.
Je regardais la fenêtre et me dit pourquoi ne pas partir dès maintenant, je m’envolerai puis pourrait mordre n’importe qui, rien que pour le plaisir de la chasse. Non, connaissant Kean, il sera capable de me traquer pour me punir à sa façon.
Plongé de nouveau dans mes pensées, la voix de Kean me fit sursauter :

-A ton tour ! me cria-t-il.

Je me levais, et me dirigea vers la baignoire. J’hésitais quelques instants à me déshabiller devant lui, vu que la baignoire était exposée, puis je pris partie de le faire, au point où on en était… J’enlevais donc ma robe en me mettant tout de même dos à lui, puis j’entrai dans la baignoire. L’eau était froide à présent. Je me lavais donc rapidement puis dû remettre avec dégoût ma seule robe (que je portais tout de même depuis 6mois). Il me faudra la laver dès que l’occasion se présentera.
L’eau me fit du bien, elle effaça les traces de mes larmes, je me sentais maintenant le courage de parler à Kean.

-Pendant toute notre chevauché je me suis retenu de te mordre. Tu as du remarquer mes yeux qui avait changé d’aspect lorsque nous sommes arrivés ici. C’était le signe de ma soif.
Maintenant j’ai encore envie de te mordre mais pas par faim mais par colère pour toute les paroles dures que tu me dis. Si je meurs mes souffrances s’arrêteront.

A ses mots je sortis mes crocs et mes ailes et sifflais de colère.
Kean eu un sourire mauvais et sortit sa hache.

- Vas-y, je suis prêt.

Je pris une grande inspiration fermais les yeux puis repliai mes ailes et les rentrèrent, je fis de même pour mes crocs. Il me fallait contrôler cette colère, je me rendais compte que j’allais faire quelque chose de complètement stupide. Puis je chuchotais à moi-même.

-Ce serait une façon idiote de mourir de se laisser aller à la colère.

Rhyn:

Rhyn pouvait enfin respirer, grâce au loup la créature ne pesait plus sur elle. Elle inspirait l'air à grand poumon. La présence du serpent la rassura, ainsi que celle de l’Assassin. Rhyn était pale de nature, mais après l’attaque son visage était encore plus pale, une pâleur quasi mortelle. Le choc l’avait vraiment ébranlée et elle détestait ça. Elle avait toujours son couteau dans la main. Sa robe était imbibée du sang de la créature, elle était poisseuse et humide. Elle avait mal partout et devait avoir des blessures.
Aux paroles de Karasu, Rhyn voulait protester. Sa voix était faible et son ton chevrotant :
« - Ce n’est pas de ta faute. J’aurais du aussi être plus attentive. Je ne veux pas qu’on arrête le voyage, à cause de moi. Au contraire nous devons avancer au plus vite et nous mettre à couvert. J’ai peur que cette forêt nous réserve encore des surprises et je ne suis pas sure de pouvoir y survivre à chaque fois…" Un sourire crispé se dessina sur ses lèvres. " Mais pour le moment j'ai besoin d'un peu de temps, pour me remettre. Mais il est hors de question de rester ici plus longtemps que nécessaire. J’ai besoin d’eau et aussi de mes affaires, elle désigna son sac sur Bucéphale. » Le Corbeau l'aida à s'installer près d'un saule pleureur, puis lui tendit ses affaires et partit chercher de l’eau.

Rhyn défit ses affaires. Elle sortit des vêtements propres, un pantalon et une chemise. Elle enleva son sac médecine de son coup et le posa à ses cotés. Elle avait fait le plus facile. Maintenant elle devait enlever cette robe humide et sanguinolente. Elle tenta de se lever mais n’y parvient pas. La douleur était trop intense. Assise, elle n’arrivera à rien, elle le savait. Elle prit son poignard et coupa sa robe en longueur. Elle put ainsi s’en dépêtrer. Le sang de la créature n’avait pas réussi à traverser sa robe, ses bas et son bustier étaient quasiment intact. Ainsi partiellement dévêtue, Rhyn put constater ses blessures. Les griffes du monstre lui avaient lacérés ses épaules sur une trentaine de centimètres. Les plaies étaient profondes mais pas assez pour être mortelles juste douloureuses. Elle avait aussi des bleus et des écorchures sur les jambes, son poignet gauche était violet. Elle s’assura qu’aucun os ne fut brisé. Elle ne pouvait voir son dos mais elle devina aisément, qu’il était couvert par un immense hématome. Elle avait aussi mal aux cotes, d’ailleurs des zones étaient bleuies aussi. Ses cotes douloureuses lui comprimaient les poumons. Alors qu’elle constatait ses blessures, Karasu revint avec de l’eau. S’il fut surpris par la petite tenue de Rhyn, il n’en montra rien. Rhyn quant à elle ne se souciât pas de ce détail, ces soins étaient plus importants que sa dignité.
Il versa l’eau dans un broc et l’approcha de Rhyn.
« - Merci, je vais pouvoir nettoyer mes plaies. Elle s’agite beaucoup, je préfère quand elle est amorphe. » Elle prit dans son sac de remède, un sachet de poudre et le tendit à Karasu. « Dilue ça dans l’eau et fais lui boire ça. Elle se tiendra tranquille un long moment.» Sur ces mots, Rhyn prit un linge, le trempa dans l’eau froide puis le passa sur les meurtrissures. La douleur était vive. Mais elle ne dit rien et serra les dents. Elle nettoya attentivement, oubliant la souffrance. Au moins l’eau froide avait stoppé le saignement, une bonne chose. Elle avait perdu du sang mais en faible quantité. Toutefois l’eau du broc avait pris un teint brunâtre. Elle lava aussi les écorchures des jambes et des bras. Elle réussit tant bien que mal à mettre son pantalon. Puis, elle prit un pot d’onguent et l’étala sur ses épaules meurtries ainsi que sur ces cotes. Elle se félicita elle-même d’avoir toujours des remèdes de prêts.
Karasu vint près d’elle et lui demanda
« Comment puis-je t’aider ?
- Tu vas bander mes plaies. Mais avant tu passeras un peu de cet onguent sur mon dos. Je ne peux pas l’atteindre… et pourtant il me faut diminuer la douleur. » Elle lui tendit le pot, délaça les lacets de son bustier sur le coté et découvrit son dos. Rhyn se pencha en avant protégeant sa poitrine. Elle n’aimait pas vraiment se trouver dans cette posture surtout avec l’assassin à ses cotés, mais elle n’avait pas le choix. Avant que Karasu commence, elle sorti une grande ceinture de son sac.
« Après je me réajusterai et cette ceinture servira de bandage pour mon dos. Ah et il faudra aussi bander mon poignet. J’espère que tu es doué pour les pansements. Une fois tous ces soins faits on pourra manger un morceau avant de reprendre la route. » Avant que Karasu ne proteste, elle rajouta : « Nous partirons, mais libre à toi de rester si tu le souhaites. Je partirai seule avec elle s’il le faut. » Sa voix avait repris de la force et son ton était déterminé.
Rhyn ramena ses genoux contre sa poitrine. Fitz, qui était jusque là sur ses jambes, descendit et se faufila jusqu’à l’assassin. Il monta pour s’enrouler autour de son poignet, en sifflant. A sa manière, il voulait protéger sa bienfaitrice, mettant au défi Karasu de lui faire du mal. Rhyn ne vit rien de se manège, elle était occupée à régler sa respiration en fermant les yeux.


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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeDim 11 Oct - 3:12

Amalberga :

La Dame se réveilla en même temps que les premières lueurs du jour. Zéphyr s’éveilla au même instant. Endormie, Ama alla regarder l’horizon, aucun nuage ne s’annonçait. Elle prépara une tisane et la buvais rapidement. Puis la Dame prépara le reste de ses affaires, rangeant la viande séchée. Avec l’habitude des voyages elle avait appris à voyager léger. Zéphyr était allé se dégourdir les ailes dehors. Alrik le nain arriva, il était propre et reposé.
« - Bonjour ma Dame. Ainsi vous êtes déjà prête ?
- En effet mon ami, le temps est si précieux qu’il s’écoule à une vitesse effréné et je n’ai aucun pouvoir sur lui. » À ce moment là, Zéphyr entra dans la grotte, il s’approcha doucement du nain afin de frotter sa tête contre lui. Alrik fut surpris mais se laissa faire, puis ajouta :
« Prenez soin de vous.
- Toi aussi Alrik. A bientôt. » Les au revoir furent rapides. La Dame ne voulait pas perdre du temps inutilement.

A la sortie de la grotte, Zéphyr s’assit afin que l’elfe puisse monter sans problème. C’est ce qu’elle fit avec légèreté. Elle se cala contre le dragon. Ce dernier bâtit des ailes et prit rapidement de la hauteur. Elle lui recommanda mentalement « Voles le plus haut possible, afin qu’aucun œil humain ne puisse te voir. Je m’épuiserai à créer de la brume sur notre passage. » Il acquiesça et prit à nouveau de l’altitude. Zéphyr était ravi de voler et de faire partager ce plaisir avec son amie. Le vol d’un dragon est rapide. Ils furent rapidement à la frontière. Pour passer inaperçu, Amalberga fit se lever un vent tourbillonnant et fort. Des volatiles montés la garde mais ils furent surpris par la violence du vent. Ainsi ils passèrent sans se faire remarquer. Au bout de quelques heures, ils avaient bien avancé dans le royaume de Sengoran. Ils survolèrent le lac de Skri. Ils volaient toujours très haut. Ils ne furent pas inquiétés. La Dame demanda à Zéphyr de survoler les cotes de la Baie de Barents. Il obliqua vers l’Est. En fin d’après midi, ils atteignirent la pleine mer. Le dragon était descendu et il frôlait la mer. Zéphyr adorait son nouveau terrain de jeu. Mais la Dame le redirigea vers la pleine terre. A la tombée de la nuit, Zéphyr se posa sur un terrain dégagé, mais brumeux. L’elfe avait assuré leurs arrières. La Dame mit pied à terre, ravie de pouvoir se dégourdir les jambes. D’après les quelques repères qu’elle avait, Amalberga pensait être non loin de Mwolen mais pas assez près pour apercevoir la cité. Avant de reprendre leur route, le repos était nécessaire. Zéphyr était déjà allé à la chasse. Il revient rapidement avec un daim dans la gueule. Il en proposa à son amie, mais elle déclina. Amalberga était préoccupée, elle se demandait où elle pourrait trouver son ami, le chasseur. Sans réponse, elle se reposa néanmoins.


Kitoku


Je marchais dans la rue lorsque j'entendis des bribes de phrases où il était question de "ce maudit roi", "passer...action" et de "nouveau recruté". Les imbéciles, ils avaient oublié de fermer la fenêtre. Je les avais écouté un moment, c'était bien eux que je cherchais.
Je suivis un des hommes dans cette maison, après sa réunion avec ses "complices". Las bas j'avais trouvé son fils, ça m'arrangeait. Lui plaquant un couteau sur la gorge je dis à son père:
-J'ai tout entendu de votre discussion. Maintenant dis moi qui était là et je lâcherais ton petit bonhomme.
-Je ne sais pas, je ne le sais vraiment pas. Se défendit-il.
-Dis-moi ou se trouve ton groupe de rebelle! Continuai-je totalement inflexible.
-Pourquoi-vous le dirai-je même si je le savais. Gémis l'homme.
-MENTEUR!! Tu le sais!!
Je le sentais, au plus profond de moi même cet homme était un menteur.
Je détaillais son visage émacié, ses cheveux sentaient l'herbe fraichement coupé.
J'enfonçai un peu plus le couteau dans la gorge du garçon.
- Non ne touchez pas à mon fils! Tuez-moi à la place!
-Père... Le petit ne put continuer car je lui avais coupé le souffle en frappant de mon poing dans son estomac.
Il s'affala contre le mur. Son visage avait autant de taches de rousseur que son père et de la paille se logeait dans leur abondante crinière de cheveux roux.
-Quel acte héroïque mon cher homme. Mais cela ne suffira pas. Donnez-moi le nom des rebelles et vous aurez les deux la vie sauve.
-D'ac...ord. Mais jurer-moi que tu ne toucheras pas à mon enfant.

Je lui tendis un papier. D'une écriture tremblante il griffonna une douzaine de nom.
-Maintenant vous pouvez partir, dis-je avec dédain, enlevez vous d'ici vous empester mon entourage vital.
Il partit en grommelant sans aucune politesse. Je n'avait jamais vu quelqu’un qui jurait avec autant de perfection.
Tellement à son affaire il en oublia son chérubin.
Je m'occuperais de lui avec finesse.

Lorsque l'homme réalisa qu'il avait oublié son fils, il le retrouva vidé de son sang et gravé dans sa poitrine des mots qui lui soulevèrent le cœur:

Tout se mérite, même la mort.
Vive Astharof, notre seigneur
Le signe était également gravée, profondément



Karasu :

L’assassin sourit discrètement aux paroles de Rhyn. Son ton était ferme. Elle semblait déterminée à reprendre la route malgré ses plaies. Toutefois il respecta sa décision et admira son courage. Fitz s’enroula autour de son poignet. Karasu ne s’y offusqua pas et ne le repoussa pas. Un énorme hématome lui couvrait une partie du dos et cela semblait sérieux. Il prit l’onguent et l’appliqua le plus délicatement possible sur les blessures de la guérisseuse. Celle-ci ne dit rien mais respirait encore assez vite. Le silence était retombé. Yukina se calma. Les herbes faisaient peu à peu effets. Yévil continuait tout de même à la surveiller.

«- Voilà. » Chuchota t-il en reposant le pot d’onguent à côté d’elle. Elle ne répondit pas et lui passa la ceinture. Il la prit et improvisa un bandage assez serré. Rhyn serra les dents. L’assassin pansa ensuite son poignet. Il avait longtemps vécu seul dans des régions inhospitalières. Il avait appris à bander lui-même ses blessures, pour survivre… Il chassa ses pensées. Il laissa Rhyn seule et apporta de la nourriture. Ils mangèrent silencieusement.

« Allons-y. » Intervint la guérisseuse. Karasu rassembla les affaires et hissa la princesse sur Hastil. Puis il retourna vers Rhyn et l’aida à monter sur Bucéphale. Yévil partit devant en trottinant, suivi de la guérisseuse. Karasu ferma la marche cette fois ci. Il était attentif au moindre bruit. La nuit tombait petit à petit, les couvrant peu à peu de son doux baiser obscur.



Astharof :

Astharof fut surpris de voir le Prince Drakul en personne face à lui. Il détestait ce genre de visite incongrue et méprisait ce genre d’individu : le teint pâle, entièrement vêtu de noir. Ses yeux sans pupilles, sans vie, sans fond que même la lumière n’atteignait jamais et ce sourire, ce sourire si étincelant, si arrogant… Il voulut appeler sa garde, pour que l’on s’occupe de cet être répugnant. Mais c’était inutile. Il le savait. Il éprouvait de la colère et de la crainte en même temps. De façon indicible, ses sentiments s’emparaient de lui. Il détourna le regard afin de se calmer, mais resserra sa prise sur le pommeau de son arme. Drakul semblait éprouver un certain plaisir à jouer avec lui. Mais il ne le connaissait pas. Lui aussi aimait se distraire avec autrui…

Astharof afficha alors, un sourire ironique et s’inclina légèrement :
« - Votre réputation n’est pas élogieuse non plus Prince Drakul. Je dirais même qu’elle vous poursuit comme la mort que vous octroyer à de simples mortels, qu’elle vous suit comme… » Il s’arrêta sarcastique. Ses yeux pleins de vie, brillaient eux aussi de malice. « ...Comme cette odeur nauséabonde de sang poisseux qui à trahit votre présence en ces lieux. » Conclu t-il fier de lui. Le Prince Drakul parut soudainement maussade.

Astharof reprit de nouveau sur un ton moins railleur :
« - Je n’aspire à aucune sympathie venant de votre part. Mais je dois vous avouer que votre venue comble également ma curiosité à votre égard. La vôtre est-elle assouvie Prince Drakul ? J’aimerais savoir quel est le but précis de votre visite et sachez d’hors et déjà que je vous autorise à séjourner ici tant que vous ne vous attaquer pas au château. La ville est assez grande et la population fourmille. Certes leur sang n’est sûrement pas succulent mais au moins vous en avez à profusion… »
« - Je vous remercie. » Répondit Drakul, d’une voix suave.

Astharof acquiesça, il se rassit et invita le Prince à en faire de même. Le vampire prit place en face de lui.
« - Désirez-vous un verre ? » Et sans attendre sa réponse, il fit un signe de la main. « Que l’on apporte un verre de sang. »
« - Mais, mon seigneur, où… où ça ? » Questionna le jeune page, tremblotant.
« - Débrouilles-toi ! » Râla Astharof. « Du sang humain et si tu ne trouves pas, tranches-toi les veines ! »

Le valet blêmit, il était presque translucide et il s’enfuit d’un pas plus que rapide. Le Prince Drakul se mit à rire discrètement. Le même valet, toujours aussi blanc, revint avec une coupe dorée, posée sur un plateau d’argent. Il tremblait. Il déposa la coupe devant le vampire le bras tendu et disparu en courant après un bref salut de politesse. Le graal contenait un liquide rougeâtre, visqueux et nauséabond pour Astharof. Drakul, lui semblait satisfait et humait avec plaisir et finesse la boisson comme un bon vin.

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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeDim 11 Oct - 3:33

Kean :

Kean se sentait mieux après avoir pris un bain. Il avait enfilé des vêtements propres de rechange. Le discours d’Almendra l’avait surpris. Elle lui avait avoué son envie de le mordre. Il lui avait montré sa hache pour lui montrer qu’il lui était prêt à la recevoir. Enfin elle se montrait sa colère. Reposant sa hache, il fermait son paquetage.
« En effet, j’avais vu que tes pupilles étaient différentes. Mais je pensais que c’était plus à cause de la peur d’être au milieu d’une foule et non à cause de la faim. Même si j’ai rencontré quelques vampires je ne connais pas leurs mimiques par cœur… Mais dorénavant je le saurais. Il resta quelques minutes à la regarder dans les yeux. Mais au moins tu sais te mettre en colère. Je finissais par croire que cela n’arriverait jamais. Bon ne nous attardons pas plus. » Il n’avait pas délibérément provoqué la colère d’Almendra mais il était satisfait de savoir qu’elle pouvait réagir. Même si elle lui en voulait et qu’elle le détestait surement mais ça ne dérangeait pas Kean.

Kean prit ses affaires et mit sa hache sur son épaule et quitta sa chambre. Almendra le suivit. Ils descendirent les escaliers et rendirent la clé au gérant qui était étonné.
« - Vous partez déjà Messire, quelque chose vous aurez déplu ? Si vous voulez je peux vous changer de chambre ?
- Non, nous allons juste reprendre notre route et puis il faut bien aller tuer ce monstre qui se promène dans la nuit ! » Cette réponse sembla satisfaire le gérant, de toute façon il n’en aurait pas d’autres. Kean et Almendra se dirigèrent vers la sortie. La nuit était tombée dans la cité. Peu de gens circulait. Ils s’éloignèrent de l’auberge. Kean ne se dirigeait pas vers la sortie, au contraire ils commencèrent à s’engager dans les ruelles sombres.
Kean expliqua à son apprentie d’une voix basse :
« - Avant de quitter cette cité, nous allons nous procurer quelques vivres. En plus, ces ruelles sombres sont un excellent lieu pour t’exercer au combat. » En même temps qu’il disait ces mots, il bifurqua dans une petite ruelle très sombre. Peu de gens s’engageait par là en pleine nuit. Comme toute ville, Mwolen avait son lot de brigands. De plus avec la proximité du port, les pirates étaient aussi présents. Kean connaissait le danger c’est pour ça qu’il n’avait pas amené Monoka avec eux. Son ouïe fine le prévient d’une future rencontre.
Il chuchota à l’oreille d’Almendra
« Je suppose que tu as du entendre l’individu qu’on va croiser. Je te propose de le blesser avec ton poignard. Libre à toi de choisir où veux-tu le toucher. Je regarderai donc si la situation tourne mal je pourrais te venir en aide. Si tu te débrouilles bien, tu auras le droit à un bonus, comme pouvoir étancher ta soif. Mais hors de question de le mordre ou de te servir de tes « capacités » pour le blesser ! Acceptes-tu l’exercice ? »

Drakul

Le prince fut surpris qu’Astharof ose lui parler de cette façon. Sa remarque ne lui fit pas plaisir mais il s’avait que les humains quand ils avaient peur disaient des choses insensées à son égard. Heureusement le monarque se rattrapa en lui offrant à boire. Il but avec délice le contenu du calice. Puis repris la parole :

-Vous me plaisez seigneur Astharof, j’aime les personnes qui ont le courage de me lancer des piques, vous feriez un parfais seigneur de la nuit. Je peux vous offrir l’éternité si vous le voulez. Vous seriez à jamais le maître de ce royaume et vous pourrez exercer à l’infini votre cruauté.

Il plongea son regard dans celui d’Astharof. Il pouvait facilement l’hypnotiser et le transformer contre son grès, mais ce serait trop facile. De plus cette nuit il était plutôt d’humeur à lui laisser son libre arbitre.

-Prenez votre temps pour réfléchir à ma proposition, mon offre sera valable durant toute votre vie.

Il laissa un temps de réflexion et enchaîna.

-Ha et aussi, c’est juste un détail mais pendant mon séjour ici ne vous étonnez pas si il y a un pic d’activité de manifestation vampire dans votre pays. Ma présence à un endroit est sentis par mes compatriotes qui se réveille à l’occasion (ps auteur : certains vampires, anciens en général, se mettent dans un sommeil de plusieurs années)
Le jour ne va pas tarder à se réveiller. Je vais donc devoir vous quittez cher Astharof. Réfléchissez à ma proposition.

Sur ce le vampire se leva, s’inclina devant le monarque, ouvris la porte et disparu.
Le prince sortis du château comme il y était rentré, c'est-à-dire furtivement sans que personne ne le remarque. Il trouva facilement une bâtisse abandonnée. Il ne voulu pas faire le difficile en assassinant tout les habitants d’une riche demeure vu que le ciel commençait déjà à s’éclaircir.
Il entra puis s’accrocha au plafond la tête en bas en s’enveloppant de sa cape.
En s’endormant, le prince pensa à cette terrible expérience où ces maudits elfes avaient réussi à le piéger par leur terrible magie. Il avait connu la brûlure du soleil quand son corps pris feu au lever du jour. Ses cendres avaient été gardées plusieurs siècles prisonniers des elfes avant qu’un groupe de vampire réussisse à leur reprendre. Ces congénères avaient vidé un humain de son sang sur ses cendres pour qu’il puisse ressusciter. Depuis il vouait une haine féroce à la race elfique.



Almendra

J’en restais quelques secondes abasourdis, Kean me surprenais. D’une part, il avait eu l’air content que je me sois mise en colère alors que je m’attendais à des menaces à nouveau. D’autre part, il me demandait d’attaquer sans raison apparente un homme que je ne connaissais pas. Décidément je ne comprenais pas le mode de fonctionnement du demi-elfe.
De plus avec toutes les émotions que j’avais éprouvées aujourd’hui, j’avais plus envie de tranquillité et de sommeil que de me lancer encore dans une situation de stress.
Je regardais Kean avec des yeux ronds :

-Maître Kean, je ne peux pas blesser quelqu’un s’il ne m’a rien fait.

Kean fit un drôle de sourire puis recula se cacher dans l’ombre. Au même moment l’homme apparu dans notre ruelle. Il portait une chemise débraillée et un sabre et un couteau accroché à son pantalon. Il était mal rasé et avait de longs cheveux sales emmêlés avec des flots rouges accrochés dessus. Ses dents étaient jaune, pourris et son odeur en général suggéra qu’il ne se lavait jamais.
Il me vit et s’exclama :

- ça alors c’est mon jour de chance de croiser une belle donzelle rien que pour moi.


Je mis ma main près de mon poignard et grognais. Il n’était plus qu’à 1mètre de moi.

-Tiens c’est amusant tu grogne comme un chien, tu ne serais pas plutôt chienne ? Il rit seul à sa blague douteuse. Viens par ici me montrer tes beaux atouts.

Il avait un sourire mauvais. Je lui répondis d’un ton sec en le regardant droit dans les yeux :

-Ne me touchez pas !

-Allez ma belle ne fait pas ta sauvage, je te mangerai bien toute crue.

Sur ce, il commença à me tripoter. Je réagis en lui donnant de toutes mes forces une gifle.

-Sale peste ! Le pirate cracha parterre. Tu vas me payer ça !

Il sortit son couteau et l’avança vers moi. Aussitôt je fis un bond sur le coté de manière à me placer sur son flan gauche en sortant mon poignard puis je lui plantai la lame dans les cotes et la ressorti de suite.
Le type tomba à terre et se mit à cracher du sang.
Je restais pétrifié dans cette position, le regardant poignard ensanglanté au poing.
Un flot de sensations diverses me submergeaient. J’étais à la fois horrifié d’avoir planté un homme fasciné de voir cette vie lutter contre la mort et excitée à l’odeur du sang.
Kean sortis de l’ombre, pris sa hache et l’acheva. Devant mon regard il répondit d’une voix froide.

-Il allait mourir de toute façon.

J’étais encore sous le choc, je dis d’une voix tremblotante :

-Maitre Kean… qu’a-t-il fait pour mériter ce sort ? La vie n’est t’elle pas assez précieuse pour qu’on lui retire ?


Astharof :

Le souverain le laissa s’enfuir, aussi mystérieusement qu'il était apparu. Il repartit dans l'hombre de la nuit. Astharof resta seul, dans la grande salle à manger, sous la lumière tremblotante des bougies. Il apprécia l'entrevue mais vit en cet obscur personnage, un rival. Et celui-ci possédait quelque chose qu'il n'avait pas encore : l'Immortalité.

Devenir éternel, que rien ne peut atteindre, ni détruire. N'était-ce pas ce qu'il désirait le plus ? Certes, il obtiendrait ce pouvoir le jour même ou les sept dragons de Sengoran seront sous son contrôle. Le jour même ou Yukina mourra au milieu de ce pentagramme enflammé, sous la clameur mortuaire des incantations ensorcelantes de la magie noire... Ce jour là il deviendra le plus puissant du monde. Même son nom sera craint. Partout il passera, on lui devra obéissance. Il possédera l'arme la plus puissante jamais forgée : la Lance de la Trahison. Oui ce jour là, il deviendra légendaire, un dieu...

Il se mit à rêver, de gloire et de richesse. Il se vit adulé de tous... Un rayon de soleil le tira de sa fabuleuse torpeur. Les premiers rais de lumière apparaissaient à l'horizon. Astharof soupira. Les journées se succédaient, toutes similaires et aucunes nouvelles de la princesse. Pourra t-il seulement la revoir un jour ?
L'offre du Prince était alléchante. Cela augmenterait sa puissance. Il deviendrait invincible et dangereux même en n'ayant aucun autre pouvoir... Il ne serait plus obligé de se cacher derrière ses remparts. Tous le craindraient et personne ne pourrait l'arrêter... Mais aimerait-il la vie nocturne ? Il aimait le soleil, la lumière... Il ne savait que choisir mais se promit d'y réfléchir. Drakul reviendra probablement le voir d'ici peu.
Il se leva et s'étira. Puis il descendit à la salle d'arme. Un peu d'exercice lui ferait le plus grand bien.


Rhyn :

Rhyn se sentait mieux, l’onguent avait apaisé son dos, ainsi que les pansements. D'ailleurs les bandages étaient bien faits. Rhyn se demandait où Karasu avait appris cela. Mais chacun ses secrets et c'était très bien comme ça... Elle lui demanderait peut être un autre jour. Pour se rhabiller, Rhyn eut un peu de mal mais fini par y arriver. Le fait de manger lui redonna des forces. Elle donna donc le départ. Sans l’aide de Karasu, elle aurait eu plus de mal pour monter sur son cheval. Bucéphale était rassuré de la revoir, il avait eu très peur pour sa vie et celle de Rhyn. Son rythme cardiaque avait retrouvé sa normalité.

Rhyn assisse sur sa monture suivait Yévil, qui ouvrait la marche silencieusement... Elle repensait à l'attaque, sans l'aide de l'assassin et du loup, elle aurait mis longtemps à se remettre et avec difficulté. Bien qu'elle n'était pas encore remise. le balancement du cheval et du chemin, lui donnaient des à-coups et des vibrations sur toutes ses blessures. Cependant Rhyn ne se plaignait pas et elle acceptait ces conditions. Malgré la nuit tombée, la pleine lune éclairait leurs pas et ils avançaient encore. Rhyn n'avait pas demandé à s'arrêter, elle s'habituait à la douleur lancinante. Ses épaules la gênaient très peu, c'est surtout son dos et son poignet qui étaient douloureux. D'ailleurs elle se servait du poignet droit pour tenir les rênes. Son serpent était enroulé autour de son cou. Rhyn avait bien refermé sa cape, pour se protéger de l'humidité.

Le silence était de mise entre les deux assassins. Les alentours étaient calmes. Mais Rhyn n'était pas tranquille pour autant...mais elle avait un mauvais pressentiment dont elle n’arrivait pas à se défaire...


Kean:

Kean s'était douté de la réaction de la fille face à sa proposition et ça n'avait pas manqué... Elle était tellement innocente et peu habituée à la mort. Ce qui était loin d'être son cas, dès sa plus tendre enfance il avait été entrainé à se battre et accessoirement à tuer. Depuis le début de sa vie, il avait été désigné pour être l'arme d'un puissant. Mais il avait accepté ce sort sans problème. Se battre faisait partie de sa nature et de sa vie, et il excellait dans ce domaine.
Kean avait avec intérêt l'affrontement de la femme et du pirate. Bien qu'au départ, elle ait été rétive à se battre. Elle du se défendre contre cet individu. Même si il ne connaissait pas ce pirate, Kean avait très bien prévu sa réaction.

Kean acheva l'homme, l'horreur se lisait sur le visage d'Almendra. Kean ne fut guère étonné par ces questions. Il la regarda alors dans les yeux et lui parla dans un murmure:

- C'était un pirate. Ce genre d'homme passe son temps à voler les bateaux marchands, à piller les villages côtiers et à violer toute les femmes à sa portée. Crois tu vraiment que sa vie était précieuse ? En tout cas, si tu as eu des scrupules à le tuer, lui n'aurait pas hésité à abuser de toi. Bienvenu dans le monde réel et au combien cruel.
Il se pencha pour faire les poches du cadavre, rien de bien intéressant à part une bourse remplies de pièces de cuivre. Il essuya sa hache puis se releva.
- Tiens sa bourse, elle est à toi. Fais en ce que tu veux, donne la ou sert toi. Je m'en fiche. Et si tu as trop soif il est à toi... Mais grouille, on doit faire des achats."

Alors que Kean dépassait Almendra. Un rapace les survola et descendit vers eux. En un clin d'œil Kean reconnu son faucon. Il tendit alors le bras pour le recevoir. Fye alla se poser sur Kean, mais son vol était saccadé. Kean regarda de plus prêt son rapace. il avait été attaqué. Les blessures de Fye n'étaient pas très graves. Kean était rassuré, il sentait son compagnon épuisé. Fye et Kean n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre. Cependant Fye était bien obligé de parler pour donner le message à Kean. " La Dame vient à Sengoran pour te voir." Kean fut surpris par la contenu du message. Il caressa Fye en le remerciant: " Merci mon ami. Attends nous à la sortie de la ville et profites en pour te reposer un peu. Je m'occuperai de toi bientôt." Le faucon s'envola vers un repos bien mérité.

Kean continuait sa marche vers le marché noir, il se retourna vers Almendra pour voir si elle suivait...

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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeDim 11 Oct - 23:54



Karasu :

Ils avaient avancés toute la nuit, silencieusement. Celle-ci n’était pas tout à fait terminée. A travers le feuillage d’automne, dans les lueurs rougeâtres du ciel on devinait l’arrivée du soleil, sans encore le voir. Karasu était resté attentif dans les ténèbres. Mais avec lumière naissante, il commençait à somnoler, bercé par les foulées régulières d’Hastil. Yukina était calme et dormait profondément. Il la regardait et l’enviait. C’est alors qu’une idée lui traversa l’esprit. Il laissa tomber les rênes de son cheval et dégaina sa dague. Puis d’un geste sec, coupa une des mèches bleutées et ondulées de l’elfe et siffla. Wisen descendit et vint se poser sur son avant bras. Il sortit alors avec son autre main le ruban, bleu de Prusse que lui avait donné Astharof. Il enroula la mèche avec et l’attacha soigneusement à l’une des serre du rapace, tout en lui chuchotant quelques mots. L’oiseau de proie, s’envola rapidement et disparu sous la frondaison.
Son ami comprendrait le message, il en était convaincu. Fier de lui, il reporta son attention sur ce qui l’entourait. Rhyn, intriguée par le sifflement, s’était légèrement retournée mais ne fit aucune remarque. Ils continuèrent à cheminer…
De pâles rayons transperçaient le feuillage d’or et d’ambre. Les tous premiers de la journée, qui réchaufferaient le sol humide et froid d’un automne déjà bien entamé. Subitement, Yévil s’arrêta et huma l’air. Il se mit à grogner et s’agita frénétiquement. Ses yeux rouges et brillants fixaient un arbre. Un chêne cerné par d’épais buissons de houx. Quelque chose bougea dans l’un des bosquets. Le loup aboya et se rapprocha. A un mètre environ, il s’aplatit et s’apprêta à bondir. Le buisson bruissa de nouveau. Soudain il s’embrasa et un oiseau d’une grande envergure surgit en hurlant. Le loup bondit en arrière. L’oiseau se fondit sur lui. Il était enflammé mais semblait ne ressentir aucune douleur. Yévil était hypnotisé. Il ne bougeait pas. Soudain un objet trancha l’air, frôlant le loup. L’oiseau piailla affolé et remonta rapidement. Il alla se cacher dans les feuillus. Le silence retomba.
Le kunaï était planté dans le tronc de l’arbre. Les flammes disparurent, révélant une plume aux couleurs flamboyantes. Du jaune d’or au rouge sang en passant par un orange vif. La plume était longue et effilée, magnifique. Karasu s’en rapprocha, retira son arme de l’écorce et laissa tombée la plume. Il regarda Rhyn.
« - Un phénix… »
Sa compagne acquiesça. Elle regarda de nouveau au dessus d’eux mais l’oiseau avait disparu…

Pierre souffla un peu. Il venait de l’échapper belle. Le loup avait sentit son odeur. Il n’avait pas pensé à l’orientation du vent. Il pensait que cette cachette serait parfaite pour étudier les mercenaires mais il s’était trompé. La diversion d’Hélios lui avait permis de s’éloigner à temps. Il voulait, avant de passer à l’action, étudier ses ennemis. La princesse était apparemment bien protégée. L’homme semblait rapide et bien armé. La jeune femme quand à elle était plus mystérieuse. Elle ne possédait pas d’armes mais il valait mieux sans méfier. Toutefois il avait remarqué son bandage à la main et au dos… Peut être que cela jouerait en sa faveur. Il échafauda un plan pour sauver Yukina. Seul, il n’avait aucune chance face à eux deux mais s'ils étaient séparés, cela changerait peut être la donne. Il devait le tenter. Coûte que coûte…

Karasu et Rhyn s’étaient remis en route. Mieux valait ne pas traîner. Le comportement du phénix était très curieux… Surgir de nul et attaquer sans aucune raison… Cela n’était pas propre à l’espèce.
L’assassin était repassé devant. Yévil marchait à ses côtés. Rhyn était juste derrière. Ils avaient forcés l’allure. La guérisseuse serrait les dents mais ne se plaignait pas. Son mauvais pressentiment persistait. Karasu en avait un lui aussi. Il était nerveux et bien qu’il tentait de le dissimuler, ne pouvait relâcher sa prise sur la garde de sa dague. Le Corbeau avait volontairement dévié leur route, ils marchaient à présent en direction du sud-est. Il voulait éviter la citadelle des empoisonneurs. [Son mensonge serait réduit à néant.]

La forêt devint plus claire. Les arbres étaient plus épars. Mais les arbustes et les broussailles proliféraient. El Diablo les avait rattrapés. Il les suivait, marchant dans leurs sillons, le plus discrètement possible. Le loup ne sentait pas son odeur. Il avait fait cette fois plus attention. Hélios volait juste au dessus de lui et restait à sa hauteur. Le bois était moins dense. C’est là qu’il comptait passer à l’action. Il fit un geste à son phénix. Celui-ci s’éleva plus haut, jusque sous la voûte des arbres et le devança. Arrivés à la hauteur des deux mercenaires, il plongea… Sa taille tripla et il s’embrasa. Karasu le vit juste à temps. Hastil fit un saut en avant afin de l’éviter. L’assassin dégaina l’un de ses katanas. La lame siffla mais ne tranchait que l’air. L’oiseau était agile et savait se mettre hors de sa portée. Chose curieuse, il revenait toujours auprès de lui, comme pour l’affronter. Ses ailes battirent puissamment, projetant des flammes effroyables qui enveloppèrent l’assassin. Rhyn regardait la scène impuissante. Le Corbeau se couvrit le visage tant la chaleur était forte. Il protégea également l’elfe avec son manteau. Il ne distinguait plus rien. Le rideau de feu l’encerclait. L’épaisse fumée âcre qui s’en dégageait, lui brûlait la gorge et lui piquait les yeux. Il ne voyait plus le phénix. Hastil était effrayé. Il piétinait rageusement sur place. L’assassin tenait fermement les rênes, empêchant le cheval de faire quelque chose d’insensé. Les secondes s’écoulèrent mais chacune d’elle lui parurent une éternité. Le tourbillon incandescent se dissipa peu à peu. Hastil se calma. Son cavalier reprit ses esprits. Karasu chercha le phénix du regard. Il l'aperçut à quelques mètres de là. Il coupa les liens qui retenaient l’elfe attaché à sa selle. Puis la déposa à bout de bras contre un arbre.
« - Restes près d’elle. Je m’occupe de ce phénix. »

Rhyn n’eut même pas le temps de lui répondre. Karasu partit au galop, précédé de Yévil, en suivant l'oiseau qui piaillait à en vriller les tympans. L’assassin était furieux et ne désirait qu’une seule chose : embroché le cœur de ce volatile. Il fallait en finir avec cet oiseau de malheur. Loin de se douter qu’il s’agissait seulement d’une diversion pour le séparer de sa compagne. Ils disparurent, dans les bois…

Rhyn se retrouva seule. C’est alors qu’un étrange personnage, à la peau noire et aux yeux étincelant apparut subitement devant elle. Il tenait dans sa main gauche un poignard. Son regard passa de la guérisseuse à Yukina. Il l’observa un moment puis reporta son attention sur la jeune femme. Ses plans avaient fonctionnés à merveille et même dépassés ses espérances : les deux individus étaient séparés et en plus l’homme avait laissé la princesse avec cette femme qui semblait assez gravement blessée…
« - Donnez-moi l’elfe et je ne vous ferais absolument rien. » Son ton était ferme et catégorique.


Kean Shaolan Khudan.


Kean Shaolan et Almendra déambulèrent dans les rues de Mwolen. Ils parvinrent dans des ruelles commerçantes près du port. Les ruelles étaient tortueuses. Il y avait une multitude de commerces plus ou moins légales, plusieurs vendant le même produit mais la qualité différait grandement de l’une à l’autre. Dans ce type d’endroit il fallait se montrer très prudent lors de ces achats. Les arnaques étaient très répandues. Malgré tout Kean savait que c’était le bon endroit pour marchander afin d’avoir le meilleur prix. Depuis quelques mois les prix avaient flambés avec l’arrivée d’Astharof au pouvoir. Le prix des céréales et de la viande avaient quadruplés. De ce fait une multitude de marchandises passait en contre bande. Kean ne connaissait que trop bien ce système. Il y avait recours depuis des années. Kean savait ce qu’il voulait donc il se dirigeait droit vers une échoppe. Le demi-elfe épiait le moindre mouvement suspect. Il savait que la fréquentation de ces endroits pareils pouvait s’avérer dangereuse. Voleurs, pirates, mercenaires, assassins et individus de tout genre venaient s’approvisionner dans le marché noir. Il ouvrit la porte puis laissa passer Almendra pour s’engager derrière elle afin de vérifier leurs arrières. Kean se replace devant la femme tout en avançant dans la boutique.
L’échoppe en question était sombre, seules quelques chandelles éclairaient la pièce, ainsi qu’un grand feu dans l’âtre. Un mélange d’odeurs âpres rendait l’atmosphère lourde limite irrespirable. Il y avait une multitude de boite sur le sol. Sur les étagères, se trouvait des bocaux remplis de choses assez douteuses… des créatures baignaient dans le formol comme des reptiles, des rongeurs. Parfois il y avait que des bouts de créatures… sur les étagères en haut on pouvait même apercevoir des têtes de différentes races : homme, nain, elfe, troll… Elles trônaient comme des trophées faisant parti d’une sinistre collection.
Kean ne faisait pas attention à la « décoration » du lieu. Il alla droit vers le vendeur. Les deux hommes se saluèrent. Ils s’étaient déjà croisés à plusieurs reprises. Kean connaissait cet homme et la valeur de sa marchandise. Comparé à certains, ce marchand avait un honneur et respecter des principes de bases, malgré ces gouts un peu sordides.

Le vendeur souriait à Kean avant d’entreprendre sa tirade.
« - Le chasseur ici, bien du temps à passer depuis ta dernière visite, c’est alors qu’il vit Almendra, Oh mais quelle jolie compagnie. C’est donc pour ça que tu es venu ?
- Non, elle n’est pas à vendre. Kean avait très bien compris la question du marchand, ce dernier espérait acheter Almendra pour la revendre comme esclave par la suite. Voyant le visage incompréhensible de l’homme, Kean rajouta alors « Parce qu’elle est à moi. » le ton était ferme et sans appel. Kean savait que cela n’allait surement pas plaire à la fille mais c’était le meilleur moyen pour qu’on la laisse tranquille. Après cette légère précision, Kean donna sa liste de course au vendeur :
« De la viande séchée, de l’orge, de l’avoine, de l’onguent et des fioles d’alcool fort.» Le négociant s’agitait derrière son comptoir et sa boutique pour déposer les articles sur le comptoir où Kean les examinait. Il ne voulait pas prendre de risque. Puisque un grain ou de la viande gâtée pourrait les rendre malades. Il regarda rapidement le reste de la boutique puis aperçut une tenue noire. Il la désigna d’un signe de tête. Le marchand emballa tout les achats séparément et de manière hermétique. Kean négocia et obtient un bon prix. L’affaire conclue, le demi-elfe prit ses achats et entraina Almendra dehors. A l’air libre, ils purent respirer à pleins poumons les effluves maritimes.

Le silence était de mise entre les deux individus. Kean portait les achats aisément et avançait d’un pas rapide. Il ne voulait pas s’attarder plus que nécessaire. L’absence de Pierre à l’auberge l’inquiétait ainsi que de savoir que la Dame n’était plus en sécurité chez les nains.
Ils prirent un autre chemin pour retourner à l’auberge afin de ne pas retomber sur le corps de l’homme ainsi que sur les charognards qui doivent être en train de s’en repaitre.
Une fois à l’auberge, Kean réveilla le lad et lui donna une pièce d’or. Mais il alla lui-même sceller Monoka. Du même coup, il rangeait les vivres. Cependant, sans un mot, Kean Shaolan tendit un paquet à Almendra...



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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Oct - 0:01

Almendra

Telle ne fut pas ma surprise quand Kean me tendis le paquet où j’avais vu le marchant y mettre une tenue noire. Je ne savais pas comment interpréter son geste. Peut être qu’il m’appréciait à sa façon tout compte fait. Je bredouillais :

-Merci Maître Kean.

Je défis l’emballage et regarda de plus près la tenue : c’était un long manteau avec une capuche.
Je le mis immédiatement et vis qu’il m’allait comme un gant, il me protégeait du vent et la capuche me permettra de cacher mes yeux lorsque j’aurais soif. Je compris mieux le geste de Kean, il voulait que je passe plus discrètement.
Je remontais à cheval, Kean derrière moi. Puis nous nous dirigeâmes vers la sortie de la ville.
La nuit était bien avancée, il était presque le matin.
Arrivés à la porte de la ville deux gardes nous arrêtèrent.

-Que faites vous debout si tôt le matin alors qu’il fait encore nuit? Et où comptez vous allez ?

Kean répondis calmement en imitant la tristesse.

-Ma compagne est souffrante (il me désigna, ce qui n’était pas difficile à faire croire tellement j’étais pâle). Aucun docteur de cette ville n’arrive à la soigner, je m’en vais donc en trouver un à la capitale qui puisse la guérir. C’est pourquoi nous partons si tôt, nous voulons être rapidement à Wälkinzt le plus rapidement possible.

Aux mots de Kean, je fis semblant d’être plus abattue que jamais.
Les gardes se regardèrent entre eux. Un des leurs, nous demanda avec perfidie, 10 pièces de bronze pour passer. Ce que Kean fit sans broncher mais qui je l’imaginais lui faisait détester le garde qui voulait profiter de nous.
Une fois hors de la ville, nous partîmes au petit galop jusqu’à la lisière de la forêt. Le soleil commença à se lever, traçant une ligne rouge à l’horizon.
En y arrivant, je vis Canis arriver à toute allure vers nous. Je me dégageais aussitôt de Kean et sautais à terre. Je courus de même à la rencontre du loup. Celui-ci arrivé à mon niveau me sauta dessus puis me lécha le visage. De mon coté je le serrais fortement dans me bras en enfouissant mon visage contre sa fourrure. Un raclement de gorge mit fin à nos retrouvailles.
Kean nous attendait d’un air impatient le faucon blanc l’avais rejoint et était posé sur la selle de Monoka. Dans un soupir, je le rejoignis et lui demanda si je pouvais le suivre en volant (j’avais une envie de voler !) Kean réfléchit quelques instants puis me l’accorda mais à condition que je vole sous le couvert des arbres.
Au bout de quelques minutes je demandais :

-Maître Kean, quand est ce qu’on s’arrête pour dormir, cela fait depuis hier midi que nous sommes éveillés.
-Lorsque j’aurais trouvé l'endroit adéquat me répondit-il sèchement.

Nous cheminâmes ainsi encore une heure et demie, le jour était à présent levé. Puis nous arrivâmes à une clairière un peu surélevée.
Kean jugea bon de s’arrêter, il descendit de Monoka puis la dessella, Puis il s’installa au niveau d’une butte.
Contrairement aux autres fois, je n’éprouvai pas l’envie de me tenir à l’écart, je m’installais donc juste à coté de Kean. Je me roulais en boule, loup à mes cotés puis épuisée m’endormis aussitôt en espérant cette fois ci pouvoir dormir tout mon soul.


Rhyn


La nuit avait été éprouvante, Rhyn était au bord de l’épuisement ses blessures lui faisaient mal. Cependant l’apparition du Phénix lui redonna de l’énergie et l’a rendit encore plus alerte. L’allure forcée maltraitait encore plus ses plaies. Comme d’habitude elle ne se plaignait pas. La nervosité de Karasu était palpable. Rhyn l’a partagé aussi. La présence du phénix l’intriguait.
Le harcèlement du phénix étonna encore plus Rhyn. En effet l’empoisonneuse trouvait ce comportement trop anormal. On dirait qu’il cherchait à énerver exprès Karasu. Alors qu’elle s’apprêtait à dire à son partenaire, qu’elle craignait un piège. Ce dernier avait déjà déposé la princesse et était parti. Il exultait de rage. Rhyn soupira... Rhyn le trouvait très énervant quand il ne canalisait pas ses émotions… Elle lui aurait bien crié dessus mais c’était bien inutile. Une douleur lancinante la calma de suite. L’effet de l’onguent s’était estompé. Pour apaiser ses douleurs et parce qu’elle se retrouvait seule, elle prit une feuille de carryme et la mâcha lentement. Malgré le gout âpre Rhyn la douleur disparaissait. Alors qu’elle se sentait ragaillardie elle vit apparaître un homme devant elle. Karasu était parti depuis à peine quelques minutes. Elle avait raison c’était un piège.

Rhyn prit une profonde inspiration et descendit de cheval. Bucéphale s’écarta par lui-même. Rhyn se retrouvait entre un homme noir à motif tribal et la princesse. C’était la première fois qu’elle le voyait elle en était certaine. Un visage comme ça ne s’oublie pas. Elle ne douta pas du motif de sa présence ici, elle avait remarqué les regards inquiets qu’il jetait à la princesse. Puis elle sentait très distinctement un sentiment d’inquiétude en lui. Un de ces fichus résistants… Surement pas le seul qu’ils rencontreraient. Il n’avait pas agi sur une pulsion, l’homme noir avait préparé son attaque, du moins en parti. Il avait su qu’en les divisant son pourcentage de réussite serait plus grand. Le phénix devait être son compagnon. Le plan avait très bien fonctionné. Rhyn mit très peu de temps pour analyser la situation.
Le résistant confirma ces soupçons « - Donnez-moi l’elfe et je ne vous ferais absolument rien.»
A ces mots Rhyn eut presque envie de rire, mais elle se retint et eut juste un sourire narquois.
Elle savait pertinemment que si elle laissait la princesse partir sans rien tenter, elle aurait de gros ennuis soit venant de Karasu soit d’Astharof. Puis même après il faudrait se débrouiller pour la retrouver et Rhyn en avait marre de lui courir après.
L’homme devait croire qu’avec ses blessures, Rhyn préférerait négocier au lieu de se battre. C’était très mal la connaître. Bien qu’elle fût blessée, elle était loin d’être mourante et impotente. Puis avec la feuille de carryme c’était comme si elle n’avait jamais été attaqué.

Sourire aux lèvres, Rhyn recula afin de se rapprocher de la princesse. Elle se méfiait de l’homme. Il était apparu soudainement devant elle, elle ne l’avait pas entendu marcher et même elle avait perçu ses sentiments brutalement. Du coup elle se demandait s’il n’avait pas un quelque conque pouvoir pour se déplacer. Préférant être prudente, elle se mit tout près de la princesse.
« - Croyez vous vraiment que je vais vous donner cette fille ? » Rhyn s’amusait de la situation. « Puis peut être que c’est déjà trop tard…Elle n’a pas vraiment l’air enthousiaste par votre « visite » ». En effet la princesse était profondément endormie, grâce aux herbes elle était dans les vapes. Ne réagissant point aux actuels évènements.

L’horreur s’insinua dans l’esprit du résistant. « Qu’es ce que vous lui avait fait ? Elle respire faiblement. »
« Juste ce qu’elle méritait » répondit Rhyn d’un ton espiègle.
L’homme fit de grands pas vers l’empoisonneuse afin de délivrer la princesse. Dans le même temps, Rhyn prit la princesse par le col, afin de la placer devant elle tel un rempart. Sa main droite prit une serpe dans son sac médecine à ses cotés. Puis elle plaça la serpe tout près du cou de la princesse.
« - Un pas de plus et je lui tranche la gorge. » Pour appuyer ses dires, Rhyn perça la peau tendre de Yukina avec la pointe de sa serpe. Un fil de sang s’écoula rapidement…
El Diabolo s’arrêta net. L’empoisonneuse sentit qu’il était horrifié par la vue du sang de sa princesse. El Diablo recula, il ne voulait pas être la cause de la mort de Yukina. Il prit conscience que s’il voulait la princesse, il devrait tuer cette femme.

Rhyn n’écarta pas de suite la serpe de Yukina. Avec sa main gauche elle sortit discrètement de son sac un poignard dont la lame était recouverte de poison. Cachant le poignard, elle déroula Fitz de son cou pour l’enrouler dans celui de la princesse. C’était en quelque sort son assurance vie. Si elle devait mourir, elle ne serait pas la seule… Plutôt tuer la princesse que de la laisser en vie et libre. Fitz était ravi, il sifflotait de contentement. El Diablo se crispait de plus en plus. Rhyn se dégagea promptement de la princesse, laisser choir cette dernière contre l’arbre. Mettant sa serpe en avant, elle se replaça entre sa prisonnière et le résistant.

La tension était à son comble. Seul quelques mètres séparés, les adversaires… Troublé par cette tension, Bucéphale se cabra et rua. El Diablo surpris tourna alors la tête vers l’équidé. Rhyn en profita pour fondre sur l’homme poignard en avant. Ce dernier voyant Rhyn s’écarta, mais pas assez vite. Le poignard le toucha en plein dans l’abdomen. Rhyn enfonça l’arme tout en la levant, afin de faire un maximum de dégâts. Le sang gicla de la blessure, la main de Rhyn était maculée de sang. El Diablo tenait à son tour de toucher Rhyn mais cette dernière parait son poignard grâce à sa serpe qu’elle avait gardé en main. L’homme recula, ses jambes chancelaient, une douleur immense se lisait dans ses yeux jaunes. Le sang s’écoulait de sa plaie d’une vingtaine de centimètre environ. La lame de Rhyn trop courte n’a pu le transpercer de part en part. El Diablo se tenait l’abdomen tentant de stopper l’hémorragie.

Alors que Rhyn s’approcha pour lui donner un second coup…Pouf le résistant disparu d’un seul coup, comme par enchantement. Rhyn surprise écarquilla les yeux. Elle se retrouvait soudain seule mais loi d’être rassurée. En alerte elle regarda tout autour d’elle, pour voir une quelque conque trace de l’homme. Mais rien… Par sécurité, Rhyn alla vivement se mettre près de la princesse, serpe et poignard à la main.

La forêt était silencieuse. Rhyn tentait de comprendre… l’homme devait avoir le pouvoir de se déplacer librement dans l’espace… Ce type de pouvoir était rare mais elle en avait vaguement entendu parler, ça devait être la téléportation… Mais tout n’était qu’hypothèse, Rhyn analyserait cette situation plus tard. De toute façon avec sa blessure, le résistant ne reviendrait pas aussitôt de surcroit avec la présence du poison…
Pour l’instant, elle ne quittait pas la princesse, ne s’éloignant d’elle à plus d’un mètre. Le saignement au cou de Yukina c’était rapidement arrêté. Rhyn siffla doucement Bucéphale pour qu’il la rejoigne. Le cheval était bien perturbé par la disparition soudaine de l’homme. Rhyn le calma rapidement par des caresses et des paroles douces. Alors l’équidé se mit à brouter ce qu’il pouvait trouver.

Rhyn s’accroupit à coté de la princesse. Ses armes à la main, elle attendait que Karasu daigne revenir en espérant qu’il est tué ce fichu volatile enfumée. Rhyn était attentive au moindre bruit. La douleur et la fatigue étaient loin pour le moment.

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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Oct - 0:07


Kean :


A la sortie de la ville, Kean aurait bien aimé trancher la tête des gardes, mais il ne pouvait se permettre d’attirer l’attention. Ainsi il donna les pièces. Il fut ravi de retrouver son faucon, ce dernier avait l’air un peu reposé. Almendra était aussi ravie de retrouver son loup. Comme ça tout le monde était content. Alors que le jour était levé, Kean trouva un endroit assez sur pour qu’ils se reposent. Almendra le lui avait demandé. Kean aussi était fatigué mais il aurait pu continuer encore… Mais ne voulant pas épuisé ses forces, il concéda à se reposer lui aussi.
Allongé contre la butte, Almendra à ses cotés, avant de s’endormir il demanda à Wisen et Monoka de veiller sur eux. Kean sombra alors dans un sommeil sans rêve mais réparateur…

Amalberga :

Amalberga venait de se réveiller la nuit était passée en grande partie. Zéphyr quant à lui dormait toujours. Lentement Amalberga se leva et ouvrit ses sens pour surveiller les alentours. Rien d’anormal, la plupart des animaux se tenait à distance du fait de la présence du dragon.
Amalberga s’insinua doucement dans l’esprit afin de le réveiller. Au départ, Zéphyr voulait continuer à dormir mais Ama arriva facilement à le convaincre de se lever par le fait qu’il allait voler à nouveau. De ce fait le dragon sorti de sa torpeur nocturne, il se secoua les ailes, prêt au départ. Il laissa monter l’elfe et prit son envol. Amalberga lui demanda de trouver le fleuve Nerisma. Le fleuve était large et son débit assez fort. Il reliait la coté de Sengoran au lac de Skri. Cependant la navigation était rare à cause de la puissance du courant. Zéphyr survola le fleuve à la recherche d’une berge assez grande mais pas trop dégagé. Au bout d’une heure, Zéphyr trouva un endroit pour se poser. Délicatement Zéphyr mit pied à terre.

La dame sauta sur le sol et se dirigea vers le fleuve. Elle s’accroupit au bord et plongea les mains dedans. L’eau était fraiche et limpide, elle en porta une gorgée à ces lèvres. Mais elle n’était pas là pour se désaltérer. Amalberga faisait courir ses mains sur l’eau. L’eau était son élément c’est donc avec facilité qu’elle arriva à utiliser sa magie. Amalberga promenait son esprit sur le courant de fleuve. Son corps physique se trouvait bien sur la berge en compagnie du dragon alors que son esprit naviguait sur le fleuve. Par ce biais, elle pouvait observer tout les accotés du fleuve. Elle vit des créatures s’abreuvait d’eau fraiche. Ainsi que des femmes décharnées puisaient l’eau pour la journée à venir. Cette vision l’attrista au plus profond d’elle-même. Jamais le peuple n’avait été aussi affamé depuis l’arrivé du tyran Astharof.

Amalberga vit aussi un groupe de soldats tentant de traverser le fleuve par un gué. Elle tenta d’en savoir plus et remarqua des hommes prisonniers, de pauvres villageois qui ne pouvaient surement pas payer les impôts. Sachant qu’ils allaient surement finir esclaves, Amalberga ne pouvait rester sans rien faire. Exécutant de simple geste sous l’eau, Amalberga déclencha de violentes vagues. Les gardes furent surpris par la violence de l’eau. Ils tentèrent de retourner sur la terre ferme, mais ce fut trop tard. Les vagues les balayèrent comme de vulgaires miettes. Les prisonniers d’abord surpris, enlevèrent leurs chaines et partirent en courant.

La Dame était satisfaite. Son « survol » psychique du fleuve lui permit d’avoir un point de vue d’ensemble de la situation de la région. Elle réintégra son corps avec facilité. Elle s’assit près du bord. Le dragon quant à lui, alla dans le fleuve. Il s’amusa dans l’eau. Tentant de s’immerger totalement mais il était bien trop grand pour cela. Sortant de l’eau il s’ébroua tel un chien pour enlever les goutes de ses ailes.
Zéphyr était prêt pour le départ. Amalberga remonta sur son dos.
Mentalement elle lui dit : « Allons retrouver Kean… »
Zéphyr prit de l’élan et déploya ses ailes. Amalberga lui demanda de voler juste au dessus des arbres afin de scruter la forêt. Mais pour se protéger, elle déclencha un nuage de brume…

Au bout d’un moment, la Dame par ses yeux perçants trouva la trace de Kean. Elle le vit dans une clairière. Du fait qu’il n’était pas seul, elle fit atterrir Zéphyr plus loin. Ama demanda au dragon de la laisser y aller seul. Il eut du mal à comprendre, mais la Dame voulait juste le protéger. Elle réussit à le convaincre en lui proposant d’aller chasser en contrepartie.

Ama marcha rapidement en direction de Kean, toute en légèreté pour ne pas faire du bruit inutilement.

Enfin la Dame arriva à une certaine distance de Kean. Elle observa les dormeurs. Wisen la repéra et alla à sa rencontre. Elle lui donna des caresses tout en lui demandant dans le plus grand silence d’aller réveiller son maitre.

Kean :

Le faucon blanc vola prêt de Kean et il se posa près de son visage. Des plumes chatouillèrent le visage du chasseur. Ce dernier se réveilla et s’assit brutalement. Son esprit embrumé par le sommeil, il tenta de comprendre le manège de Fye. Il observa le ciel voilé par un nuage de brume. Puis il finit par regarder en direction de la Dame. De ce fait il se leva en prenant soin de ne point réveiller Almendra. Il fit signe au loup de ne point bouger. Sans faire un bruit il alla près d’Amalberga. Il la salua d’un profond hochement de tête. Puis Amalberga le serra contre elle. Ils restèrent de longues minutes cote à cote sans parler.
Ils se mirent sur un tronc d’arbre déraciné. De là où ils étaient, ils gardaient un œil sur Almendra.

En un murmure à peine audible, ils échangèrent des banalités. Puis Kean lui fit un rapport de ses faits et gestes depuis son départ des montagnes. Tel un capitaine face à son général. Amalberga écouta attentivement, puis à son tour elle lui narra ce qu’elle savait. Intentionnellement elle ne disait rien sur Zéphyr. Kean, quant à lui, avait rapidement évoqué sa rencontre avec Almendra, sans rentrer dans les détails.

La femme commençait à s’agiter attirant leurs attentions. Cependant ils restèrent sur le tronc d’arbre un moment. Puis ils avancèrent silencieusement vers le campement. Amalberga prit Fye dans sur son épaule et caressa Monoka. Kean s’enfonça dans la forêt laissant momentanément Almendra seule avec la Dame.


Almendra

J’eus un sommeil agité. Je fis des rêves confus : je me voyais survoler des paysages puis entrer dans un château pour parler à un souverain. Ensuite changement de décors, je me vis dans la forêt et que je vidais Kean de tout son sang. Le pirate de la ville précédente était devant moi et criait vampire ! J’eu un rire diabolique et le tua en lui arrachant le cœur. Ce cœur je l’offrais à mon maître, le vampire qui m’avait crée. J’étais devenu un vrai vampire machiavélique.
Je me réveillais en sursaut. Ce rêve était bizarre et effrayant et je gardais l’intuition que mon géniteur était ici en Sengoran. Je pris soudainement conscience d’une présence derrière moi. Je regardais le loup et vis qu’il était toujours allongé à mes cotés mais ses sens étaient en alerte et il regardait fixement derrière moi. Je tendis l’oreille mais n’entendais rien. Je pris donc une grande inspiration et me retournais en me positionnant en position accroupie.

Je vis à coté de Monoka, une elfe, une vraie à la peau sombre et à la longue chevelure noire.
J’étais fasciné devant elle, c’était la première fois que je voyais un elfe de près, qu’est ce qu’elle était belle. Je ne la craignais pas, je pensais naïvement qu’une femme était incapable de méchanceté physique. De plus toutes les légendes que j’avais entendues sur les elfes montraient des êtres fins guerriers mais bons.
Je jetais un coup d’œil autour de moi, je ne voyais pas Kean.
Je me levais, m’approchais de l’elfe qui me souriait. Elle parla la première :

- Bonjour, je m’appelle Amalberga.

- Je suis Almendra répondis je.

Canis s’étais levé mais restait au même endroit, observant attentivement la scène. Je repris innocemment.

- Un homme était présent avec moi. Il est le propriétaire du cheval que vous caressez. Par contre je tiens à vous prévenir, il est grognon et assez brutal. Donc ne vous étonnez pas s’il vous agresse en vous voyant…. J’espère me tromper. Rajoutais-je en rougissant.

J’espérais de tout mon cœur que le chasseur ne lui manque pas de respect, c’était un elfe tout de même.
Je me demandais par la même occasion où est ce qu’il était parti, pourquoi m’avoir laissé seule.


Amalberga


Amalberga observa attentivement la jeune demoiselle se réveillait. Le loup l’observait aussi, d’un œil inquiet. Mais la dame ne bougeait pas. Puis la demi-vampire se leva et s’approcha d’elle. Alors elle la salua naturellement et souriante.

C’est alors que la fameuse Almendra dit « - Un homme était présent avec moi. Il est le propriétaire du cheval que vous caressez. Par contre je tiens à vous prévenir, il est grognon et assez brutal. Donc ne vous étonnez pas s’il vous agresse en vous voyant…. J’espère me tromper. »

A ces mots, la Dame éclata de rire. D’ailleurs Fye fut surpris et s’envola. C’était une bonne description de son ami. Kean pouvait se montrer tellement bougon et grognon. En ce qui concerne la brutalité c’était souvent la première apparence qu’il donnait. Reprenant son souffle, Amalberga vit le regard étonné d’Almendra.

« Ne t’inquiètes pas pour moi, Belle Almendra. Je connais bien ton maitre. C’est vrai qu’il peut être parfois brutal et souvent grognon mais il n’est pas toujours comme ça. » Ama souriait encore plus. Mais elle reprit son sérieux et regarda droit dans les yeux la femme « Crois tu vraiment que Kean t’aurais laissé seule dans cette forêt pleine de dangers ? Et ce avec une parfaite inconnue ? En plus étant donné qu’il a accepté de devenir ton maitre, malgré ta particularité, ne devrait tu pas avoir un tant soit peu de respect pour lui ? »

Par ces paroles, la Dame montrait qu’elle savait tout de la demoiselle, alors qu’elle n’avait rien dévoilé sur elle. Elle continuait à caresser le cheval, tout en transmettant un message de paix au loup.

Almendra

Aux mots de l’elfe, je baissais la tête confuse. Ainsi donc elle connaissait Kean et avait l’air d’avoir une bonne opinion de lui. Ce qui me troublait d’avantage est qu’elle avait l’air de me connaître. Est-ce que pendant que je dormais Kean et elle eurent le temps de discuter

- Je suis désolée si je vous ai fait penser que je ne le respectais pas. C’est que… (Je cherchais mes mots)… je n’arrive pas du tout à le cerner, sa personnalité me laisse perplexe et il m’a plusieurs fois menacé de me tuer.
Pour ce qui est de me laisser seule, j’ai vécu 6 mois seule parcourant les forêts avant de rencontrer Kean. S’il y a un danger, j’ai les moyens de m’échapper. (Je pensais à mes ailes, je ne savais pas ce qu’elle savait de moi précisément). Et puis j’ai maintenant le loup qui m’aide à repérer les ennemies.

L’elfe restait silencieuse et j’avais besoin de parler.

- Je remercie Kean de m’avoir proposé de m’apprendre à me défendre, j’ai même une sorte d’affection pour lui. Mais malgré ce que vous dites, ce n’est pas réciproque, j’ai l’impression qu’il ne m’aime pas et je souffre de ne pas me sentir aimé et apprécié.

J’ajoutais en murmurant : J’aimerai bien revenir à ma vie d’avant, chez moi avec ma famille, mes amies, des personnes qui m’aiment…
Mon regard se brouilla. J’inspirais et me retenais de ne pas pleurer face à ses souvenirs de bonheur qui m’était douloureux. Je m’efforçais aussitôt de passer à autre chose.
Je me demandais où est ce que Kean était allé. Peut être l’elfe savait quelque chose. Je la questionnais :

-Savez vous où est Kean ?

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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Oct - 0:22

Karasu :


Une trentaine de minutes venaient de s’écouler. Rhyn entendit enfin le bruit lointain d’un hennissement. Elle se leva et scruta les bois. Yévil apparut puis Karasu. Celui-ci était toujours en colère. La guérisseuse le pressentit et ne lui posa aucune question. Il était évident que le phénix lui avait échappé et rien ne l’avait calmé. Au contraire…
Il mit pied à terre sans la regarder, sans lui parler. Il prit son outre et but quelques gorgées.

L’assassin se retourna et dédaigna finalement regarder l’elfe. Il fronça les sourcils. Puis il regarda Rhyn. Il aperçu un reste de sang sur sa main. Il s’emporta.
« - Que s’est-il passé ici ? Pourquoi a t-elle une marque dans le coup ? Si tu lui as fais quoi que ce soit, je… »

Rhyn explosa à son tour et le coupa net :
« -Tu ne vas pas bien ! Pendant que tu étais parti. Un homme est apparu. Il voulait TA princesse ! » Lui répondit-elle en colère.
« - MA princesse ! Si cela ne tenait qu’à moi, je l’aurais tué depuis bien longtemps déjà ! Je ne serais même pas avec toi ici, dans ce bois si misérable et si froid ! » S’époumona t-il.

Karasu n’aimait pas son ton. Il n’aimait surtout pas la façon dont elle lui parlait. Il se rapprocha d’elle. Méprisant et menaçant, son regard n’aspirait rien de bon. Rhyn ne recula pas, elle resta ferme et soutint son regard. Il n’était plus qu’à quelque centimètre d’elle. Il la dépassait d’une demi-tête. Elle sentit son souffle léger, régulier, effleurer son visage à chacune de ses expirations, comme une douce caresse. Elle plongea son regard dans le sien. Il était furieux. Ses yeux sombres brillaient de noirceur. Ses traits étaient durs et emprunts de colère. L’assassin porta discrètement sa main à son poignard. Alors qu’il empoignait la garde, il arrêta soudainement son geste. Il sentit la pointe d’une dague sur sa gorge. Tous deux se regardaient dans les yeux, sans un mot, sans un geste, comme figés dans le temps. La guérisseuse était impassible. Karasu ne craignait pas sa lame. Il ne craignait même pas la mort et semblait parfois la désirer. Mais Rhyn ne l'enfonçait pas. En tout cas pas assez pour percer sa chair. C’était juste une mise en garde, vive et piquante. Il lisait dans ses prunelles qu’elle ne cèderait pas et ne se laisserait pas faire. Karasu se radoucit. L’assassin desserra alors sa prise sur son poignard et ferma les yeux. Il se détourna tranquillement.

Il semblait ne plus se soucier de d'elle… Il se dirigea vers l’elfe sous l’œil attentif et encore sévère de la jeune femme. Il la regarda un moment et la prit dans ses bras sans ménagements. Puis la hissa de nouveau sur Hastil et lui attacha ses poignets à sa selle.
« - Que s’est-il passé ensuite ? » Lui demanda t-il cette fois doucement.

Rhyn soupira mais concéda à lui répondre. Elle rengaina ses armes mais gardait ses mains posées sur leur garde.
« - J’ais fait pression sur lui en me servant d’elle. Puis je l’ai blessé avec mon poignard mais il a réussi à s’enfuir. Il a disparu. Je crois qu’il peut se téléporter. » Lui raconta t-elle sans vraiment rentrer dans les détails. Le Corbeau ne lui répondit pas. Il était devenu silencieux.
« - Le phénix était un piège, je voulais te prévenir mais tu étais déjà parti… »
Sans se retourner et après avoir rajuster ses affaires. Karasu remonta en selle. Puis sans la regarder l’attendit. Rhyn en fit de même et ils se remirent en route. Il évitait son regard. Il se calmait ainsi peu à peu. L’ambiance était devenue glaciale et tendue. Pourtant ce n’était que l’automne…

Pierre:

Assez redoutable Kimi m’avait prévenu quel idiot j’ai fait ….. El Diablo perdit connaissance de ce fait sa téléportation fut interrompue et il se retrouva presque sous les sabots d’une licorne. Un peu plus et il aurait eu le crâne broyer sous le poids de l’animal majestueux. Hélios affolé par une sensation de grand danger encourut par son maître, pris une taille tellement petite qu’elle était invisible à l’œil nu (technique que lui avait apprit Pierre en entraînement) ce qui lui permit d’échapper à l’assassin comme prévu dans le plan. Et il suivit le fil de la téléportation de son maître (aussi une technique de Pierre pour qu’il puisse toujours se retrouver, seul Hélios pouvait voir ce fil spécialement mis en place pour lui)


Amalberga

Amalberga écoutait attentivement la jeune fille se justifier. Elle s’écarta alors du cheval.

- Il est vrai que Kean a une personnalité assez complexe, surtout quand on le connaît depuis peu. Néanmoins s’il a menacé à ta vie c’est juste à cause de ta nature profonde et du fait que tu ne l’a maitrise pas. Kean a déjà eu l’occasion de constater les dégâts d’un vampire sur un village d’innocents. Tout comme moi d’ailleurs… Et s’il peut empêcher qu’un autre monstre suceur de sang tue des innocents, il le fera pour le bien du plus grand nombre. N’est ce pas une décision honorable ? En ce qui concerne les sentiments de Kean à ton égard, je ne peux répondre à sa place… Mais je peux te dire qu’en général, il ne reste pas longtemps près des gens qu’il déteste…

Amalberga prit la gourde sur la scelle de Kean et but une gorgée d’eau.

- La fuite n’est pas toujours une solution. Il faut savoir faire face à ses ennemis. C’est le seul moyen d’évoluer. Affronter ces peurs les plus profondes est aussi important…

Elle reboucha la gourde et la remit là où elle l’avait prise.

- Kean est allé faire un tour dans la forêt... Surement pour trouver de la viande fraiche. D’ailleurs il sera bientôt de retour avec le déjeuner…


Kean

Kean avait volontairement laissé la dame avec Almendra ensemble, afin de regarder la réaction de son apprentie. D’ailleurs il avait entendu la description peu flatteuse qu’elle avait faite sur lui… Mais cela le laissa froid pour le moment. Ce n’était pas ce qu’il le préoccupait. Il était parti chassé, afin de se retrouver seul un moment mais aussi de pouvoir voir le dragon. Il avait envie de savoir à quoi il ressemblait quasiment adulte, alors qu’il l’avait vu œuf.

Pour lui faciliter la tâche, Amalberga avait diminué la nappe brumeuse au dessus de la forêt mais en restant vigilante au moindre bruit des alentours.
Kean s’était donc éloigné du camp. Il avançait dans la forêt à la recherche de gibier. Car s’il trouvait un gros gibier il verrait le dragon. Au bout d’un moment il suivit la piste d’une horde de cerf. Près de la rivière les cerfs majestueux s’abreuvaient. Il s’immobilisa afin d’observer les lieux et de repérer sa future proie. C’est alors qu’il leva les yeux au ciel et vit une ombre lointaine se rapprocher. Par l’envergure il sut que c’était le dragon. En effet zéphyr avait repère la meute des cerfs et il se rapprochait lentement d’eux en planant. Grace à l’air, les animaux ne l’avait pas senti. C’est ainsi qu’il put fondre vers le chef de la meute afin de l’attraper entre ses crocs. Kean qui avait suivi l’attaque, profitait de l’affolement du troupeau pour se jeter une machette dans le cou d’un cerf de grande envergure.

Zéphyr assista à la scène sans sourciller et sans lâcher sa proie. Kean acheva le cerf et salua le dragon. Même si il ne pouvait communiquer par la pensée. Ils se reconnaissaient sans problème. Zéphyr avait la confirmation en directe de l’identité de Kean. Le chasseur quant à lui savait qu’un dragon bleu était extrement rare.
Les deux males étaient ravis de leur chasse.

Zéphyr arriva à faire comprendre à Kean de monter sur son dos. Le demi-elfe rapprocha le cerf mort et monta prestement avec néanmoins un soupçon d’anxiété. Il n’avait jamais quitté la terre ferme pour les airs. Le dragon prit son envol avec un cerf entre ces griffes et un autre dans sa gueule. Il avait pris toutes les précautions pour ne pas dérouter le chasseur.
Ce dernier ressentit une force adrénaline. C’est la première fois qu’il voyait Sengoran à cette altitude.
Rapidement le duo survolait la clairière où se trouvaient les deux femmes.


Rhyn :

Rhyn ne put rester muette aux critiques ouvertes de Karasu à propos de la minuscule blessure de Yukina. Il l’avait énervé, lui et son caractère… Il avait bien essayé de l’intimider mais Rhyn ne se laissa pas faire et lui montra… Karasu n’eut surement pas peur mais recula et retrouva enfin son sang froid. L’humeur de Rhyn n’avait pas changé, toujours froide et impassible. Mais au fond d’elle-même elle était énervée contre lui. Elle lui raconta rapidement les faits. Puis se mit en scelle et reprit la route.
L’atmosphère était lourde non plutôt nordique, on se croirait sur la Terre des Glaces. Ils avançaient cote à cote mais pourtant ils fessaient comme s’ils étaient seuls…

Rhyn ne ressentait plus de douleur pour l’instant, la feuille de carryme continuait son effet. Mais elle savait pertinemment que ça n’allait pas durer. Elle ne s’en inquiéta pas, lorsque ça arrivera elle prendrait d’autres produits antidouleurs. Par contre elle pensa à la princesse. Son sommeil provoqué allait cesser… Toujours sur le cheval, Rhyn prit une outre et mit de la poudre d’herbes dedans. Une fois l’outre refermée, elle la secoua afin de bien mélanger. Puis Rhyn attendit que la poudre se dilue.

La petite troupe avançait entre les arbres. Rhyn repensa au phénix en se demandant ce qui avait pu se passer… elle ouvrit l’outre et sentit l’odeur des herbes. Alors elle la tendit à Karasu.

- Tiens c’est pour ta protégée… Au fait, il est où le phénix ?

Rhyn savait pertinemment que cela allait énerver Karasu mais c’était plus fort qu’elle… au contraire elle s’en amusait…


Almendra :

Je me retiens tant bien que mal de ne pas couper l’elfe à l’évocation de « monstre suceur de sang ». Cela ne me concernait pas, je ne me voyais pas tuer des innocents de sang froid. Mais je reconnais que tout compte fait, si Kean avait connu des vrais vampires, c’était légitime qu’il se méfie de moi et ait peur que je devienne une assoiffée de sang incontrôlable.
Pour ce qui est d’affronter mes peurs, c’était une autre histoire. Je me sentais encore vulnérable face au danger et tout comme le lapin ou la biche, mon meilleur moyen de défense était la fuite.
L’évocation, de Kean parti chasser me fit plaisir, j’espérais fortement qu’il ramène quelque chose. De la viande fraîche miam. En attendant, je commençais à fureter aux alentours avec loup et sous la surveillance de la Dame. Au bout d’un quart d’heure je poussais un cri de victoire, j’avais trouvé des belles myrtilles noires. Je ramassais toutes celle qui étaient mures : une dizaine environs. J’allais aussitôt en offrir la moitié à Amalberga. Puis je mangeais les miennes avec gourmandise, elles étaient bien sucrées comme je les aime.
A peine avions nous finis nos friandises, qu’un bruissement de feuille nous fîmes lever la tête.
Une sorte de croisement avec un ours et un gorille en sorti en poussant une sorte de rugissement (ndl : un wendigoo.), le regard affamé, la bave dégoulinant de ses babines et le poil hirsute.
Canis hérissa ses poils et montra les crocs prêt à attaquer tandis que la dame se mis dans une position étrange. (Je ne vis pas la silhouette d’un dragon se rapprocher à toute vitesse)
Pour ma part, je sus sans savoir pourquoi ce que je devais faire : je plantai mon regard dans le sien puis pris ma voix hypnotisant.

- Nous ne sommes pas appétissantes et beaucoup plus fortes que toi, tu n’as aucune chance donc tu vas faire demi-tour. Vas-t’en ! Maintenant !

Le wendigoo cligna une fois des yeux puis se retourna est partie d’où il était venu.
J’étais fière de moi, jusque là j’avais réussi à hypnotiser tout les animaux que je croisais.
Je me demandais si ça marchais avec les humains, j’avais bien envie d’essayer à l’occasion.
J’allais demander à la dame elfe quel était cet animal quand tout à coup un grand dragon bleu atterrissait à quelques mètres de moi.
Ce que je vis me bluffa. J’étais tellement fasciné et émerveillé devant une telle bête majestueuse que je ne vis pas Kean assis dessus. Je n’avais d’yeux que pour le saurien observant chaque détail de son corps. Je restais bouche bée immobile devant lui. Je n’éprouvais aucune peur car je ne sentais aucun signe d’agressivité de sa part.

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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Oct - 0:31

Asyendil :

Horcönshiela qui trottinait lentement entre les cryolepses eu soudainement un brusque écart. L’elfe manqua de perdre l’équilibre. Il dégaina son épée en voyant l’étrange personnage noir apparaître devant lui. Silph, lui aussi surpris, sauta et se transforma. Ses poils hérissèrent. Asyendil s’écarta. Il s’attendait à ce que cet individu attaque. Mais il aperçu du sang. Une blessure. L’homme avait une main posée sur sa poitrine. Ses yeux étaient clos. Sa respiration était lente. Asyendil, après courte réflexion rengaina Tokijin et mit pied à terre. Il avait déjà vu c’est étrange personnage, noir, aux tribales. Il y a longtemps… Il en était convaincu... C’est à ce moment là qu’apparu un oiseau. Un magnifique oiseau, aussi flamboyant que la parure de la forêt. Un phénix. Il tournoyait autour de cet homme et poussait des cris perçants, désagréables. L'elfe déposa son sac à côté de l’arbre.

« Assez ! » Lui communiqua fermement Asyendil. L’oiseau se tut surpris et se posa sur une branche, gardant ses distances.
« El diablo va mourir. Je ne sais ce qui s’est passé, mais… Tout devait se dérouler comme… J’aurais du… » Le phénix était affolé, agité.
« Calmes-toi ! Il s’en sortira » Il sourit. Oui, El diablo… Ce nom lui revint en mémoire. Oui, jadis, il le croisait quelques fois, à la citadelle blanche de Ghalan. C’était l'une des personnes en laquelle son frère adoptif avait eu le plus confiance. Un conseillé, un ami, mais aussi un espion hors-pair. Il fut à la fois surpris mais aussi ravi de le revoir.
« Que s’est-il passé ? » S'enquérait-il.
« Nous voulions récupérer la princesse. »
Asyendil hocha la tête. Il comprenait mieux maintenant. Astharof ne l'avait pas corrompu. Et il semblerait qu'il soit resté fidèle à la famille De Miëlessnor. Se pouvait-il qu'il existe un groupe de résistant ? Une armée, prête à renverser le pouvoir ? Si cela avait été le cas, pourquoi Pierre était venu seul, libérer Yukina ? Cela était dangereux... C'est la tête remplie de questions qu'il se rapprocha et s’accroupit près de lui. Sa blessure était assez profonde. Son sang coagulait déjà.
« Par qui a-t-il été blessé ? »
« Par une femme » Lui communiqua l’oiseau.
« Quelles étaient ses armes ? »
« Aucune… Si une serpe il me semble, je crois. Je ne suis pas sur... Je ne sais pas »
« - Une serpe » Répéta t-il tout bas. Une serpe… Oui, cela pourrait être plausible. Lui n'avait vu aucunes armes sur elle, lorsque l'image était apparue dans la bulle d'eau. Les serpes servent à couper des plantes médicinales ou autres. Je doute qu’Astharof ait envoyé une guérisseuse en mission. Une empoisonneuse. Les deux ?

Il passa sa main sur sa blessure, l’effleurant à peine. Ferma les yeux. De douces paroles, s’élevèrent, mélodieuses, mystérieuses… Une lumière blanche, pure, éblouissante, jaillit au creux de sa paume. Elle auréola Pierre, l’irradiant de lumière, parcourant ses veines, touchant son cœur. Puis elle s’atténua peu à peu et disparu… La blessure s’était refermée. Les soins avaient éliminé les toxines.
« Il se réveillera dans quelques heures en pleine forme ! » Annonça t-il à l’intention de l’oiseau en le regardant amusé.
« Silph, guettes les environs sil te plais. Et préviens-moi si tu les vois. Les mercenaires. Ils ne sont peut être pas loin. Je vais préparer un feu de bois. L’air est frais. »
« Oui Asyendil ne t’en fais pas. » Lui répondit le démon renard de sa voix mielleuse.

Un quart d’heure plus tard environ, il revint avec du bois sec. Le foyer prit rapidement.
L’elfe avait chevauché sans relâche. Il décida de ne pas poursuivre seul. Et bien qu’il soit surpris de retrouver Pierre, de la compagnie lui ferait du bien. Il monta en haut d’un arbre. Bien que le feuillage commençait à tomber, il était encore assez charnu pour le camoufler. De là, il avait une vue partielle sur la forêt. Sur le nord. Celle-ci s’étendait, colorée, flamboyante dans son manteau d’or et d’orangé. Il apercevait au loin, la chaîne millénaire d’Okmünd. Autrefois sanctuaire des dragons, véritable géant de pierre, endormi, immortel qui veille attentivement sur le bois. Ses pics élevés étaient embrumés, masqués par un voile cotonneux. Mais Asyendil percevait de la neige. Les prémices de l’hiver… Il apercevait également le sol, entre les banches. Des tâches ensoleillées et sombres. Si les mercenaires approchaient, de là haut, il n’aurait aucun mal à les repérer, dans ce patchwork lumineux. Il mangea quelques morceaux de viandes fumées, issues de son dernier bivouac. Il se délectait de cette vue. Depuis tout ce temps qu’il parcourait les terres infinies, il en avait oublié la splendeur de son pays adoptif, la beauté de ses paysages si différents. Néanmoins il était inquiet et ne pouvait le nier. Il ressentait un grand vide en lui. La mort certaine de Ghalan et l’avenir incertain…
Pierre dormait au pied de l’arbre. Hélios était à ses côté, perché sur l’un des monticules racineux du cryolepse tortueux. La licorne se prélassait. Silph surveillait attentivement les environs. Il attendrait que son ami se réveille. Ensemble, ils pourraient libérer Yukina. Et lui pourrait en apprendre plus...


Karasu :

Les chevaux marchaient docilement. Yévil avait disparu, les devançant largement. Le silence était de mise, plus pesant, plus oppressant encore qu’il y a quelques minutes. L’assassin était devant. Rhyn le suivait. Seules deux foulées les séparaient. Aucuns d’eux ne voulait briser la glace. Karasu avait perdu ses sens et ses émotions dans le paysage qui les entourait. Il imaginait les créatures vivantes dans ce bois et énumérait celles qu’il avait déjà croisées et défiées. Avec en récompense pour le vainqueur, l’espoir de passer un jour de plus, une nuit ou même quelques heures seulement en ce monde. Autrefois ces lieux pullulaient de monstres. Aujourd'hui il y en avait moins, chassé par les hommes probablement. Il entendit Rhyn s’affairer derrière lui. Mais ne se retourna pas. Il n’avait ni envie de la regarder, ni envie de lui parler. De la honte, peut être ? Du remord de l’avoir laissé seule et d’avoir laissé fuir le phénix. Non, il n’avait jamais éprouvé cela envers quelqu’un. Il ne désirait en aucun cas rendre des comptes à une personne et surtout pas à une femme qu’il connaissait à peine. En pensant à tout cela, une vague meurtrière monta en lui. Il prit sur lui-même pour la répudier et calmer ses pensées.

Une voix féminine rompit soudainement le silence. C’était elle, c’était sa voix. Il ne la regarda pas. Mais tendit le bras. Il prit l’outre et la sentit. L’odeur des herbes lui montait déjà à la tête.
« - Quel est donc ce breuvage ? Et ce n'est pas ma protégée ! » S’exclama t-il cyniquement, tout en ignorant profondément sa question.
« - Pourquoi devrais-je te répondre ? » Lui répondit-elle aussitôt. Catégorique.
« - Pourquoi devrais-je te faire confiance ? Après tout tu n’as plus besoin de moi. Il te suffirait de reprendre Yukina et de ramener Hastil ainsi que mes armes. Tu pourrais toujours ensuite prétexter à Astharof que je suis mort par ce résistant ou par un monstre. Je suis sur que tu t’en sortirais très bien à ce petit jeu. »
En disant cela, il avait légèrement tourné la tête pour guetter la réaction de Rhyn. Mais comme il s’y attendait, elle resta impassible. Peut être une étrange lueur apparut dans ses yeux. Mais peut être rêvait t-il. En tout cas il attendait fermement sa réponse concernant le breuvage. Mais même si elle lui répondait, rien ne pourrait certifier qu’il s’agisse de la vérité. Toutefois, il avait appris durant son existence à desseller le mensonge. Peut être le verrait-il sur Rhyn…
« - Tu n’as absolument pas besoin que je te réponde, tu connais déjà la réponse à propos du phénix. Alors répond à la mienne ! »
Son timbre de voix était redevenu menaçant, exigeant. Il n’avait absolument pas envie d’engager une nouvelle conversation avec elle et encore moins au sujet de l’attaque du résistant. Elle devait l’avoir deviné vu l’altercation qu’ils avaient eue juste avant. Alors pourquoi insistait-elle ? Etais-ce un affront, pour l’enfoncer encore plus dans cet échec, face à un simple volatile ? Lui, le Corbeau. Lui, qui apportait la mort et la douleur. Remettait-elle en cause ses capacités et sa renommée de meurtrier qu’il s’était forgé depuis plus d’un millénaire ?

Elle semblait se jouer de lui. Eprouver un certain plaisir à le tourmenter de cette sorte. Il n’appréciait pas du tout. Mais chez certaine personne, cela cache la peur. Son expérience, le lui avait appris. Rhyn, malgré ses airs d’indifférence profonde avait-elle peur de lui ? Quelque en soit la raison, il ne laisserait en aucun cas passer ces paroles qu’il prenait comme un affront, à son orgueil et à son amour propre. Comme un test de ses capacités. Et cette fois il n’y aurait pas de sommation.
En un instant il stoppa Hastil, passe l’outre dans son autre main. Dégaina l’un de ses sabres et plaqua la lame sur la gorge de la guérisseuse. Celle-ci s’arrêta net et le regarda droit dans les yeux. Ses prunelles étaient sombres, encore plus noires qu’à l’ordinaire. Il n’y avait aucun éclat, la lumière ne s’y réfléchissait pas. Et pourtant elles étincelaient de cruauté. Avides de sang, avides de peur et de souffrance. Son côté démoniaque venait enfin de se révéler, et à son paroxysme. Il était prêt à tuer, qui que se soit. Il devait tuer…
Karasu était sur de lui car cette fois, il possédait un avantage. Son arme. Son sabre, long et tranchant. Qui au contraire de son poignard, permettait de tenir à distance son adversaire. Un sourire machiavélique et sincère se dessina sur son visage. Il reprit d’un ton grave :
« - Mais je pourrais tout aussi bien te tuer. Je n’ais plus besoin de toi. En fait, vois-tu, je n’ais jamais eu besoin de toi. Et, une fois de retour, crois-moi, au château, j’informerais Astharof de ta tragique mort. Je te promets de te donner des obsèques dignes d’une EMPOISONNEUSE. » Conclu t-il en insistant sur le dernier mot.

C’était un assassin. Le goût du sang et du meurtre, s’était peu à peu, inscrit dans ses gênes, parcourant ses veines, emprisonnant son cœur. C’était comme de l’encre ineffaçable, imprimée par mégarde, sur un papier autrefois immaculé.
Yukina gémit, mais l’assassin n’y prêta absolument pas attention. Il observait Rhyn, impassible, mais prêt à lui entailler sa chaire. Il attendait simplement sa réponse. Ensuite il déciderait de son sort…


Rhyn


Rhyn sentit la lame froide du sabre sur la peau de sa gorge. Si elle avançait d’un pas, son sang coulerait avec certitude… Elle fit stopper net Bucéphale. Ce dernier avait senti la grande tension et il était nerveux. Mais elle réussit à le calmer. Elle plongea dans le regard de Karasu, elle y vit un abime de cruauté. Cela aurait pu la terrifier mais en fait cela ne l’étonnait guère. C’est le vrai visage de Karasu. Elle n’en avait jamais douté.

Rhyn réfléchissait rapidement à sa situation, elle trouvait dans une posture assez dangereuse mais après tout elle l’avait bien cherché. Alors elle prit parti de répondre à ces questions, car elle savait pertinemment que Karasu ne la lâcherait pas avant de savoir.
Sans avoir bougé, elle prit un ton ironique pour lui répondre :
« - Cher Karasu, pourquoi tant d’inquiétude… Ce breuvage est un mélange d’herbes réduites en poudre dilué dans de l’eau. Si tu y tiens je peux t’énumérer les herbes une par une… mais je doute que cela t’intéresse. Pour faire bref, ce breuvage est le même que celui que je donne depuis le début à la princesse. Grâce à ce breuvage, elle sombre dans un sommeil profond et délirant. Mais rien ne t’obliges à le lui donner. Si tu préfères entre ces jérémiades, libre à toi… »
D’une main elle caressa l’encolure de sa monture. Elle n’avait même pas cherché à sortir une arme pour se défendre alors qu’elle aurait bien pu le faire. Mais elle préfère se servir des mots.
« - Certes, tu n’es pas obligé de me faire confiance. Mais pourquoi aurais-je l’intention de te tuer ? bien sur ramener la princesse, seule à notre maitre me permettrai d’accroitre ma renommée. Mais la gloire ne m’intéresse pas. Puis je te rappelle que l’on est encore loin de la capitale et je doute que le chemin se fasse sans encombre. Les résistants retenteront leurs chances. Je connais ma force mais aussi mes faiblesses. Le combat n’est pas ma spécialité. Je ne suis qu’une pauvre humaine. La preuve, la créature qui m’a infligé ses blessures, elle montrait son poignet, c’est attaqué à moi car elle savait que j’étais la plus faible du groupe. Alors j’aurais peu de chance d’arriver à la capitale. Bien sur seule, je saurais me débrouiller mais avec ce poids mort de la princesse, ça complique la donne. Donc tu n’a rien à craindre de moi car je tiens à ramener cette garce à notre seigneur... Puis je sais très bien refréner mes pulsions meurtrières. » Rhyn s’arrêta un instant pour déglutir et reprends son souffle.

« - En effet, comme tu viens de le souligner, tu peux me tuer sans problème. Ma mort ne m’importe peu. Après tout ma propre vie ne m’appartient pas. Je n’ai aucun souvenir de mon passé. Mes premiers souvenirs sont liés à Maitre Yoda Uchiwa, qui a décidé de faire de moi sa chose, son arme par excellence. Puis je suis devenu l’instrument d’Astharof pour assoir son autorité sur certaines personnes récalcitrantes. Un jour je deviendrai une arme inutile, alors il se servira d’un autre instrument pour m’éliminer. Je ne plains pas sur mon sort, je suis juste lucide en ce qui concerne mon destin… » L’impassibilité de Rhyn s’était craquelée. Sa solitude marquait son visage ainsi que son regard qui était encore plus glacial que d’habitude. A se demander si l’empoisonneuse avait déjà ressentit une joie quelque conque … Rhyn pencha légèrement la tête sur le coté, de ce fait la lame du sabre se rapprochait dangereusement de la carotide.
« - Voila ma vie est encore dans les mains d’un autre. Tue moi si ça peut soulager ta pulsion, ta nature profonde ou juste si ça te fait plaisir. Néanmoins je tiens à préciser une chose, tu ne l’as peut être pas remarqué, mais mon fidèle Fitz était enroulé autour du cou de la princesse. D’ailleurs tu dois sentir son corps froid contre ta peau, n’est ce pas ? » Rhyn avait vu Fitz se faufilait contre le torse de Karasu sous les vêtements.
« -Si jamais mon sang coule, il t’attaquera et te mordra afin de t’administrer son poison. Poison qui, je te rappelle, est mortel même pour les êtres de ta nature et aucun antidote est connu à ce jour… Ainsi tu mourras aussi. En effet nous serons morts tout le deux juste parce que tu auras obéis à ta pulsion… Et en plus la princesse sera libre… Alors que décides-tu ? Seras tu capable de te contrôler ?»

Rhyn avait jamais parlé autant à Karasu et avec autant de sincérité.
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Oct - 0:40

Amalberga :

La dame vit évoluer Almendra autour de la clairière. Elle l’avait l’impression de se retour face à une enfant qui découvrait le monde. Mais après tout, elle était encore bien jeune. Elle mangea avec délice les fraises des bois que la jeun fille lui apporta.
Amalberga perçut l’approche de Zéphyr. Mais aussi le bruissement de l’animal. Elle se positionna de manière à faire face à la bête, elle s’apprêtait à lui lancer un sort. Quand elle assista à l’envoutement de la créature par Almendra. De ce fait, l’animal partit sans demander son reste. La dame n’avait pas cessé d’observer une minute la demi vampire. L’observation fut interrompue par l’atterrissage de Zéphyr.

Amalberga vit la fille rester bouche bée, ce qui la fit sourire. Les dragons provoquaient souvent la fascination des gens. La dame vit aussi la tête de Kean. Il n’avait pas l’air très à l’aise sur le dragon, néanmoins il semblait avoir apprécié la balade.

La dame les complimenta sur leur chasse en voyant le cadavre des deux cerfs. Zéphyr quant à lui observait aussi Almendra. Mais sa faim prit le dessus. Il desserra ses griffes du cadavre du cerf. Puis il lâcha l’autre afin de lui arranger un membre postérieur pour mordre à pleines dents dedans. Les os craquèrent sous ses mâchoires puissantes. Il se régalait de la viande fraiche.

Kean :

Kean descendit de Zéphyr non mécontent de retrouver le plancher des vaches. De là haut il avait vu l’apparition de l’animal et sa fuite. Il n’avait pas compris la raison de la fuite.
Il s’adressa à la Dame
« Pourquoi le wendigo a-t-il fuit ? Comment avez-vous fait ? »
Ama lui répondit :
- En fait c’est ta protégée qui semble t’il la envoute et la convaincu pour qu’il s’enfuit. Jeune fille vos capacités vampiriques ne font aucun doute… et elles sont plus fortes que je le pensais. » Songeuse Ama se tut et alla caresser Zéphyr.
Interloqué Kean se tourna vers Almendra et il lui demanda : « Pourquoi ne pas avoir combattu ce wendigo et le tuer ? Cela aurait été un bon entrainement au combat… »
En attendant la réponse, il alla vers la carcasse du cerf et se mit à l’éventrer. Il donna les entrailles au loup. Puis il se mit à la découper, cette besogne lui permis de réfléchir à la nouvelle capacité de la vampire.


Almendra :

A la réflexion de Kean, je me sentais bouillir de fureur et j’explosais :

-Pourquoi se battre quand on peut l’éviter !! Je ne suis pas vous maître Kean ! J’ai accepté de devenir votre disciple pour le cas où je n’ai pas le choix et que je dois me défendre. Je suis plus quelqu’un de défensif que d’offensif ! Chacun sa tactique. Vous savez bien que ça me répugne à prendre la vie à un être vivant. Imaginez que je m’y habitue voire pire que j’y prends goût à cause de ma nature vampirique !!!

Je fumais de rage, je respirais un coup et reprenais en changeant de sujet.

-J’attendais votre retour justement pour vous signaler que j’ai sentis la présence du vampire qui a fait ce que je suis. Il est en Sengoran. Dans cette direction précisément (Almendra indique sans le savoir la direction de la capitale).

J'étais tellement énervé que j'avais envie de me jeter sur lui et le mordre, ce que j'aurais surement fait s'il n'y avait pas la dame et le dragon. J'avais tellement de rancune et de frustration accumulé depuis ces derniers moi que j'en tremblais légèrement. C’était trop demandé pour Mr Kean de m'encourager en me félicitant de tant en tant!

Kean semblait surpris par ma réaction, il me répondit:

- Je ne t'ai pas demandé de tuer tout le monde sur ton passage, bien au contraire, j'ai juste dit que tu avais manqué une occasion de peaufiner ton entrainement, alors que tu avais des personnes à coté de toi prête à t'aider"

Devant sa réaction, je me calmais légèrement.

-Je n'y ai pas pensé sur le moment...Je vais aller chercher du bois.

-Je viens avec toi. Me répondit la dame.

J'étais surprise, j'aurais préféré par ailleurs rester seule pour me calmer en ramassant du bois. La récolte se fit sans un bruit. La dame ne m'adressa pas la parole, ce que je lui en fus reconnaissante. Par contre ce qui m'agaça c'est que loup restait avec Kean car il avait à manger.
Nous revîmes vingt minutes plus tard avec assez de bois secs et la dame avait ramassé des herbes aromatiques.
Kean avait fini de découper le cerf. Nous le cuisîmes puis nous le mangeâmes toujours en silence. De toute façon, je faisais la tête et n'avait pas du tout envie d'engager la conversation.

Après le repas, Kean alla préparer son cheval, la dame le rejoignit et ils parlèrent à messe basse. En tendant l'oreille je réussis à saisir qu'ils étaient intrigués par mon géniteur et voulaient partir sur ses traces vers la capitale.

Après avoir levé le camp, nous prîmes donc la direction de la capitale.


Karasu :

L’assassin la regardait et l’écoutait attentivement. Il ne cilla absolument pas lorsqu’il sentit le corps froid et visqueux de l’écailleux se glisser rapidement sous ses vêtements. Celui s’était enroulé autour de son épaule gauche et resserrait ses anneaux. Il sentait sa petite langue fourchue frétiller frénétiquement contre son coup.
Il avait perçu la solitude voilait son visage d’habitude imperturbable. Elle aussi accordait peu d’importance à sa vie. Cela lui était complètement égal qu’il lui hôte la vie. Elle n’attendait que sa réaction. Devait-il la tuer ou non ? Il réfléchissait. Pesait le pour et le contre...
Sans le savoir, elle l’avait touché. Lui aussi, il y a longtemps, très longtemps, il avait été l’esclave d’un autre. Un instrument comme disait-elle. Se pouvait-il qu’ils se ressemblent bien plus qu’il ne le pensait ? Peut être. Mais pourquoi pensait-elle être à nouveau sous l’emprise d’un autre, sous l’emprise d’Astharof ? Il baissa les yeux et rengaina son arme. Puis se retourna et agrippa Yukina. Il lui versa la boisson sirupeuse dans sa bouche. Et la força à boire en lui pinçant le nez. Privée d’oxygène, à demi-consciente, elle ne put qu’avalée difficilement et contre sa volonté le liquide. Puis il fit de nouveau face à Rhyn en lui tendant l’outre.

Un sourire franc s’afficha sur son visage.
« - Tu crois que je ne suis pas incapable de me retenir. Que j’obéis à mes propres pulsions mais c’est faux. Je suis parfaitement capable de me contenir et de ne pas obéir à mes sentiments. Et ceci, même si tu vois ma vraie nature. » L’objecta t-il calmement. En effet ses yeux n’avaient pas changé. C’était toujours un fausse abyssale, sans fond, ou la lumière ne pénétrait jamais. Ce que Rhyn ne savait pas, c’était que lorsqu’il se trouvait sous son apparence démoniaque, ses facultés sensorielles et sa force croissaient. Mais ça personne ne le savait. Mais cela s’atténuera… Rhyn ne lui répondit rien, elle l’écoutait simplement.
« - Allons –y ! » S’exclama t-il fermement tout en talonnant Hastil. L‘étalon partit en trombe, excité en pressentant le voyage du retour. Le silence revint. Karasu sentit le serpent se desserrer de son épaule. Il s’enroula de nouveau autour de cou de l’elfe, de nouveau plongée dans un sommeil de plomb.

Le caractère impétueux de l’assassin venait encore de changer. Il s’était radoucit mais gardait toujours son aspect de démon sous ses traits humains. Toutefois la guérisseuse savait qu’il pouvait redevenir coléreux et dangereux à tout moment.
« - Si tu as l’impression d’être un objet entre les main d’Astharof, pourquoi ne t’en vas-tu pas ? Il ne t’a jamais retenu à Walkïnzt, il me semble ? Alors si tu as peur, de devenir un jour inutile, pourquoi ne prends-tu pas toi-même ton destin en main ? Quittes le château et trouves un endroit ou tu sentiras enfin à ta place. » Il pensait à lui-même en disant cela. Bien sûr il avait été autrefois l’esclave d’un autre. Mais un jour, ne pouvant le supporter plus longtemps décida de retrouver sa liberté… Et d’aventures en mésaventures se lia d’amitié avec Astharof, lui offrant ses services, peut être pour un temps seulement. Était-il en faisant cela devenu lui aussi l’instrument de quelqu’un d’autre ? Il chassa cette pensée et se retourna légèrement pour la regarder. Voyant son indécision, il reprit laconique :
« - Tu n’es pas obligé de me répondre... » Après tout ils avaient tous leur propre secret, à commencé par lui et son véritable nom... Yévil réapparut, pour voir si tous les deux le suivaient. Il trottinait aux côtés d'Hastil. Ils étaient au beau milieu de l'après-midi…
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Oct - 0:43

Rhyn :

Finalement la lame s’écarta du cou de Rhyn. Le duel avait pris fin. Les deux assassins étaient encore en vie. Le changement constant du caractère de Karasu était une énigme pour l’empoisonneuse surtout le fait qu’il laisse tout paraître. Alors qu’elle ne laisse rien entrevoir, plus pour se protéger que pour autre chose. Karasu donna finalement le contenu de l’outre à leur prisonnière, puis rendit le récipient à sa partenaire. Ils reprirent leur chemin comme si de rien n’était.

C’est une Rhyn songeuse qui suivait Karasu. Ses blessures recommençait à la picoter. L’effet apaisant de la feuille de carryme s’estompait lentement. Elle pensait donc aux divers produits qu’elle pouvait ingérer pour calmer la douleur et effacer la fatigue. Plongée dans ses réflexions médicinales, elle fut interrompue par les questions de Karasu.

Évidement qu’elle n’était pas obligée de lui répondre, elle n’avait aucun compte à lui rendre. Mais Rhyn préféra taire cette remarque pour ne pas envenimer à nouveau la situation. Cependant, elle décida quand même de lui répondre.
« - Ce n’est pas vraiment à Astharof à qui je fessais allusion, mais plus à maitre Yoda. Si ça ne tenait qu’à lui, il me garderait dans la Citadelle pour toujours. Bien sur j’ai déjà songé à me couper totalement de son emprise mais je n’ai rien fait. Tout simplement parce que je suis liée par un serment. Quelques mois après m’avoir recueilli, et voyant mes aptitudes dans la fabrication des remèdes, il m’a demandé si je voulais accepter d’être son élève et lui prêter serment. Cela avait l’air anodin et ainsi j’ai donné ma parole sans me douter des conséquences. En fait cela impliquait que je ne devais jamais le trahir et toujours agir pour son bien. Du coup, si je fuis son influence, il peut considérer ça comme de la trahison et envoyer tout les empoisonneurs du royaume à mes trousses. C’est un fin manipulateur, il a tout fait pour qu’une jeune apprentie perdue devient son jouet unique et personnel. Avec du recul, je sais qu’il m’a piégé. Néanmoins j’ai réussi à contrecarré un peu ses plans en offrant mes services à Astharof. Pour cela, j’ai du lui montrer mes talents sans que Maitre Uchiwa se doute de quoique ce soit… Ça n’a pas été simple et lorsque Yoda s’en ai rendu compte, il était dans une rage noire, mais c’était trop tard. Astharof me voulait à son service, ce que j’ai accepté sans la moindre hésitation. Maitre Uchiwa malgré sa rage a du accepté la situation t’en bien que mal, parce qu’Astharof est son maitre. Alors si je quitte le service d’Astharof je devrais retomber sous l’emprise totale de maitre Yoda et ce jusqu’à sa mort… Malgré son vieil âge, il a une santé solide. Donc je ne suis pas prête à quitter Astharof… surtout que ça n’a pas été simple d’acquérir son respect et sa confiance. Puis ce n’est pas rien d’être l’arme d’un puissant… » Rhyn avait dit tout ça d’un ton calme, à voix basse…

Ayant fini son laïus, Rhyn fouilla dans son sac et sorti de l’écorce de saule, qu’elle mit dans sa bouche sans eau. Le gout était pas vraiment agréable et la texture assez pâteuse. Cependant elle déglutit fessant passer le tout avec de l’eau. Puis elle sortit des morceaux de viande séchée. Elle avait faim, puis se nourrir enlèverai un peu de sa fatigue. Rhyn en tendit un morceau tout en lui demandant :

« - Tu veux de la viande ? Ah, je me demandais si toi aussi tu n’avais pas l’impression d‘être l’instrument d’Astharof ? Certes je sais que vous êtes amis, mais sans vouloir t’offenser, peut être qu’il ne serait pas lié à toi si tu n’avais par certains talents qui lui ont été très utiles à divers moments ? Bien sûr c’est juste une hypothèse…et je ne connais pas toute votre histoire, juste ce que j'ai pu observer par moi même. Je ne donne guère d'importance aux rumeurs du château. »

Rhyn mordit sa viande et commença à la mâcher. N’entendant aucune réponse… elle ajouta souriante :
« - Bien évidement tu n’es pas obligé de me répondre."

Bizarrement affrontement avec Karasu avait rendu Rhyn de bonne humeur et même d'une humeur joueuse...


La Dame :



Amalberga avait senti la colère de la fille venir. Il est vrai que Kean n’est pas du genre à complimenter facilement et elle devrait s’y faire. Quand Almendra parla de son père vampirique, les sens de la Dame se mirent en alerte. Zéphyr avait senti cette tension alors, il se releva quelque peu mais la Dame lui demanda de rester tranquille, voila pourquoi personne n’avait remarqué la tension.
Le fait que la demi-vampire puisse sentir son « père » inquiétait la dame. Dès le début, elle se doutait d’un lien mais avec les dires d’Almendra elle en avait acquis la certitude. Ce lien pouvait être dangereux car il pourrait pousser la fille à écarter son coté humain pour renforcer son coté démon. C’est pour l’observer que la Dame l’a suivit quand elle voulait ramasser du bois.
Le repas constitué de cerf était aussi propice à l’observation et à la réflexion sur les événements à venir.
La Dame avait pris sa décision sur la suite du voyage, elle en parla à Kean alors qu’il scellait Monoka. Rapidement et dans un souffle, Amalberga prodigua des conseils à son ami :
« - Ne la quittes pas des yeux. Son coté vampire peut évoluer à tout moment et ainsi elle pourrait se transformer totalement. Surveille son don d’envoutement et aussi son sommeil. Son maitre pourrait essayer la contacter. Ne lui en dit pas trop non plus, on ne sait jamais si elle sombre dans mes ténèbres."
Ama s’arrêta un instant pour voir si Kean avait compris ce dernier hocha la tête. Alors elle reprit dans un ton plus haut, audible pour Kean et aussi pour Almendra car elle savait que cette dernière cherchait à écouter.
« - Je m’interroge sur son maitre et sa venue à Sengoran. Je pense qu’il est lié à Atharof. C’est bien connu les êtres maléfiques se réunissent pour le malheur des autres. Fais attention si son géniteur se doute de sa présence, il cherchera à reprendre sa chose. Dirigez vous vers Wälkinzt. Tache de savoir où es la princesse et ce qui se passe. D’accord ?
- D’accord. Mais vous ne venez pas avec nous ?
- Non, j’ai d’autres projets. Ah et essaye d’être gentil et à l’écoute avec Almendra, elle a vécu de dures épreuves. »
Kean hocha la tête pas très convaincu. Mais il n’avait pas son mot à dire sur la décision d’Amalberga.

Ils levèrent le camp et se mit en route. Zéphyr et la dame les survolèrent un moment accompagné d’Almendra qui volait à leurs cotés. La Dame s’adressa à la demi-vampire :
« - Prends garde à toi Almendra. Tes heures sombres ne sont peut être pas finis… Suis bien les conseils Kean, je sais qu’il peut être odieux et dur parfois, mais il sait ce qu’il fait. Je lui ai demandé d’être plus gentil avec toi. Mais changer un ours en un agneau n’est pas simple. Accroche-toi à ce que tu es maintenant et oublie ta vie passée. Plus tu t’en souviendras plus tu en souffriras. Regarde vers l’avenir…et non vers le passé. »

Sur ce Amalberga la salua et fit un signe à Kean. Puis Zéphyr prit de l’altitude et battit des ailes plus vite pour prendre de la distance. En quelques secondes, le dragon et sa dame étaient bien loin du cavalier et de la demi-vampire.

Kean :

Kean écouta attentivement les conseils de la Dame, puis monta sur Monoka pour prendre la route de la capitale. Il avait permis à son apprentie de voler en compagnie d’Amalberga, voulant se montrer plus gentil. En fait, il avait fait ça parce qu’il savait que la Dame voulait lui parler seule à seule. Puis au moins comme ça il était tranquille pour réfléchir à la suite de la route de la capitale, le loup ne le perturbait pas le moins du monde. Le voyage n’était pas sans danger, plus ils avanceraient, plus la présence de gardes allaient augmenter. Kean leva la tête quand la Dame lui fit signe et s’éloigna. Il vit Almendra amorçait sa descente alors il arrêta Monoka.
A peine posé, la jeune fille lui demanda :
« - Où est elle partie ? Pourquoi ne reste t’elle pas avec nous ? »
Kean faillit lui rétorquer que la Dame n’avait aucun compte à lui rendre mais il se rappela le conseil d’Amalberga « être gentil ». Sur ce il fit un effort et lui répondit :
- La dame est partie là où Zéphyr la conduira et rien obligeait la Dame a resté avec nous.
- Ce n’est pas vraiment une réponse. »
Kean gronda, voila il était sympa avec elle et elle se montrait impertinente avec lui. Il avait envie de lui en coller une, mais se retint, il répondit d’un ton mordant.
- Seuls Zéphyr et la Dame savent où ils se dirigent. Je n’ai pas à le savoir tout comme toi. Si elle avait voulu qu’on le sache, elle nous aurait tenus informer de ces projets. Ça te va comme réponse ? »Ce n’était pas vraie une question, plutôt un moyen de lui faire comprendre qu’il n’en dirait pas plus et qu’il fallait qu’elle arrête de leur faire perdre leur temps.
« - Remettons nous en route, tu peux voler si tu veux mais sous le couvert des arbres. On risque de croiser des badauds et des soldats. »

Kean poussa Monoka au galop en slalomant entre les arbres.


Karasu :

Leur route avait reprit, monotone, triste et tendue. Rhyn finit par lui répondre, à son grand étonnement. Il pensait qu’elle serait restée muette, comme à son habitude, flegmatique. Il l’écouta sans la regarder. Il ne l’interrompit pas mais se posait quelques questions. Notamment le fait qu’elle ne tente pas d’empoisonner son maître qu’elle déteste tant. Après tout se serait aisé pour elle, c’est sa meilleure élève, d’après ce qu’il avait pu comprendre. Pourquoi ne passait-elle pas à l’acte ? Elle serait enfin libre. Ou en tout cas, ne serait plus sous son emprise et ce soi-disant serment sera brisé. Plus il y pensait, plus il se disait qu’en fait, elle pourrait tout aussi bien empoisonner Astharof ou lui-même, un de ses jours. Et bien qu’elle lui certifie que cela n’était pas dans ses intentions, il ne la croyait pas vraiment. Il ne la connaissait pas spécialement. Peut être qu’un évènement impromptu pourrait la faire changer d’avis. Il n’était pas devin, elle non plus. C’est à ce moment là qu’il se promit de surveiller ses activités. Discrètement et ceci, dés leur retour à la forteresse… Mais il ne lui fit part de sa réflexion et préféra rester silencieux, à cogiter sur ses dernières révélations. Sa colère était retombée. Il était devenu pensif et se demandait où était bien passé Yévil. Celui avait disparu, une fois de plus. Il se demandait surtout combien de lieu les séparaient encore de Walkïnzt. Tout en cheminant et en écoutant la mercenaire, il essayait de repérer un point visuel qui lui permettrait de déterminer à quel endroit de la forêt ils étaient. Mais rien n’attirait son regard noir. Les arbres se succédaient et se ressemblaient. Ils ne percevaient pas grand-chose. Les feuillus et les rares conifères obstruaient leur vue.

Il finissait de manger un morceau de viande quand Rhyn lui posa également une question. Et d’ordre personnelle, intime. Il ne releva pas sa petite pique à la fin de sa question, bien qu’il ait sentit une pointe d’amusement dans ses paroles. Devait-il lui réponde ? Il n’avait encore jamais dévoilé son passé. A personne. Si en fait, à une seule. Qu’il s’est empressé de tué juste après. Non sans une certaine satisfaction. Cependant, elle avait consentit à lui répondre. Il devait en faire de même. Il lui devait bien ça, après ses violentes réactions qui l’amusait…

Il accepta de lui répondre. Non sans une certaine réserve :
« - Astharof, ne s’est pas lié à moi. C’est moi qui me suis rallié à sa cause et ce, de manière inopinée. Il ne m’a rien demandé et me laisse une certaine liberté dans mes actions. Sans que je lui rende forcément des comptes en somme. Je lui dois beaucoup. Je lui dois… » Il hésita à poursuivre l’espace de quelques secondes.
« Je lui dois la VIE. Ma VIE. Je t’ai dis précédemment que jadis, j’étais moi aussi au service de quelqu’un. C’était un riche marchand brutal, ventripotent, tortionnaire. » Des souvenirs douloureux ressurgirent en lui. Ses longues journées ou il restait enchaîné, sans manger ou encore ses tâches si pesantes et si longues qu’il devait réaliser sans broncher. Les marques de son dos, laissé par le fouet le picotèrent.

Il reprit amèrement :
« Il faisait de moi ce qu’il voulait. J’étais son esclave, son larbin, son jouet. Il accordait plus d’importance à ses créatures exotiques dont il raffolait, qu’à moi. Ce pauvre gamin trouvé dans la rue ayant pour seule identité son prénom. Ezéchiel. Je n’avais aucun droit. Un jour, ne pouvant plus le supporter, je lui ais fait face. Je l’ais tué, ni plus, ni moins. Puis je me suis enfui. Bien qu’il ait été de nature cruelle, c’était un négociant et un marchand d’une grande importance et d’une grande renommée. Il était fort respecté dans l’archipel d’Isbieran. Je fus recherché pour meurtre. Etant beaucoup plus jeune à cette époque, quinze il me semble dans votre façon de compter les âges, je manquais cruellement d’expérience et donc fut vite arrêté. J’allais être pendu en place public, quand Astharof, âgé lui de dix-sept ans, me libéra et m’aida à m’évader. Je le suivis sans trop poser de questions. Plus tard j’appris que lui aussi était recherché. Mais pour vol simplement. Nous nous liâmes d’amitié et nous entraidâmes, fuyant la justice et la persécution... Je fis peu à peu de l’assassinat mon art et ma spécialité. Astharof, lui se perfectionna dans ses belles paroles. Il rêvait de gloire et de richesse. Moi simplement de liberté. Au fil du temps, nous ralliâmes des mercenaires, sans état d’âme et sans scrupules à notre duo. Prêt à se dévouer pour une cause qu’ils jugeraient "juteuse" pour leur profit personnel. C‘est ainsi que nous entendîmes parler de Sengoran et du terrible secret qui anime ce royaume, autrefois si paisible… » Il soupira.
« Tu connais la suite à savoir le coup d’Etat. » Il s’arrêta de nouveau, morose.
« Alors je n’ais que faire de ces rumeurs qui circulent. De ses murmures, que l’on n’ose à peine prononcer, par peur des représailles. Je n’y prête aucune attention et en aucun cas de la valeur. Je ne conçois pas mes services comme une marque de servilement. Pour ma part c'est naturel. Parce que je lui dois la vie mais aussi ma confiance et mon amitié. Et de façon réciproque. »
Il se tu et s’enferma dans un profond mutisme. Lourd de sens, rempli de haine et de tristesse à la fois.
Jamais il ne s'était autant dévoilé à quelqu'un. Et seul Astharof connaissait toute son histoire. Cependant, si Rhyn le trahissait, lui ou son ami, il n'hésiterait pas à la tuer, même sous la menace de son reptile...

Le silence retomba.
C’est alors qu’un hurlement perçant le brisa soudainement. C’était celui d’une créature blessée. Une lutte en deux animaux d’égale force.
En effet, loin des préoccupations et des questions des deux mercenaires, quelque part, un peu plus au sud, Silph, venait de hurler. Le grand loup noir était rapide et agile. Lui aussi. Mais par manque d’attention, le loup venait de planter ses crocs dans son épaule. A peine s’était-il relevé que la le combat reprenait. Mêlant grognements et couinements au sang des deux animaux. Tâchant la fourrure immaculée de l’un, imprégnant celle de l’autre…





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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMar 20 Oct - 19:28

Almendra :

Kean n’avait pas besoin de me parler commença. Je trouvais qu’il était légitime que je demande où était allée la dame et vu que Kean et elle était proche, je pensais qu’il le savait.
Lorsqu’il s’élança au galop avec Monoka, je ne suivais tant bien que mal. Mes ailes étaient puissantes, je pouvais le suivre sans problème mais slalomer entre les arbres me ralentissait énormément. J’eus soudain une idée diabolique, une sorte de défi mortel, une idée de jeu complètement inconscient. J’essayais de le chasser de ma tête mais pas moyen d'autant plus que la dame n'étais pas là pour intervenir. Bravant l’interdiction de Kean, je montais au dessus de la couverture des arbres puis je rattrapais rapidement le cheval au galop. Me plaçant au dessus de lui je piquai. Au moment où j’écartais les ailes pour les refermer sur Kean, il tourna la tête. Mais il était trop tard, mes ailes l’encerclèrent par derrière et lui bloquèrent les bras. Le choc fut brutal, lorsque mes ailes empoignèrent Kean, la vitesse de piqué était tellement forte que Monoka tomba sur le coté en hennissant de terreur. Kean et moi fîmes également plusieurs roulés boulet avant de s’immobiliser.
Je savais qu’une fois ma proie prisonnière de mes ailes, je ne risquais plus rien. J’enfonçais mes crocs dans ses épaules et aspira quelques gorgées. Kean se débattait comme un diable mais ses bras étaient solidement bloqués contre son torse. Mes ailes étaient le seul élément de mon corps qui avait la force d’un vampire.
Kean hurla contre moi

-Almendra, tu me le paieras ! Tu as intérêt à me tuer car moi je ne te raterais pas.

Le goût de son sang était exquis, un mélange de sang humain avec un quelque chose d’épicé que je ne saurais définir. Je ne lui pris que quelques gorgées, je ne voulais pas l’affaiblir ni le blesser ou même le tuer. Ce n’était qu’un défi, juste un jeu pour moi et malgré tout ces défaut j’avais de l’affection pour Kean.
Je le lâchais et m’envolais aussitôt en haut de l’arbre le plus proche.
Kean se retourna brutalement en prenant sa hache en main, il était furieux et ses yeux me jetaient des éclairs.
Pour ma part, j’avais un large sourire malicieux, prise par l’excitation d’avoir réussi mon défi de mordre Kean sans recevoir de coup. J'étais trop fière de moi. Ce me faisait oublier provisoirement le danger mortel auquel je m’étais exposé en attaquant Kean. Ceci me faisait juste l’effet d’un jeu excitant.


J’essayais de me reprendre et de parler à Kean :

-Maître Kean, je suis contente d’avoir été votre élève, mine de rien j’ai appris beaucoup à vos cotés. Vu que l’audace dont je viens de faire preuve en vous mordant risque de me coûter la vie, il préférable pour moi que nos chemins se séparent.

J’avais toujours le sourire aux lèvres, je m’envolais vers le ciel. J’étais passé au dessus des arbres et je continuai à prendre de la hauteur quand je voulu jeter un dernier œil à Kean. Je vis avec surprise qu’il était attaqué par trois brigands possédant chacun une lame fine.
N’écoutant que mon cœur. Je sortis mon poignard et piqua droit sur l’un des bandits, je ne pouvais pas laisser Kean seul face au danger. Je lui enfonçais la lame dans sa poitrine en le projetant au sol. Je criais en même temps :

-Loup attaque !

Canis attaqua l’homme au sol à la gorge pendant que moi je lui donnais un coup de poignard dans la main pour lui faire lâcher sa dague puis je m’en emparai. Je me tournais vers le deuxième homme en prenant ma voix hypnotisant.

« Lâche ton arme et va t’en »

Mais c’est comme si je n’avais rien fait le deuxième briguant se jeta sur moi, je reculais en décollant avec mes ailes. L’homme s’effondra la tête fissuré en deux par Kean arrivant par derrière. Les 3 bandits étaient maintenant morts. Les yeux de Kean étaient toujours noirs de fureur à mon encontre. J’allais reprendre de la hauteur et partir quand je vis que le loup était blessé. Avant de rendre son dernier souffle, le premier homme avait réussi à sortir un couteau et à l’enfoncer derrière l’épaule de Canis pendant que le loup l’étouffait en enserrant sa gueule autour du coup du bandit.
J’oubliais Kean sur le moment et me précipitais regarder la blessure de mon compagnon loup. Au moment où j’étais en train d’évaluer la blessure de Canis, je sentis qu’on m’attrapait par la nuque et qu’on me plaqua contre un arbre en me retournant. Je sentis aussitôt la lame de la hache contre ma gorge ainsi que les yeux de Kean qui était plongeaient dans les miens en me fusillant du regard. La peur de mourir me pris aussitôt aux tripes, je sentis comme un froid qui m’enserrer, me paralyser.
Kean siffla entre ses dents :

-Tu n’aurais pas du revenir…

La lame de sa hache s’appuya davantage contre ma gorge. Mes yeux se remplirent de larmes.

-Kean… dis-je d’une petit voix suppliante.

-Je n’aurais jamais du te laisser une chance.

Il leva sa hache. Mon ventre se serra encore plus, non je ne voulais pas mourir, j’étais terrifié. Mon cœur se mit à battre frénétiquement comme pour mieux appuyer le désir de vivre. Je suppliais :

-Pitié…je… je suis désolée.

Je vis la lame descendre vers mon cou. Je fermais les yeux et cria : Nonnn !!! D’une voix suraiguë. J’entendis le loup hurler, surement la dernière chose que j'entendrai. La lame me frôla l’oreille et s’enfonça dans le tronc. Je rouvris les yeux, Kean me fixait toujours. Il dit d’une voix menaçante :

- Vas-t’en ! Je ne veux plus te voir ! Et prie pour qu’on ne se recroise jamais.

Il retira sa hache du tronc et s’écarta pour me permettre de m’enfouir. Je restais pétrifié contre l’arbre incapable de réagir, ne réalisant toujours pas d’avoir survécu à sa colère. Je tremblai de tout mon corps.

Kean éleva la voix.

- Dépêche-toi avant que je change d’avis !!!

Je sursautais, sorti de ma léthargie puis m’envolai le plus vite possible allant tout droit et ne réfléchissant pas à la destination à prendre, je m’éloignais le plus vite possible loin de Kean laissant mon ami le loup sur place.


Drakul


La nuit était à peine tombée que le prince ouvrit les yeux. Il se détacha du plafond, épousseta son manteau noir doublé de rouge puis sorti de cette maison abandonnée.
Il s’étira, déploya ses grandes ailes noires puis s’envola.
L’air était son milieu de mouvement préféré, il aimait sentir le vent lui fouetter le visage et de voir le monde sous ses pieds avec ses habitants de la taille d’une fourmi. Seul les vampires au sang pur possédaient un deux de ses pouvoirs et parmi eux seul 1/20ème avaient la capacité de posséder des ailes.
Le prince de la nuit décida de faire le tour de ce royaume pour dénombrer ses membres vampiriques. Survolant le fleuve Yseul, le vampire aperçu tout à coup un bel elfe aux cheveux noir qui portait une sorte de lance, il semblait se diriger vers la capitale.
L’elfe en question était Robin qui revenait de sa mission avec la lance de la trahison. Il se dépêchait de la ramener à son maître. Mais tout ceci le prince Drakul ne le savait pas.
Lorsque le vampire l’aperçu, il sentis sa haine des elfes le brûler. Il les haïssait tout en adorant leur sang si fin, si délicat et parfumé. Il se jeta sur sa victime sans lui laisser de chance et le vida de son sang. Sa longue expérience lui avait appris qu’ils ne devaient pas s’amuser avec les elfes mais les tuer directement.
Ce n’est qu’en le mordant qu’il sentit l’odeur humaine mélangée à l’odeur elfe et en le goûtant qu’il comprit que c’était un hybride.
Ce n’est qu’une fois le demi- elfe exsangue qu’il entreprit de l’observer. Il vit que sa victime avait de grand yeux bleu devenu vitreux, il portait une cape elfique sensé le rendre invisible aux communs des mortels mais non aux vampires. En le fouillant, le prince découvrit le symbole d’Astharof cousu sur ses vêtements. Il en conclu donc que c’était un missionnaire du monarque de Sengoran. Le maître des vampires reconnu la lance comme étant celle de la trahison. Ainsi donc ce petit roi ambitieux voulait réveiller les dragons de Sengoran pour sa soif de puissance. A cette pensée le prince ricana. Pourquoi pas ? Ce faible humain avait soif de pouvoir mais lui Drakul non, il n’en éprouvait pas le besoin car se sentait assez puissant comme ça.
Le réveil des sept dragons allait tout de même être quelque chose, il languissait de voir le spectacle, pour une fois qu’il se passait quelque chose d’intéressant, il serait aux premières loge pour y assister.
Le prince pris la lance en main et se dirigea vers le château pour l’amener à celui qui la désirait.

Kean

Kean était furieux. La demi-vampire l’avait attaqué sans raison. Par ses ailes, elles avaient réussi à l’immobiliser et ainsi elle l’avait mordu. En voyant le sourire sur le visage de la fille, Kean était encore plus furieux. Il comprenait qu’elle avait agi non par pulsion meurtrière mais par jeu. Certes elle ne lui avait pas prit beaucoup de sang. Mais la question n’était pas là. Kean considérait cette morsure comme une trahison. Il lui avait permis d’être son élève et aussi de rentrer dans la résistance. Mais en fait elle n’en était pas digne. Almendra s’envola avant qu’il est eu le temps de l’attraper et de lui faire payer.

L’arrivée des brigands distrayait un moment Kean. Trois hommes armaient d’épée. Certes le combat aurait pu paraître inégal. Mais sa fureur était elle qu’elle équivalait deux hommes. Alors qu’il se battait, exprimant ainsi sa rage intérieure. Almendra revint et lui donna un coup de main en tuant un des hommes.

Kean ne comprenait pas ce retour mais compter bien en profiter. La blessure du loup l’aida à saisir la fille. Alors qu’il avait sa vie sous la lame de sa hache. Kean décida de la laisser s’envoler. Certains pourraient trouver cette décision curieuse mais en fait Kean avait eu pitié d’Almendra. Rares étaient ceux qui arrivaient à inspirer de la pitié chez Kean. En général, c’était des gens sans importance, ignoble sans aucun code de conduite, des gens faibles, des lâches ne méritant même pas la mort. Méritant seulement d’errer dans leur vie. Des gens qui ne méritaient pas que Kean perd son temps avec eux. La fureur de Kean contre Almendra avait été remplacée par un puissant mépris.

Kean laissa donc partir Almendra. Il ne voulait plus perdre son temps. Temps précieux qu’il avait au combien perdu à cause d’une personne qui aurait pu être utile mais qui c’est montré au combien décevante et insignifiante. Sans même regarder où allé la demi-vampire, Kean se rapprocha du loup pour regarder sa blessure. Le loup le laissa approcher. Ce dernier semblait ne pas comprendre l’abandon d’Almendra. La blessure était peu profonde la lame avait juste entaillé la chaire. Mais elle était néanmoins gênante pour le loup. Kean prit de l’onguent dans ses affaires, et après avoir eu l’accord du loup il en déposa sur la plaie. Bien qu’il ne parle pas avec les loups, Kean savait s’en faire comprendre. Même si cet animal n’était pas son compagnon à la base, il ne comptait pas l’abandonner. D’ailleurs il ne comprenait pas qu’on puisse abandonner un animal blessé. Cela faisait un point négatif de plus pour Almendra. Elle qui semblai si proche de son loup, l’avait lâchement abandonné. Kean ne cherchait pas à en savoir les raisons, tout simplement parce qu’il s’en fichait. Après avoir déposé l’onguent, il laissa le loup léché la plaie car il savait qu’avec sa langue le produit s’insinuerait plus et ainsi serait plus efficace.

Kean s’éloigna du loup, pour retourner sur les cadavres des voleurs. Il les fouilla à la recherche de quelque chose d’utile, mais trouva rien de passionnant. Puis il alla rejoindre Monoka. Cette dernière était tombée sous l’assaut de la demi-vampire, mais n’avait rien eu. Heureusement pour Almendra d’ailleurs sinon il n’aurait pas hésité une minute à lui trancher la tête. Il remit la scelle en place. Fye le faucon vint près de lui. Avant de monter sur la monture, Kean examina la morsure puis nettoya le sang et mit un peu d’onguent. Elle ne lui faisait pas mal mais c’était pour accélérer la cicatrisation.

Kean regarda le loup pour savoir ce qu’il décidait. Après tout ce loup n’était pas lié à lui, il ne pouvait en rien l’obliger à le suivre. Ainsi la décision appartenait à l’animal. Le loup s’était levé et rapproché du demi-elfe montrant qu’il était prêt pour reprendre la route. Kean ne se posa pas de question et accepta son choix. Le loup boitait un peu mais rien qui ne l’empêchait d’avancée. Tant mieux car Kean considérait qu’il avait déjà perdu assez de temps.

Le groupe reprit son avancement dans la forêt dense. Kean restait bien sur les sens en alerte. Fye virevoltait au dessus des arbres, allant d’avant en arrière, servant ainsi d’éclaireur. Le rythme était régulier mais pas soutenu afin de ne pas trop faire souffrir le canidé. La direction était restée la même, la capitale.


Rhyn :

En silence Rhyn avait écouté attentivement les confidences de son compagnon. Elle ne s’attendait pas à autant de franchise. Elle avait même cru se faire repousser avec ces questions mais bien au contraire Karasu se dévoila. Il lui indiqua tout de son ancien maitre, de sa rencontre avec Astharof et même son véritable prénom Ezéchiel. Bien que Rhyn n’ait aucun moyen de vérifier, elle ne pensait pas que son partenaire lui ait menti. Ainsi une véritable amitié relié Astharof et Karasu, Rhyn ne doutait plus. Rhyn savait que ces révélations étaient aussi accompagnées d’une clause, le secret. Si elle révélait quoique ce soit, sa vie ne serait plus. Rhyn en était parfaitement consciente. Mais ce n’était pas vraiment un problème en soit car l’empoisonneuse gardait de nombreux secrets.

Après les paroles du corbeau, Rhyn repensa à ce qu’avait fait Karasu à son maitre. Bien souvent, Rhyn avait pensé à se débarrasser de son propre maitre. Pendant un temps, Rhyn avait pensé que maitre Uchiwa pourrait lui révéler des informations sur son passé. Mais un jour, elle comprit qu’il ne savait rien de plus, malgré toutes les recherches et les moyens qu’il avait mis en œuvre. De ce fait il ne lui était plus vraiment utile. Elle avait réussi à faire sa place elle-même et avait acquis une bonne réputation. Mais tuer le grand maitre n’est pas une chose aisée. C’était un homme prudent et très méfiant. De plus, Rhyn ne voulait pas qu’on la soupçonne ouvertement. Bien sur, Rhyn n’envisageait pas d’autres armes que ses poisons. Des poisons, il y en a deux grandes catégories, ceux qui ont un effet rapide, d’autres qui ont un effet lent, très lent… le temps était l’allié de Rhyn. Elle le savait et en usait. Quelque chose était déjà en œuvre et porterait ces fruits tôt ou tard…

Les pensées de Rhyn furent interrompues par un hurlement terrible. Un animal avait du être attaqué. C’est alors que Rhyn se demanda où était le loup et si ce n’était pas son hurlement. Bien qu’elle le côtoie depuis des jours, elle ne connaissait pas son « cri ». Elle allait poser la question à l’assassin. Mais ressentit aussitôt une vague d’inquiétude venant de Karasu. Ce dernier avait lancé sa monture au galop.

Rhyn ne voulait pas rester derrière, elle talonna Bucéphale et le mit au galop aussi. L’allure était très rapide malgré les arbres. La tension était palpable. Rhyn se demandait ce qu’ils allaient trouver. Elle prépara ses serpes et son poignard. Regardant au loin, Rhyn suivait Karasu.


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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMar 20 Oct - 19:30

Almendra :

Je volais un bon moment l’air hagard avant de reprendre mes esprits. Je pris seulement conscience que je sentais une brûlure au niveau du cou. Je touchais avec ma main et sentis que j’avais une coupure superficielle, la lame de la hache était tellement affûtée qu’elle m’avait entaillé quand Kean l’avais appuyé contre ma gorge. Je m’arrêtais et fit du surplace. Le loup était resté la bas, qu’allait-il lui arriver ? Je ne pouvais pas l’abandonner, il fallait que je retourne voir comment il allait. Je resterais en hauteur comme ça Kean ne pourra pas m’atteindre.
En faisant demis tour, je me mis à faire le point sur les derniers événements. J’avais essayé sans succès d’hypnotiser un humain, cela n’avait pas marché ce qui signifiait que mon pouvoir d’envoûtement ne marchait sûrement pas sur les créatures supérieures.
Jusque là que ce soit le pirate ou les bandits, les humains m’avait paru lent dans leur mouvements mais en y réfléchissant c’était peut être Kean et moi qui étions plus rapides et vifs qu’eux.
Quoi qu’il en soit je n’étais pas fait pour le corps à corps, il me faudrait une arme à longue distance comme un arc. Comme ça je pourrais tirer du ciel.

[Pendant qu’Almendra est plongée dans ses pensées et se remet de ses émotions, nous allons nous intéresser à la psychologie du loup. En effet on se demande pourquoi étant un animal sauvage, il se comporte comme un chien domestique.]

Canis lupus ou psychologie canine

Lorsqu’il rencontra la mi vampire pour la première fois, le loup fut victime de son envoûtement. Quand il retrouva ses esprits, il resta perplexe devant la créature ailée. Elle dégageait une odeur qui l’attirait et qui le mettait en confiance, il lui semblait qu’il avait devant lui la louve Alpha originelle. Il se soumit donc naturellement à elle.
De plus, il y gagnait car il était plus avantageux pour la survie d’un loup d’être en meute que d’être solitaire. Son clan précédent l’avait renié car il avait tenté de courtiser avec affront la femelle du mâle Alpha en son absence.
Sa nouvelle meute s’agrandit avec la rencontre du demi-elfe. Au début, il s’en méfiait à cause de son odeur humaine et les humains c’était bien connu étaient les ennemis des loups. Ensuite il s’y fit mais il était bien conscient des tensions entre sa femelle Alpha et le nouveau mâle. D’autant que celui-ci était un dominant dans l’âme. Mais l’odeur de la fille rendait le loup fou d’affection pour elle.
Puis le clash arriva, les deux dominants se battirent pour la suprématie. Le demi elfe prit le dessus et faillit même tuer la mi vampire ce qui arracha un hurlement de douleur au loup qui s’était attaché à la créature ailée.
Dès que la femelle Alpha partit, le charme se rompit. Tout d’un coup le loup se demanda pourquoi il s’était autant attaché à elle, pourquoi l’avait il pris pour une déesse.
Il se demanda l’instant suivant qu’est ce qu’il allait faire à présent.
Le demi-elfe le soigna et il lui parut évident qu’il lui était plus avantageux de rester avec lui, le nouveau mâle Alpha, que de retourner à la vie solitaire. Il y gagnait en sécurité et en l’assurance d’avoir un repas chaque jour.

Almendra

Je retrouvais rapidement le lieu où j’avais laissé mon loup. Mais il n’y avait plus personnes à part les 3 cadavres de bandits. J’atterris à la recherche d’indice sur l’état du loup. J’en profitais également pour boire le sang des morts. Je trouvais une empreinte de loup un peu plus loin avec une empreinte de cheval.
Canis avait donc peut être suivit Kean. Je repris mon envol et fit plusieurs arcs de cercle en hauteur en repérage mais ne les vis pas.
J’essayais de me souvenir dans quelle direction nous allions avant mon jeu stupide puis je pris cette direction en volant très haut pour pouvoir voir un plus large périmètre. Lorsque j’apercevais des « fourmis » je descendais pour pouvoir les identifier mais au début je ne vis que des cerfs et même un ours.
Je finis par enfin les repérer. Je descendis prudemment et vis que le loup boitait mais au moins sa blessure n’avait pas l’air grave et Kean ne lui avait pas fait de mal, il me semblait même qu’il l’avait soigné d’après des traces de pâtes sur son pelage.
Rassurée, je me demandais ce que j’allais faire maintenant, suivre Kean en espérant qu’il m’amène jusqu’au rebelle ou partir à la recherche de la dame.
Tout à coup je vis le loup s’arrêter et lever la tête vers moi.

Canis lupus

Le loup suivait le demis elfe difficilement, il boitait et avait mal à la patte. Une odeur vient soudainement le frapper. L’odeur de la déesse femelle Alpha. Il stoppa net et leva la tête. Elle était là, elle était revenue, il sentis de nouveau un profond amour l’envahir. C’était sa femelle et il lui devait soumission, loyauté et obéissance.

Mizuki.

Mizuki commençait à être inquiète. Diablo lui avait dit de garder le camp pendant qu’il réglait une affaire urgente. Or une rumeur commença à se répandre comme quoi la princesse avait été attrapée par les sbires d’Astaroff. Diablo ne s’était comme même pas mis en tête de délivrer seul la princesse.
Elle pris alors la décision d’avertir Kean. Elle couru à la serre et pris un aigle impérial. Elle hésita à prendre Akira son griffon mais il était trop voyant, elle préférait miser sur la discrétion.
Elle demanda à l’aigle de lui transmettre le message de revenir de toute urgence au repère.
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeVen 23 Oct - 17:15

Drakul :

Six mois auparavant, le prince avait subit une terrible frustration, il avait crée pour la première fois un vampire inachevé. Cela l’avait à la fois intrigué et humilié. Abandonnant sa créature, il était reparti dans ses terres natales, puis quelques jours plus tard il entreprit une immense recherche sur ces vampires de rien du tout. Ce qu’il apprit le rassura, ces cloportes pouvaient donc finir par devenir des vrais vampires. Il se dit qu’il ferait mieux de remettre la main sur la demoiselle pour l’encourager à se laisser aller au vampirisme. Elle deviendrait une vampire noble, une de ses maîtresses. Le prince retourna donc dans l’île d’Hêkno où il l’avait trouvé. Mais 3 mois s’était passé et il n’en trouva nulle trace. Il ne voulut pas perdre son temps à la chercher dans tout le continent alors qu’elle pouvait très bien être décédée. Donc il abandonna les recherches, et il se dit que si jamais elle était en vie, il finirait bien par tomber dessus.


Il faisait route à présent en direction du château. Comme à son habitude il entra en catimini, repéra le roi et entra en se plaçant devant le lui.

-Bonjour Monseigneur.

Le monarque tressauta légèrement.

- Ne pouvez-vous pas frapper à la porte comme tout le monde !!! J’ai horreur que vous apparaissez comme ça en douce !!

Le vampire sourit en découvrant ses canines.

-Veuillez m’en excuser monseigneur. Dit-il en mentant. Je viens vous apportez quelque chose qui vous appartiens il me semble.

Il montra la lance de la trahison.

-En revanche, j’espère que vous ne teniez pas à votre valet demi-elfique, j’en ai fait mon repas.

Le prince ricana et tendis la lance au roi. Le roi s’en empara vivement. Mais dès que le monarque releva les yeux, le vampire avait disparu.
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Astharof :

La journée avait été sans surprise. Répétitive comme bien d’autre encore à venir…
Etre seigneur d’un royaume s’est révélé finalement être un rôle lassant. Monotone et triste. Cette pensée lui occupa l’esprit toute la journée. Bien sur il rêvait de pouvoir et de gloire. De victoire et de puissance. Mais pour l’instant, n’ayant pas d’autre choix que de rester à la forteresse, (pour ne pas s’exposer à la foule et risqué d’être blessé ou tuer) sans Karasu pour assurer sa protection à l’extérieur et le conseiller, il n’avait d’autre choix que de rester cloîtrer. Les journées lui paraissaient donc bien longues.
Ce jour là, il créa une nouvelle taxe : le Gloria. Chaque habitant devrait désormais verser une somme de plus, moyennement conséquente, en honneur de leur souverain. Si cela n’était pas respecté, ils en paieront bien évidement les conséquences… La population de Sengoran mourrait déjà de faim et bientôt de froid. Astharof leur prenait leurs récoltes et leur bétail, à son profit. Sans compter les cinq précédentes taxes qu’ils devaient déjà payer (en sel, en argent ou en matériaux utiles tel que le métal/fer ou le bois). La ville tombait en ruine. La pauvreté suintait à travers chaque fissure des maisons. A travers chaque fenêtre dont certaines ne possédaient ni volets, ni carreaux. Mais surtout, la pauvreté et la tristesse émanait du regard et du cœur de chacun de ses habitants. Et aucun ne quittait la cité. Les gardes les en empêchaient. Wälkintz était devenue une prison ou la mort triait ses prisonniers…
Le roi, au regard d’ange mais au cœur insensible, savait tout cela. Mais il savait aussi qu’il était bien plus qu’haï… Il avait renversé Ghalan. Ce seigneur que tout le monde admirait et respectait. Lui avait été juste. Sengoran était un paradis prospère lumineux. Astharof, lui, était Satan et régnait sur ses Enfers....
D’ici quelques mois, il aura amassé suffisamment d’or pour enrôler tout homme capable de se battre. C’est alors qu’il mènera une bataille, une guerre sanglante, une vague meurtrière sur les deux autres royaumes frontalier au sien. Déchaînant les sept dragons, montrant sa puissance et son invincibilité…
Victoire obtenue, le trône D’Agméris reviendra à Karasu. Celui des nains, restera sous sa juridiction. Il pourra en extraire toutes les pierres précieuses et l’or que recèlent ses colosses de pierre et que les nains gardent si jalousement…
Il fit également un tour du côté des prisons. Jeta quelques prisonniers aux tigres en tortura quelqu’un et laissa croupir la plupart des autres. Les geôles du château étaient assez remplies. Il fallait donc de temps en temps, "faire le ménage". C’était l’expression préférée d’Astharof. En voyant tous ces misérables enchaînés, malades et grignotés pas les rats, il se délectait de leur souffrance et de leur peur. Leurs cris et leurs pleures sonnaient à son oreille comme une douce mélodie. Lors de cette visite, Kefner l’accompagnait toujours. Le griffon lorgnait sans cesse sur des malheureux à ronger comme de simples os. Et parfois son maître lui accordait ce petit plaisir…

Ce n’est qu’à la nuit tombée alors qu’il dinait calmement qu’un évènement inattendu vint perturber la monotonie de son quotidien.
Un serviteur entra promptement. Astharof fronça les sourcils mais attendit patiemment qu’il parle. Sa tenue était celle des fauconniers. Le jeune apprenti salua respectueusement son souverain. Il tenait un plateau d’argent sur lequel était délicatement posée une enveloppe. Il posa celui-ci doucement sur la table.
« - Mon Seigneur, ceci vient tout juste de nous parvenir. Par l’un de nos meilleurs messagers. Un épervier blanc. » Il se retira tranquillement, laissant Astharof seul, découvrir le message.
Le monarque n’avait pas bougé. A l’évocation de l’épervier, il sut immédiatement de quel oiseau il parlait. Il redoutait tout comme il avait une certaine envie de savoir ce que contenait l’enveloppe.
Etait-ce de bonnes ou de mauvaises nouvelles que lui renvoyait son ami ? Ni tenant plus il finit par décacheter le sceau royal qui représentait un « G » et un « A » entrelacés. Il fut surpris de découvrir qu’il ne s’agissait pas d’un mot mais d’une mèche de cheveux. Elle était bleue. Il y avait également un ruban. Il les prit, les toucha, les examina. Ils étaient soyeux et doux. Un sourire joyeux illumina son visage. Ils avaient réussi. Il n’en avait jamais douté. Ce dont il espérait, c’était que ses deux mercenaires seraient bientôt de retour. C’est ainsi qu’il termina son repas. Sur cette note très agréable et enchantée. Incapable de dormir après une telle nouvelle, il alla dans sa superbe salle à manger, où il se cala devant l’âtre enflammé de la cheminée. L’atmosphère chaleureuse qui s’en dégageait lui procura un bien fou.

C’est au beau milieu de la nuit, qu’un autre évènement aussi impromptu que le précédent survint. Il sursauta légèrement en entendant cette voix vil et méprisable dans son dos. Il reconnut immédiatement de qui il s’agissait. Peu de ses connaissances étaient capable de s’introduire sournoisement sans passer par la porte… sauf Karasu mais n’étant pas ici… ça ne pouvait être que le Prince des ténèbres. Il se leva et se retourna. En colère, par son intrusion et son manque de politesse, même de la part d’un Prince, il le sermonna mais à quoi bon. Drakul se jouait de lui. Il le comprit parfaitement lorsque celui-ci sourit, montrant ses canines. Il lui tendit l’arme légendaire tout en lui expliquant d’une voix mielleuse, la mésaventure du semi-elfe. Astharof empoigna d’un geste sec la Lance de la Trahison, l’arrachant presque des mains de vampire. Il l’examina. Sous la lumière du foyer, l’arme dorée étincelait. La pointe de la lance était pointue et tranchante. Cet examen n’avait pris qu’une fraction de seconde. Astharof leva les yeux et s’apprêtait fermement à corriger le Prince des vampires mais il avait disparu. Il jura et pesta. La joie procurée par le message de Karasu avait laissée place à la rancœur et à la haine. De quel droit s’attaquait-il à ses mercenaires ? Que voulait-il ? L’évincer ? Comment savait-il que c’est cette arme qu’il désirait tant ? Etait-il au courant de ses ambitions ? NON cela était impossible. Seul son ami était dans la confidence. Il ne l’aurait jamais trahit et Astharof doutait que le Prince Drakul soit au courant de son existence. Il se rassit dans le fauteuil de velours en face de la cheminée. Jouant avec la lance. Il murmura, pour lui-même :
« Je devrais le tuer, je n’ais pas le choix ! Ce charognard est un danger, une entrave à mon pouvoir. Il tue mes mercenaires. Il me le paiera. » Ces derniers mots étaient comme une malédiction… Astharof était rancunier. Il n’oublierait jamais et se vengera tôt ou tard.

Les heures passèrent, il s’apaisa peu à peu.
La nuit dernière étant une nuit blanche, il fut forcé de reconnaître que la fatigue l’avait rattrapée. Il quitta la pièce et avant de regagner ses appartements, passa par le coffre de la forteresse. Lui seul possédait l’unique clé et l’unique parole qui déverrouillaient l’immense porte incrustée de pierreries. Une fois l’incantation prononcée et la clé tournée habilement dans différents sens de la serrure, un léger cliquetis se fit entendre. Puis un engrenage s’enclencha. Le disque se mit à rouler sur lui même et disparu dans le mur. La trésorerie seigneuriale se révéla éblouissante, merveilleuse, inimaginable... La pièce était immense. Il y avait là de somptueux trésors, certains avaient appartenu à Ghalan. On trouvait là, pierres précieuses brutes et taillées, des graals magnifiquement ciselés, des couronnes incrustées de joyaux (Au passage, Astharof s’en empara d’une et la posa sur sa tête. Il s’admira dans un grand miroir et décida de la garder. Bien sur elle était à son image. Grande, d’un or pur et parsemée de rubis scintillants.) Il y avait là aussi, des coffres remplis d’or et de bijoux. On pouvait trouver le sceptre que Kimiku lui avait offert le premier jour de sa venue. C’était une véritable galerie de trésor, qui aurait comblé plus d’un pilleur. Il y avait largement de quoi faire vivre tous le royaume dans la richesse et la prospérité mais préférait garder tout pour lui. Il se dirigea d’emblée vers une petite colonne de pierre, au milieu de la pièce. Celle-ci était surélevée par une petite estrade. Un drap de satin rouge la recouvrait. Il y coucha la Lance de la Trahison dans une petite encoche prévue à cet effet. Il avait fait construire le socle en granit deux moi auparavant. Satisfait, malgré l’entrevue avec le Prince Drakul, il tourna les talons, prit soin de refermer secrètement le coffre et accéda à ses appartements privés. Il fit une rapide toilette et se coucha dans son lit de roi. La tête remplie de rêve glorieux.

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Asyendil (et Pierre) :


El Diablo était finalement revenu à lui-même. Il s’était réveillé comme sorti d’un mauvais rêve. Il fut tout d’abord surpris de voir que sa blessure avait disparu et qu’il ne ressentait aucune douleur. Il se leva et tomba né à né avec une licorne. Fasciné par ce qu’il voyait, il ne savait trop comment réagir. Mais celle-ci ne montrait aucun signe d’agressivité. (Ses créatures était extrêmement rares, beaucoup on été tuées pour leur corne. On ne sait combien d’individus, il reste encore en vie aujourd’hui.) Le feu était encore allumé. Il en déduit qu’elle n’était pas seule. Hélios descendit du cryolepses et se posa sur la racine à côté de lui. Il piailla d’excitation. Asyendil descendit à son tour. El Diablo le reconnut. Il se réjouit d’avoir trouvé un allié de plus et surtout le remercia profondément de lui avoir sauvé la vie. Toux deux s’assirent près du feu et mangèrent quelques baies sauvages. Pierre le tint informer des dernières nouvelles. Ainsi Asyendil apprit l’existence du groupe des rebelles et l’identité de ceux qui le composait. Il apprit plus ou moins bien comment se produisit le renversement de pouvoir. Mais même pour Pierre, cela restait encore flou. Yukina était prisonnière. Le démon avait tenté de la libérer mais blessé, il avait été contraint d’abandonner. Il lui décrivit du mieux qu’il put les mercenaires et tous deux discutèrent sur de possibles tactiques afin de la libérer.

Les deux compagnons furent interrompus brutalement par le cri perçant et aigu d’un animal blessé. Le Prince elfe se leva d’un bond et regarda en tout sens, cherchant désespérément le démon renard. Ne voyant pas Silph, il dégaina son épée et sauta lestement sur le dos de sa monture. Pierre déconcerté le questionna.
« C’est le cri de mon autre compagnon ! » Lui répondit-il inquiet juste avant de partir au galop dans la direction du hurlement. El Diablo le suivit de près en se téléportant. Horcönshiela galopait à vive allure, slalomant avec virtuosité entre les feuillus. La licorne ressentit l’inquiétude grandir de son cavalier et força l’allure. Les branches lui fouettaient le visage. Le temps s’écoula lentement, trop lentement à son goût mais il se rapprochait. Il percevait la lutte entre deux animaux, de nature semblable…
Il tomba brutalement sur le combat entre les deux canidés. Silph était couvert de sang et de poussière. Il se déplaçait péniblement et haletait bruyamment. Le loup noir, lui aussi était en piteux état. Aucun des deux ne semblait se résigner à se soumettre. C’était un combat à mort, ni plus ni moins…

...Le renard fit un bon. Ses griffes et ses crocs se plantèrent dans la croupe du loup, lacérant les chaires. Celui-ci grogna. Se retourna et riposta d’un coup de griffes. Silph fit un bon en arrière afin de l'éviter. Le loup se jeta sur lui. Il lui agrippa la gorge et le renversa brutalement au sol. Il le plaqua contre que la terre, l’immobilisant de tout son poids. Mettant ses dernières forces dans cette lutte acharnée. Le renard tentait de se débattre, mais il était à bout. Il étouffait sous la pression des mâchoires du loup...
Ne tenant plus de voir son compagnon se faire tuer. C’est les larmes aux yeux qu’Asyendil sauta à terre et se jeta sur le loup. La créature, ne vit pas la lame s’abattre sur lui. Elle le transperça de part en part. L’elfe sentit ses côtes se briser sous la brutalité du geste et le tranchant de l’acier. L’animal hurla à la mort et s’effondra en gémissant à côté du renard.
Le guérisseur, rengaina son arme et prit délicatement son compagnon (qui était redevenu tout petit). Il l’enveloppa dans un pan de sa longue tunique et alla le déposer un plus loin, à l’ abri, dans le creux d’une racine. El Diablo apparut alors à ses côtés. La licorne avait galopée si vite qu’il avait, l’espace de quelques secondes perdu sa trace. Il vit le renard, le loup mais ne posa aucune question. L’elfe affichait un regard sombre et dur. Asyendil s’apprêtait à soigner son compagnon, de la même manière qu’il l’avait fait quelques heures auparavant pour Pierre lorsqu’il perçu un bruit lointain. Il se releva et retourna près du canidé noir. Celui respirait difficilement. Il n’en aurait plus pour longtemps… L'elfe, ne s'en occupa pas, il cherchait quelque chose, scrutait les environs mais ne savait de quel côté regarder.
« - Asyendil ! Que se passe t-il ? Qu’est ce qu’il y a ? » Lui demanda Pierre inquiet et troublé par le comportement de son ami.
« - Des cavaliers. Les mercenaires je crois, ils approchent, mais je ne sais de quels côtés. Les feuilles mortes et les arbres étouffent le piétinement de leurs chevaux. » Murmura l’elfe sans le regarder.

Il dégaina Tokijin et remonta sur Horcönshiela. Pierre prit son poignard. Hélios se tient près à se battre lui aussi. Ils attendirent silencieusement, nerveux. Les mercenaires pouvaient surgir de n'importe où. Rien ne les dissimulait, ils étaient exposés de tous les côtés.
C'est alors qu'une ombre surgit brutalement sur leur gauche. Le cheval, surpris se cabra et hennit. L’elfe croisa le regard noir de jais du mercenaire. Celui-ci posa les yeux sur le corps implorant de son loup, qui se trainait dans un bain de sang puis sur l’arme ensanglantée de son assassin. Comprenant immédiatement, sa colère qu'il avait contenu jusque là, explosa. L’un de ses sabres vola, manquant d’embrocher le phénix, frôlant El Diablo. Asyendil para juste à temps la lame avec son épée, le katana lui entailla légèrement le bras. Il serra les dents. Le semi-démon jeta alors Yukina comme un vulgaire sac au sol. Elle ne le gênerait pas dans son combat contre cet individu qui avait blessé à mort, son loup. Et celui-ci devait le payer. Il dégaina son autre sabre et lança promptement Hastil au galop. L'étalon, excité par l’odeur du sang et du combat percuta la licorne. Pierre voulut s’interposer. Aider son ami qui se risquait un dangereux combat. Il fut stoppé net par le tranchant d’une serpe, qui lui frôla la gorge. Il recula, abasourdis. L’empoisonneuse venait d’apparaître à son tour aux côtés de Karasu. Lui barrant la route. Gardant un œil sur la princesse et sur l’autre individu. Cet elfe et sa monture, dont la corne serait très utile pour les décoctions...

Les lames s’entrechoquèrent, des étincelles apparurent Karasu se baissa, évitant le coup d'épée fatal. Il ramassa son second katana au sol et attaqua de plus bel. Le contact de l'acier, provoqua un horrible crissement métallique. Les deux équidés, quant à eux, se déplaçaient habilement, au contact de leur cavalier. Ils se mordaient et se donnaient des coups de sabot. Dans leur lutte, les deux combattants s’éloignèrent.
Rhyn se retrouva de nouveau seule face à Pierre, Le phénix était resté avec son maître. Il embrasa un buisson proche de la jeune femme. Celle-ci s’écarta et s’interposa un fois de plus entre le démon et la princesse que son serpent menaçait de mordre. Yévil gémit en entendant son maître. Mais il ne pouvait plus bougé et souffrait terriblement.
Au loin, derrière plusieurs haies de futaie, le combat entre les deux guerriers résonnait, faisant rage. Tous deux redoublait d'ardeur et de vivacité. L'un se battant animé par la vengeance. L'autre porté par l'amour qu'il avait ressenti en voyant Yukina mais aussi par la haine qu'il vouait à son bourreau. Les coups s'enchaînaient avec brutalité et rage. Ils paraient et contrattaquaient. Aucun n’arrivait à percer la défense de l’autre. Karasu débordait de colère. Il avait peur aussi, peur que son compagnon ne meurt. Il tuera son assassin…

...La lame de son sabre trancha l’air, vibra. Asyendil se pencha, l’évitant de justesse une fois de plus. L’acier entailla l’écorce d’un bouleau et y resta planté. L’assassin jura. Tenta de libérer son arme de l'écorce. Tokijin se mit à rougeoyer, il vit l'attaque de l'elfe. Le mercenaire para le coup qui devait atteindre son flanc gauche. Il recula. Les deux combattants s'immobilisèrent et reprirent leur respiration. Leurs montures aussi. Ils se firent face, s'examinèrent, s'étudièrent.
Soudain sans prévenir, sans un mot, Hastil et Horcönshiela s’élancèrent, piqué par leur cavalier. La chimère baissa sa tête. Sa corne percuta l’épaule d’Hastil qui hennit de douleur et de colère. Le cheval fut déséquilibré, trébucha et tomba, entraînant son cavalier dans sa chute. Karasu se reçut sur le coude Ses os craquèrent sous la violence du choc. Il serra les dents et grimaça en sentant la violente douleur s'étendre dans son bras. Asyendil, lui, descendit de sa monture et se rapprocha. Hastil se releva en boitant légèrement. Voyant l'elfe et son cavalier à terre, il se cabra pour protéger Karasu. La licorne se rua vers lui. Leur combat reprenait avec rage. L'assassin ne pouvait plus bouger le bras. Il aperçu rapidement dans l'agitation, l'épée elfique, rougeoyante, brûlante. Il eut juste le temps de rouler sur le côté. Tokijin se planta violemment dans la terre à quelques centimètres de son visage. De la fumée apparut à son contact. L’assassin sentit la chaleur de la lame. Il reprit son katana de son bras valide et à genoux para l'attaque. Bloquant l’épée que son adversaire abattait avec force. D’un geste sec, il repoussa l'épée. Lâcha son arme et dégaina sa dague. Le coup partit rapidement. Asyendil avait bien aperçu que cet homme était plus rapide qu'aucun autre humain. Mais même en sachant cela, il fut surpris par sa vitesse. Il ne put éviter le coup. La pointe aiguisée et argentée s’enfonça profondément dans son torse. Entre ses côtes dont certaine craquèrent sous le coup. L’elfe recula vivement, mais trop tard.
Tous deux était blessés. Le mercenaire profita de la baisse de sa garde. Il se jeta rageusement sur lui. Asyendil prit son épée à deux mains, oubliant sa blessure et sa douleur, racla le sol. Un mur de flamme s’éleva. Karasu s’écarta, gémit et lâcha sa dague, brûlé à la main.
« - Qui que tu sois, je te tuerais ! » Hurla t-il. L’elfe ne lui répondit pas. Profitant à son tour du manque d’attention. Il érigea un mur de glace entre eux. Karasu fut surpris et voulut se jeter une fois de plus sur lui. Prêt à se battre à mains nu. Tout à coup, trois autres murs apparurent, l’encerclant, se resserrant. Il se retrouva piégé dans cette prison de glace. Il donna des coups de poings contre les parois, s'écorchant la main. Mais il n'y avait rien à faire. Les murs de sa prison résistaient. Ses membres s’engourdissaient déjà, gagnés par le froid. Il regarda Asyendil. Celui-ci reprenait son souffle, dos contre arbre. Il se tenait les côtes. Son sang coulait. Il souffrait mais ne laissait rien paraître face à son ennemi. Karasu et lui n’entendaient plus rien venant du côté de Yukina et du loup.
« - Qui es tu ? Tu n'es pas capable de te battre à la loyale. Libères-moi ! » Hurla Karasu fou de rage.
« - Me battra loyalement n'était pas dans mes intentions. Je suis venu libérer la princesse. Voilà tout. » Lui répondit calmement l'elfe tout en se levant lentement. Il laissa l'assassin là où il était, n'écoutant plus ses jurons et ses menaces.
Le Prince elfe se dirigea, vacillant, près de la jeune fille. L’Empoisonneuse et Pierre n’était pas là. Sans doute un peu plus loin tout comme eux. Il entendait les piaillements d’Hélios. Il s’agenouilla près d’elle et approcha sa main de son visage. Le serpent qui était caché jusque là, se détendit d’un coup. Il planta ses crochets empoisonnés dans le cou de l’elfe. Asyendil, le prit à la tête, l’arracha et le jeta au loin. Nul doute que le poison ne soit mortel. Il défit ses liens, son bandeau sur les yeux et à la bouche. Puis passa sa main au dessus de son cœur, l’effleurant à peine. Il prononça quelques mots elfiques. La lumière blanche apparut, auréola la jeune elfe, refermant la blessure laissé par le serpent, effaçant les marques de ses liens, éliminant les toxines empoisonnées. Il se dirigea ensuite vers Silph, le prit délicatement et le soigna. Tout comme Yukina, il s'endormit paisiblement. Il hissa sa nièce sur Horcönshiela qui s'était débarrassé du cheval. Puis monta à son tour, prenant Silph dans se bras.. Jeta un dernier regard au loup, à moitié mort.
"Il ne passera pas la nuit." Pensa t-il. Il passa devant l’assassin qui ne bougeait plus et qui respirait lentement, gelé, incapable de bouger dans sa prison de glace.
Celui-ci l'interpella méprisant :
« - Tu as tué mon loup ! Je le vengerais et te tuerais. Je ne t'oublierais jamais. Sois en certain ! Quel est ton nom ? »
Asyendil s'arrêta et le ragarda droit dans les yeux.
« - Ton loup n'est pas encore mort. Mais il n'en a plus pour très longtemps aussi je te conseillerais, d'oublier ta colère à mon égard un moment et de t'en occuper dans ses derniers instants. Nous nous retrouverons cela est certain. Je crois que je te reconnais. Ghalan t'a longtemps recherché pour te tuer. Tu es celui qui a tué sa mère. » Dit-il en lui montrant Yukina. L'assassin ne répondit pas. Il afficha un large sourire cruel et malveillant.
« - C'est exacte. Et maintenant j'ai aussi tué son père. Et bientôt se sera toi ! »
Asyendil sentit la colère monter en lui en apprenant la nouvelle. Mais il ne la laissa prendre le dessus sur sa raison.
« - Le jour ou nous retrouverons Ka-ra-su, c'est moi qui te tuerais. Je vengerais la mort de mon frère ainsi que celle de son épouse. J'effacerais tes crimes. Je prendrais ton cœur qui ne mérite même pas de battre. Mon nom est Asyendil. Ne l'oublie jamais Karasu car se sera le dernier nom que tu entendras. Et n'oublie jamais mon visage, car se sera le dernier que tu verras... »
L'assassin éclata de rire et lui lança un regard démoniaque. Il relevait le défi sinistre que l'elfe venait de lui avait lancé. Asyendil, le voyant dans ce tel état, frissonna. Il avait eu le dessus mais cela de justesse. Maintenant qu’il connaissait ses pouvoirs, son ennemi fera plus attention. La prochaine fois, il se pourrait qu’il y laisse sa vie. Le démon ne l’oubliera jamais, surtout si son loup meurt… Horcönshiela disparut dans la forêt...

Quelques minutes plus tard, il envoya un message télépathique au phénix pour qu’il prévienne Pierre et que tous deux reviennent près de cryolepses de leur dernière halte.
Lui y arriva après une heure et demie plus tard. La licorne marchait lentement pour ne pas le faire souffrir. Il avait improvisé un bandage autour de son torse mais le sang continuait à couler. Il souffrait terriblement à chaque foulée de sa monture mais refusait de s'arrêter. Il fallait mettre Yukina et Siplh en sécurité. Sa blessure était profonde mais la lame n'avait touché aucun point vital. Deux de ses côtes étaient cassées et l'empêchait de respirer correctement. Arrivé prés du campement, il déposa la princesse contre l’arbre, Silph à côté d’elle et les couvrit de son manteau. Puis il ranima le feu et s’assit lui aussi contre le tronc, à bout de souffle, essayant d’oublier la douleur et nettoyant sa blessure...


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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMar 3 Nov - 18:39

Rhyn :

Quand les deux mercenaires arrivèrent sur le lieu du combat. Rhyn vit le loup étendu sur le sol. D’un simple coup d’œil elle comprit la gravité de la blessure. Elle ressentit vivement la colère de Karasu se déchainer. En toute logique Karasu se jeta sur l’elfe.

Rhyn se trouva à nouveau seul avec la princesse avec l’homme noir qui lui faisait face. Presque une situation de déjà vu, à un détail près la présence du phénix qui allait surement compliquer les choses. Se positionnant entre la princesse et le résistant, Rhyn fut obligé de s’écarter peu à peu de la princesse à cause des flammes du phénix. Cette sale bestiole était un vrai feu ambulant. Cependant Rhyn ne comptait pas en rester là. Tout en évitant les flammes, elle combattait avec Pierre. Bien que ces deux combattants ne soient pas d’excellents guerriers, ils savaient se défendre. Par ces serpes, Rhyn arrivait à contre carré les coups de l’homme. Mais ce dernier avait l’avantage d’avoir le phénix à ses cotés. De ce fait Rhyn devait lutter aussi bien contre le poignard tout en évitant de se faire cramer. Ce n’était pas aisé. Peu à peu, Rhyn se trouva loin de la princesse. Elle en prit conscience en regardant tout autour d’elle. Alors qu’elle cherchait à revenir sur ses pas, l’homme noir et son compagnon s’acharnait à l’en empêcher. Ces saletés devaient compter sur la victoire de leur ami l’elfe. Rhyn évidement espérait le contraire. Mais elle était trop occupée pour se poser trop de questions. Malgré les quelques brulures et ses anciennes blessures, Rhyn était toujours d’attaque oubliant la douleur. Elle état aussi calme que la mort. Ses yeux étaient durs et froids, si seulement elle pouvait tuer par un regard ces deux adversaires seraient déjà morts. Mais ce n’était pas le cas, ils sont bels et bien vivants pour le moment. Rhyn était immobile telle une statue, Pierre se tenait à sa gauche devant elle son poignard à la main, hélios le phénix était à sa droite un peu en arrière et en hauteur. D’un mouvement rapide, Rhyn lança une serpe derrière elle. La serpe tournoya tel un disque et la lame toucha le phénix à l’aile avant de se planter dans un arbre. Ce dernier poussa un cri perçant. En cet instant inquiet Pierre releva sa garde, Rhyn en profitant pour lancer son poignard, il se planta dans l’épaule de Pierre. Par un dernier sursaut Pierre avait réussi à empêcher que le couteau atteigne la carotide. Rhyn ragea à quelques centimètres à peine, elle aurait pu mortellement blesser le résistant. Un jet de flamme frôla son visage pour se protéger elle plaça son avant bras. La brulure se fit sentir. Alors qu’elle enlevait son bras de devant son visage. D’un coup l’homme noir et le volatile enflammé disparurent. Comme la dernière fois… Rhyn pesta « Espèce de Lâches ! Tu peux fuir autant que tu veux on se reverra ! ». Elle resta quelques minutes sans bouger à la recherche de bruits suspects mais rien… Rhyn arracha un bout du pan de sa robe. Elle humidifia le tissu puis le plaça sur son bras afin d’apaiser la brulure. Elle se soignerait plus tard. Puis elle reprit sa serpe et le poignard qu’el Diablo avait fait tomber.

Le silence de la forêt inquiéta l’empoisonneuse. Rhyn revint sur ses pas à toute vitesse. Arrivée, elle remarqua immédiatement l’absence de Karasu mais aussi le fait que la princesse s’était volatilisée. Il ne restait que ses liens et son bâillon. Elle chercha Fitz des yeux. Elle le vit contre le pied d’un arbre. Le prenant contre elle il revenait à lui, il avait été sonné. Rhyn fut soulagé. Bucéphale s’approcha doucement d’elle, lui aussi n’avait rien, il était juste inquiet. L’absence de Karasu intriguait vraiment Rhyn. Elle craignait qu’il soit mort sous les coups de l’elfe. Après tout ça expliquerait la disparition de la princesse. Mais elle refusait d’y croire… Puis la sensation de rage qu’elle ressentait lui indiquait le contraire.

Porté par les doutes, Rhyn s’agenouilla brièvement près de Yévil, ce dernier souffrait terriblement. Elle ne pouvait pas faire grand-chose pour le moment. Sa priorité était de trouver Karasu. Après elle pourrait s’occuper du loup, néanmoins elle lui donna des gouttes d’un puissant antidouleur afin d’apaiser ses souffrances. Elle déposa Fitz pas loin en lui ordonnant de veiller sur Yévil. Bucéphale restait aussi près de l’animal. C’était peu fréquent de voir un cheval veillait sur un loup, pourtant c’est ce qui se passé. Comme pour s’excuser, Rhyn murmura au loup « Je vais chercher ton ami. » Se relevant prestement, Rhyn suivit les traces de sabot et de sang. La piste des combattants était facilement identifiable. Puis la rage de Karasu rayonnait tellement, il fallait juste que Rhyn localise la source. Cela se révélait un jeu d’enfant.

Rapidement Rhyn retrouva Karasu, mais telle ne fut pas sa surprise quand elle vit le mur de glace. Il se dressait devant elle comme le rempart d’une forteresse. La transparence contrastait tellement avec la verdure des alentours. Rhyn stoppa net, redoutant des pièges autour du mur. Elle en fit le tour et ne trouva rien de suspect. Elle n’avait aucun doute sur la nature du mur. Elle vit la présence de son partenaire derrière, il n’avait pas l’air en forme.
« - Saleté de magie elfique. Karasu es tu blessé ? »
Inutile de demander si ça allait alors qu’il avait conscience que son loup se vidait de son sang. Attendant la réponse, Rhyn rassembla un tas de branches mortes. Elle trouva même des brindilles et de l’herbe sèche. S’accroupissant, elle s’affaira à allumer un feu. Avec ses pierres de feu, rapidement le tas d’herbes sèches s’enflamma, qui embrassait les brindilles puis les branches. Le feu était la seule solution qu’elle avait trouvée. Puis quoi d’autres que le feu peut faire fondre la glace. Le problème c’est que le foyer n’était pas assez important. Il fallait un brasier mais tout en prenant garde de ne pas incendier le reste de la forêt. S’affairant au feu ; Rhyn entendit Karasu lui répondre.
« - Ne t’occupes pas de moi, va sauver Yévil. » Sa voix grelottait à cause du froid.
« - Hors de question de te laisser te transformer en glaçon...
- Mais il a besoin de toi !

- Tout comme il a besoin de son ami. Le meilleur des remèdes devient souvent inefficace face à l’absence des personnes à qui l’ont tient. Et puis c’est moi la guérisseuse donc je n’ai aucuns ordres à recevoir de toi en la matière. » Le ton était ferme. Rhyn avait conscience de l’état du loup mais elle devait agir par priorité. Une fois Karasu dégageait elle pourrait se servir de son art pour tenter d’aider le loup. Mais chaque chose en son temps et le temps s’est justement ce qui leur manquait. Bien qu’elle ait réussi à allumer un feu le long de la paroi, la glace dégelait doucement, trop doucement…

Apercevant une pierre pointue, Rhyn se leva puis la ramassa. Elle la frappa contre la glace afin de fragiliser le mur. L’entreprise n’était pas évidente, la glacé était dure et ça demandait beaucoup de force. L’empoisonneuse n’en avait pas assez. Cependant elle continua en frappant toujours au même endroit.
« Tu ne m’as pas répondu ! Es tu blessé ? »
Elle continuait à frapper. Après quelques coups et avec la chaleur du feu, une fissure apparut. Enfin les efforts de Rhyn portaient ces fruits. Elle jeta la pierre au sol et pris son poignard. La lame fut insérée dans la fissure afin de l’agrandir. Rhyn continuait ses efforts attendant une quelconque réponse de Karasu, en espérant que ce dernier ne s’était pas évanoui ou endormi à cause du froid.


Karasu :

Ezéchiel avait mis de côté sa haine contre l’elfe. Celle-ci était indicible, profonde mais bien réelle. Elle était, pour le moment, voilée par une grande tristesse. Masquée par l’inquiétude et une certaine honte. En effet l’assassin était honteux d’avoir laissé son compagnon se battre seul contre cet individu qui, il en était certain avait blessé son ami par surprise. De lourds remords pesaient sur son cœur. Jusque là, tous deux avaient combattu côte à côte et par maintes fois, le loup lui avait sauvé la vie. Aujourd’hui, lui n’en avait même pas été capable. Il ressentait un grand vide... Cela devait se ressentir mais il s’en fichait pas mal. Rien n’avait plus d’importance en cet instant, à ses yeux que le sort de son loup.

Voyant qu’il ne pourrait faire changer Rhyn d’avis, il se tut et ferma les yeux. Emmitouflé dans sa longue cape, il essayait de se réchauffer tant bien que mal. Le froid était devenu supportable. Il ne ressentait plus rien. Ni douleur, ni sensations. Seulement de la peine. Il restait immobile, appuyé contre l’une des parois de glace. Il se maudissait. Oui il était blessé. Il ne pouvait plus bouger le bras droit. Il avait bien sentit l’os de son coude se brisé comme un vulgaire brin de paille. Mais cela n’avait pas d’importance. Il n’avait plus aucunes sensations de toute façon… Il lui répondit quand même. Malgré lui, devant son insistance et bien qu’il regrettait amèrement qu’elle ne s’occupe pas de Yévil. Il faut dire aussi qu’il était également peu convaincu par son explication sur la guérison.
« - J’ai le bras cassé. » Souffla t-il à demi mot. « Je ne le sens même pas. Je ne sens plus rien en fait. Du bout des doigts jusqu’à l’épaule à cause du froid. » L’assassin était peu à peu redevenu un simple humain. La force et la rage qui l’avait habité quelques instants auparavant l’avaient quitté.

Rhyn ne répondit pas. Trop occupée à briser la glace. Elle donna un énième coup de poignard dans le bloc gelé. La fissure s’était élargie mais l’épaisseur du mur résistait toujours. Soudain sans un bruit, le mur se liquéfia instantanément. Il s’évapora en une pluie fine de petits cristaux glacés. L’enchantement elfique venait de se rompre de lui-même. Ezéchiel se rattrapa de justesse contre le tronc d’un arbre. Ses membres étaient peut être engourdis mais il pouvait encore se tenir debout. Rhyn voulut l’aider mais il la repoussa. Et bien que ce geste puisse lui paraître bourru, elle ne pouvait savoir à quel point il l’en remerciait de l’avoir libéré. Il reprit son souffle et ses esprits. Puis, quelques minutes plus tard, se dirigea en vacillant mais d’un pas rapide près de Yévil. Il fut surpris de voir les compagnons de Rhyn autour de lui mais ne posa aucune question. Il se laissa tomber à ses côtés. Le loup avait les yeux clos. Sa respiration était faible, rapide et saccadée. L’assassin le caressa doucement sur la tête. Il ne réagit point. Deux petites larmes fines apparurent au coin des yeux de l’assassin. Il ne pouvait supporter de voir son ami souffrir couché sur le sol d’une terre rougeâtre, imbibée de sang. De son sang !

« - Yévil, je suis désolé » Murmura t-il. Le loup ouvrit légèrement les yeux mais resta immobile. Son maître enleva son manteau de fourrure et bien qu’il était gelé, recouvrit son compagnon avec. Puis il se leva et se tourna vers Rhyn, campée derrière lui, silencieuse. Il était pâle et ses lèvres étaient bleutées. Il se tenait le bras droit. Un énorme hématome était apparu à l'endroit de la fracture.
« - Merci Rhyn mais ne t’occupes plus de moi je te pris. Peux-tu faire quelque chose pour lui ? Je t’en conjure… » Lui dit-il simplement. Il était sincère, elle s’en aperçut. Il attendait sa réponse. Hastil parut à son tour. L’étalon boitait légèrement. Sa blessure était probablement due à sa chute. Mais cela ne semblait pas très grave. Il était encore nerveux et hargneux. Il vint près de Karasu. Son maître le calma. Il regardait Rhyn avec insistance, attendant toujours sa réponse.
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMar 3 Nov - 18:42

Kean :

La forêt était calme pour le moment. Kean était sur ses gardes. Fye avait repéré la demi-vampire depuis un moment. Apparemment elle n’avait pas aperçu le faucon. Ce dernier se servait du feuillage des arbres pour se dissimuler, comme lors d’une partie de cache-cache. Quelques pas après, Kean entendit le loup s’arrêter. Il tourna alors la tête et vit le loup regardait en l’air. Lui ne prit même pas la peine de regarder le ciel, il savait ce qui si trouve et ça ne l’intéressait. Il eut pour seule parole

« Tiens,
humant l’air, ça sent la charogne par ici… Allez Monoka ! Allons respirer un air plus frais !! »

Même si Kean se demandait pourquoi elle était revenue et pourquoi elle le suivait. Mais ces questions n’empêchaient pas Kean de continuer à avancer. Il fit peu de cas de la chose. Le loup le suivrait s’il le voulait et effectivement ce dernier avait pris sa décision. Il était resté à regarder la femme. Kean en avait conclu qu’il voulait rester avec elle. Bien tel est son choix.

Kean lança Monoka au galop. Les arbres défilaient à toutes allures. Kean aimait la sensation de vitesse. Cependant il faisait attention aux endroits où Monoka posait ces sabots afin de limiter les traces. Par son métier, Kean arpentait souvent les forêts. Il avait pour habitude de ne laisser aucunes empreintes. Kean savait quels végétaux étaient plus aptes à garder la marque des sabots. Fye virevoltait au-dessus de Kean prenant garde à ne pas être suivi. L’horizon autour d’eux était normal, rien de suspect. La monture était contente de se dégourdir les pattes. Puis Monoka appréciait de se retrouver seul avec Kean et le faucon. En général, les chevaux n’étaient pas très proches des loups. Mais certains supportaient leurs présences sans problèmes. Mais à présent le problème ne se posait plus.
L’équipée continuait sa course folle côtoyant les feuillus et les résineux.


Almendra

Lorsque Kean s’arrêta, mon ventre se noua. Mais il ne leva pas la tête il se contenta de parler et de partir au galop. Les mots qu’il prononça me firent de la peine, je compris à ce moment là, qu’il y avait pire que la haine : le dégoût.

J'atterri en face de Canis, celui-ci vint me lécher les mains en frétillant comme un chien le ferai pour dire bonjour à son maître. Je m’agenouillai et toutes les émotions que j’avais accumulées sortirent sous forme de sanglots. Je pleurai longtemps mais ces larmes me firent du bien. Canis pendant ce temps me léchait le visage.
Un bruissement de feuille fit grogner le loup, ses poils s'hérissèrent. J’arrêtais de pleurer et regardais : je vis trois loup sortir des fourrés. Leurs attitudes n’étaient pas agressives, ils avaient l’air hésitant et gênés. Un des loups, un grand mâle gris foncé probablement le dominant s’avança timidement vers nous. Canis grogna de plus belle mais je lui intimais d’arrêter. Je me levais, passait devant Canis et tendis une main vers le loup. Celui-ci la renifla puis baissa la tête. Canis s’avança à son tour, les deux mâles se toisèrent puis se reniflèrent prudemment.
Les deux autres loups s’avérèrent être des louves, elles vinrent également nous renifler.
Au milieu de cette meute de loup, je sentais un grand calme intérieur, je me sentais bien parmi eux. J’avais toujours eu le loup comme animal préféré et j’avais l’impression qu’un rêve se réalisait. J’étais tout de même étonnée pour leur comportement, c’est comme si je les attirais.
Je décidais de me remettre en route. Je pris mon envol et me dirigeais dans la direction que Kean avait pris, il me semblait que c’était le bon choix. Je volais très doucement en planant pour ne pas épuiser Canis. Sans trop que je sache pourquoi, les autres loups nous suivirent. Cela me fit plaisir, j’avais à présent une meute, ma meute. Par contre, je me fis la réflexion qu’il va falloir que je surveille les deux mâles, les deux avaient l’air d’avoir un caractère fort qui risquait de produire des conflits.

Au bout d’une heure à peine je m’arrêtais, Canis boitait de plus en plus et cela me faisait de la peine. J’atterris, puis examina sa blessure, elle s’était un peu ré-ouverte et suintait. Il me fallait trouver de l’eau pour la nettoyer et le faire boire. Je demandais aux loups de rester sur place et je repris mon vol en repérage. J’aperçus, une mince fumée un peu plus loin, je volais dans cette direction et découvrit une chaumière faites de bois et de pierre. Un enclos était à ses cotés et contenait un cheval ainsi que trois chèvres. Un abreuvoir était présent avec un système de poulie et un sceau. Ne voyant pas de présence humaine aux alentours j’atterris. Je pris le seau en bois et le rempli. Je m’apprêtais à repartir quand une voix grave retentit derrière moi.

- Puis je vous aider ? Lança-t-elle ironiquement.

Je sursautais, lâchais le seau et me retournais la main sur le manche de mon poignard.

-Il ne sera pas utile qu’on en arrive là.
Dit l’homme en face de moi.

C’était un type costaux, de longs cheveux et une barbe rousse parsemé de blanc. Il devait avoir la cinquantaine. Il portait un arc et un carquois derrière son dos, une dague à sa ceinture et je devinais la présence de couteau dans sa veste rempli de poches. Il semblait revenir de la chasse car plusieurs oiseaux étaient également accrochés à sa ceinture.
L’homme repris la parole :

- Que comptes-tu faire avec ce sceau d’eau, jeune filles aux ailes de dragon, je n’aime pas trop que l’on me vole.

Il fronçait les sourcils, les mains sur les hanches.

-Je…J’en ai besoin pour soigner mon loup blessé…Vous n’avez pas peur de mon apparence ?

-Il n'y a pas grand-chose qui me fasses peur jeune fille, j’ai vu un peu de tout dans ma vie et j’ai les moyens de me défendre. Mais je vous avouerai que c’est la première fois que je vois une créature comme vous.


L’homme enchaîna :

-Vu que ce seau m’appartient et que je compte bien le garder, je vais venir avec vous soigner votre loup. J’ai quelques plantes cicatrisantes dans mes poches, je pourrais vous être utile.

Sur ces mots l’homme s’avança, pris le sceau, le remplis à nouveau et me fixa.

-Allez y je vous suis.


Je ne savais pas comment réagir face à cette situation, son comportement me laissait perplexe. Après un moment d’hésitation je répondis :

-Je vais y aller en volant.

Je décollai et me mis en route. Puis je ré-atterris près des loups.

-Un homme va venir, n’ayez pas peur.


En sentant l’homme arrivé, les trois loups valides hérissèrent leur poils et reculèrent se cacher derrière les buissons. Je posais une main sur Canis pour lui signifier que j’étais là et qu’il ne devait pas bouger.
L’homme émergea de derrière les arbres, le sceau à la main. Il posa le récipient au sol et me tendis des herbes ainsi qu’un petit bol qu’il sortit de sa poche. Il resta à distance du loup blessé.

-Il vaut mieux que vous le fassiez vous-même. Mettez un peu d’eau dans le bol avec les trois feuilles chacune d’une variété différente. Écraser le tout avec ceci (il me tendit une cuillère en bois). Ensuite appliquer le sur sa plaie. Pour finir mettez ce bandage (il me le tendit).

Je le remerciais et fis tout ce qu’il dit. Puis je rapprochais le sceau vers Canis qui bu.
L’homme sourit et parla.

- Permettez-moi de me présenter à présent, je suis Tom Roudier. Je vis seul avec mon épouse dans cette modeste maison que vous avez aperçue. Nous vivons presque exclusivement de chasse et de cueillette.

-Je m’appelle Almendra Pina, je suis à moitié vampire depuis plus de 6 mois, j’ai gardé mon âme humaine et ma gentillesse.

Tom éclata de rire.

-Je m’en étais aperçu que vous n’aviez pas l’air bien méchant. Si vous voulez, je peux vous accueillir chez moi le temps que votre loup s’en remette.

Est-ce que je pouvais lui faire confiance ? Je n’en avais aucune idée mais je le suivis lorsqu’il repartit chez lui.
Arrivé à la chaumière, il me dit.

-Je vais vous faire visiter et vous présenter à ma famille.

Canis s’allongea près de la fontaine. Tom m’emmena d’abord à l’enclos et me désigna un bel étalon alezan :

-Je te présente Flamme, mon fidèle destrier, ainsi que quelques chèvres servant pour le lait.

Nous entrâmes ensuite dans la maison. Au rez-de-chaussée la cuisine et le salon.
Dans le salon, je découvris avec stupeur un lynx allongé sur un canapé.

-Voici Era, spécialiste dans la chasse aux daims.

Puis nous montâmes au premier étage qui présentait plusieurs chambres et la salle de bain.
Dans une des chambres se trouvait une belle femme aux cheveux châtain.

- J’ai l’honneur de te présenter ma femme Elysa.

La femme me fit un signe de tête. Puis son regard se fixa sur ma robe.

-Je vais te prêter une de mes robes, pendant ce temps tu me passeras la tienne pour que je la lave. La salle de bain est aussi à ta disposition si tu le désires.

-Merci madame.

Je pris la robe qu’elle me tendait puis j’allais à la salle de bain me laver.

Une fois propre, j’enfilais la robe prêtée et tendis la mienne à la femme. Puis je rejoignis le salon où se trouvait l’homme en remettant mon manteau noir.

-Tu tombes bien. Me dit-il. J’avais à te parler. Peux-tu m’en dire plus sur toi, comment es tu arrivé ici. Et surtout, comment as-tu eu ce poignard que je connais ?

-Je suis arrivé dans ce pays en volant. J’étais il y a peu une pauvre créature égarée qui errait sans but. Sur ma route, j’ai croisé un demi-elfe qui m’a appris à m’accepter comme je suis, il est devenu mon mentor. C’est lui qui m’a donné ce poignard. Hélas, je me suis disputée avec lui cette après midi et nous sommes repartis chacun de notre coté.


-Ce demi-elfe ne s’appellerait pas Kean Shaolan Khudan par hasard ?

-Vous le connaissez ?


-Un peu. (Il haussa les épaules) Nous avons un jour combattu ensemble, c’est là que j’avais vu ce poignard particulier. Si tu es devenu son disciple c’est que je peux te faire confiance, tu es des nôtres. Excuse moi de t’avoir posé toutes ses questions mais je devais savoir car pendant que tu te changeais, un épervier est venu me transmettre une missive important (il me montra un papier qu’il avait en main) Je dois me rendre de toute urgence à la citadelle cachée. Elysa restera ici pour garder la maison. Libre à toi de faire comme tu le sens.

-Je viens avec vous.


-Il te faudra porter ton loup alors car je vais y aller au galop.

Il sortit, scella son cheval.

-Il vaut mieux que tu montes avec moi, si tu me suis en volant, nos soldats vont croire que tu me poursuis et t’abattront.

J’hochais la tête et rentrais mes ailes puis me hissa sur le cheval, je calais Canis sur mes genoux. Tom me regarda étonné.

-Je ne savais pas que tu pouvais faire disparaître tes ailes mais c’est une bonne chose.

Puis il élança l’étalon flamme au galop en direction du repère des rebelles. Le lynx nous suivîmes ainsi que plus en retrait et discrètement les trois autres loups.



Drakul :


Après son entrevu avec le monarque, le prince chercha une demeure digne de lui. Il en trouva une habitée par l’élite de l’armée du roi et les massacra tous. D’autres vampires vinrent le rejoindre.
Certains de haut rang vinrent se présenter au prince et lui proposèrent leurs services. Les vampires de base restèrent dehors tête basse et faisant profile bas, c’était des charognards qui buvaient les cadavres laisser par le prince.
Drakul demanda aux vampires de sang plus ou moins pur un compte rendu sur l’état de ce pays et sur les races qui y habite.

-La majorité de la population sont des humains, tellement maigres et maladifs qu’ils n’ont qu’un peu de sang médiocre dans les veines. Les soldats et autres personnels du roi sont plus intéressants car mieux nourris mais leur sang possède un arrière goût alcoolisé à force de boire. Il y aussi quelques demi elfe part ci part là. Sinon il y a aussi quelques créatures bizarres : un démon noir qui se téléporte, une sorte d’ange aux ailes noires et aux cheveux rouges, deux dragons ont aussi été aperçu. Celui qui fait le plus peur à la population est un mi homme mi démon assassin du roi actuel qu’on surnomme le corbeau.
Ha oui j’allais oublier, des rumeurs cours comme quoi il y aurait une jeune fille avec des ailes de vampire au sang pur.


Le prince écouta attentivement l’énumération des races présentes. Il tiqua sur la rumeur.

- Trouvez-moi la fille aux ailes de chauve-souris et ramenez la moi Vivante.

Ce pourrait’ il que ce soit l’hybride qu’il avait créé ? Il préférait en avoir le cœur net.

Le vampire qui lui fit le compte rendu s’inclina et partit.



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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMar 3 Nov - 18:52

Rhyn

La persévérance avait fini par payer face au mur de glace. Rhyn en fut satisfaite. Une satisfaction de courte durée vu la situation. Son partenaire était blessé, le loup aussi et son propre corps était meurtrie. Elle fit peu de cas quand Karasu refusa son aide. Rhyn eut la bonne idée d’allumer une torche avant d’éteindre le feu qu’elle avait fabriqué contre le mur de glace. Elle le suivait jusqu’au loup. C’est alors qu’il lui demanda de s’occuper du loup avant de le soigner. Cette requête n’étonnait pas vraiment Rhyn. A vrai dire, elle s’y attendait. Réfléchissant à la question, elle avait constitué un brasier. Le cheval Hastil revient parmi eux, au moins il n’était pas gravement blessé.

En fait, Rhyn n’eut pas à réfléchir longtemps sa décision était prise. Elle allait accepter la requête d’Ezéchiel. De toute façon, elle doutait que l’assassin lui laisse le choix. Puis de manière purement médicale, l’état du loup était le plus grave.
« - Bien, avant de te soigner, je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour soigner le loup. Son état est trop grave pour attendre plus longtemps. » Rhyn prit des affaires sur sa scelle. Elle posa une couverture à coté du loup ainsi que des linges blancs. Un foulard vient se nouer autour de sa tête pour ramasser ses cheveux afin d’éviter qu’ils la gênent. Elle mit de l’eau à chauffer dans un broc avec diverses herbes à l’intérieur. Sur un morceau de tissu blanc, elle vida une sacoche qu’elle avait prise dans son sac médecine. Des instruments chirurgicaux en argent vinrent se déposer sur le tissu pour le moment immaculé.

Enlevant son manteau pour être plus à l’aise, Rhyn s’agenouilla près du loup. La terre était humide à cause du sang. La robe de Rhyn s’imprégnait du sang mais elle n’y fit pas attention. La guérisseuse avait approché la bassine d’eau chaude. En en remettant un autre sur le feu, heureusement qu’il y ait une source pas loin. Rhyn enleva le manteau en plume de l’assassin et le déposa à coté. Elle prit un linge est l’imbiba d’éther. Ce produit était un puissant somnifère. Avant de l’appliquer sur le museau du loup, elle leva la tête vers le regard inquiet de Karasu.
« - Je vais l’endormir afin qu’il ne ressent plus la douleur. Il a déjà trop souffert. Je dois te prévenir que je ne suis pas experte en médecine animal, je connais mieux le corps des humanoïdes. Puis j’aurais aimé l’opérer dans mon atelier ou au moins autre part… » Rhyn préférait être franche. Face à cette révélation, Karasu acquiesça de toute façon il n’avait pas d’autres choix ; si il voulait tenter de sauver son loup.

Appliquant le linge sur la truffe du canidé, Rhyn permit à Yévil de partir dans le doux univers du sommeil sans douleur. Le pouls du loup se calma un peu dès qu’il s’endormit. Rhyn prit un tissu blanc, le plongea dans l’eau chaude puis nettoya les plaies du loup. Le sang imprégna bien vite le linge. Sans le sang, la guérisseuse put mieux observer les blessures. L’épée avait bien percé le thorax de part en part, mais au moins les contours étaient francs. La chair et la peau n’étaient pas déchiquetées. Par contre les poumons du loup ont été touchés aussi et cela n’engageait rien de bon. Après avoir tout nettoyé, elle prit ses instruments et farfouilla dans les plaies. Coupant, réparant, recousant, Rhyn s’affairait pencher sur le loup. Au bout d’un moment, elle demanda à Karasu de lui apporter une torche. Ce dernier s’exécuta. La luminosité avait faibli. La guérisseuse avait besoin de lumière pour exceller dans son art. Après plus d’une heure, Rhyn avait fini de s’occuper du thorax du loup. Elle finit par recoudre son patient. Pour cela, elle avait du raser les poils qui entouraient la blessure. Une fois le tout recousu, elle appliqua un onguent pour accélérer la cicatrisation puis le banda. Le bandage faisait le tour du thorax du canidé. Pendant qu’elle y était Rhyn nettoya les diverses morsures qu’Yévil avait reçu. Une fois le tout effectué, la guérisseuse se redressa. Karasu n’avait pas quitté une seule fois le loup des yeux. Elle croisa son regard.
« J’ai réussi à stopper l’hémorragie et à ligaturer ses dégâts internes. Pour l’instant son état est stable. Mais il a perdu beaucoup de sang et ses poumons ont été touchés. Je ne suis pas en mesure de te dire s’il va s’en sortir. C’est trop tôt… Il faut attendre qu’il se réveille et voir comment son état évolue. Je vais le mettre au sec. Il ne doit pas rester sur ce sol humide et prendre froid. » Accompagnant ses mots de gestes, Rhyn se leva pour déplier une couverture où le sol était sec et près du feu. Avec l’aide de Karasu, ils mirent le loup la couverture. Rhyn le couvrit avec.

Voila l’état de loup n’était plus entre les mains de Rhyn mais plutôt entre les mains du destin. Rhyn nettoya ses outils en les passants rapidement dans le feu. La chaleur est un très bon désinfectant. Elle se lava les mains dans la bassine. L’eau rougit par le sang. Les linges furent aussi passé à l’eau et laver. Puis étendu près du feu pour qu’ils se sèchent. Heureusement la guérisseuse en avait d’autre en stock.

Une fois les mains propres et sèches, Rhyn alla chercher de l’eau et du bois pour alimenter le feu. Une fois ces taches accomplies, Rhyn se positionna près d’Ezéchiel. Ce dernier était resté près du loup afin de surveiller sa respiration.
« - Maintenant à ton tour de te recevoir des soins. » Le ton n’était pas catégorique mais Karasu se laissa faire. Rhyn le déshabilla de manière à ce que son bras soit entièrement nu et dégagé. Délicatement, Rhyn palpa le bras dans son ensemble de l’épaule au poignet. Arrivée au coude, Rhyn sentit que les os étaient fracturés, à l’endroit même de l’hématome. Pendant l’examen, l’assassin se tendit et grimaça, mais il ne dit rien. Malgré les attentions de Rhyn la douleur était présente. La présence et l’importance de l’hématome embêtait la guérisseuse. Elle craignait qu’un vaisseau ait été coupé lors du choc. Elle prit le pouls de son patient au poignet. Rien d’anormal. C’était un bon point. Elle put poser son diagnostic :
« - Ton coude est cassé. Mais tu as cependant de la chance. Les fractures semblent nettes. Les os se reconstruiront d’autant plus vite. Il n’est pas nécessaire que je t’opère. Tu as besoin d’un plâtre. Une simple attelle ne suffirait pas à cause de l’endroit de la fracture. »
Karasu ne dit rien et acquiesça.

Dans les sacoches de sa selle, Rhyn prit un sac de poudre blanche : le plâtre un mélange de pierre d’albâtre et d’amidon. Dans un broc elle mélangea la poudre avec l’eau, afin d’obtenir une pâte homogène. Rhyn avait l’impression de préparer un gruau. Mais il valait mieux de pas l’engloutir. Le mélange prenait du temps. Une fois l’opération effectuait. Elle apporta la préparation près de son patient avec des bandes.
« - Avant de t’enduire de plâtre je dois replacer les os. Sous le choc ils ont un peu dévié de leur position initiale. Ça risque de faire mal. » Karasu approuva mais ne demanda aucun remèdes contre la douleur. Rhyn replaça les os d’un geste brusque mais efficace. Pas besoin de renouveler l’opération.

Rhyn commença alors à poser le plâtre. Cela demandait du temps et de l’application. Les bandes imbibées de la pâte se posèrent une à une sur l’articulation de l’assassin. Toujours dans le même sens et en prenant garde de ne pas faire bouger le coude. Rhyn fit descendre le plâtre jusqu’au poignet et il montait à la moitié du biceps.
« - Voila, puisque c’est une articulation j’ai du faire un plâtre important. Comme ça ; l’articulation ne bouge pas. Dans les premiers temps essaye de tenir ton bras près du corps pour limiter les mouvements. Un humain normal doit garder le plâtre pendant au moins cinq semaines. Mais pour toi, je pense que deux ou trois semaines suffiront, enfin ce n’est qu’une estimation. Attendant quelques instants avant de toucher le plâtre, le temps qu’il se solidifie complètement. »

Pendant les soins, le temps avait continué sa marche. La guérisseuse ne s’en était pas rendu compte. Mais la nuit les entourait de son doux manteau sombre. Les mains pleines de plâtres, elle dut se les relaver, mais la pâte avait durci et partait difficilement. Mais agenouillé près de la source, Rhyn eut raison du plâtre. Elle profita de l’eau pour enlever le linge qu’elle avait mis sur la brulure de son poignet. L’eau apaisait la brulure. D’énormes cloques rouges étaient apparues sur sa peau blanche. Ce n’était pas beau à voir. Elle remplit un récipient d’eau et retourna vers le feu. Elle mit de l’eau à chauffer pour une tisane. Rhyn alla inspecter l’état du loup. Il était toujours endormi.

Enfin, Rhyn s’assit et s’adossa contre un arbre. Son dos avait souffert du fait d’avoir été longtemps penché pour pratiquer les soins. Cependant elle ne se plaignait pas. Elle prit la bassine d’eau fraiche, mit des herbes et plongea son avant bras dedans. Seule l’eau arrivait à calmer la douleur. De son autre main de libre, elle fouilla dans ses herbes pour les faire infuser. Rhyn se sentait vider. L’effet des drogues qu’elle avait prises contre la douleur s’était estompée. Ainsi elle fut envahie par une vague de douleur et de fatigue.

L’estomac de la guérisseuse commençait aussi à manifester son mécontentement. Mais elle se donna quelques minutes avant de se relever pour aller chercher les vivres. Elle regarda Karasu :
« - Tu peux bouger maintenant, rien qu’à sa couleur je pense que le plâtré est sec. Je vais te préparer une mixture qui sert à solidifier les os, cela accélérera le processus. »

Encore un remède a préparé, quoi de plus normal pour la guérisseuse. Elle ne se plaignait pas mais commençait à s’inquiéter sur ses réserves. Bien que son sac de médecine contienne de nombreux trésors, il n’avait pas la capacité de renouveler les herbes et autres remèdes. D’une seule main, elle commença la fabrication en silence. Son autre main était toujours plongée dans l’eau froide afin de bien irrigué la peau. Ce n’était pas très pratique mais Rhyn s’en sortait. C’était juste plus long.

Attendant que la tisane et que la décoction chauffe, Rhyn jeta un coup d’œil sur sa tenue. Elle était couverte de sang séché, de plâtre lui aussi sec et par endroit il y avait des traces de brulures… Cela avait un certain charme. En plus, elle se rappela qu'elle avait toujours le foulard sur ses cheveux. Rhyn nota dans un coin de sa tête qu’elle devrait se changer bientôt. Mais là tout de suite, elle ne préférait ne pas bouger. Elle avait trouvé une position agréable qui lui calait le dos, tout en lui permettant de s'affairer.


Amalberga :

Quittant Kean et son apprenti, la dame avait pris la décision d’aller survoler la capitale et ses alentours afin d’en savoir plus. Pour prendre des bonnes décisions pour la résistance, il lui fallait plus d’informations mieux connaître les forces ennemies et évaluer les forces alliés. Et les informations de Kean étaient limitées. Zéphyr était ravi de voler à nouveau. La chasse l’avait diverti et le repas l’avait ragaillardi. Puis il avait eu une bonne impression de ce Kean. Par contre de la fille, il ne savait pas trop quoi penser. D’ailleurs il sentait aussi que la dame s’interrogeait aussi à propos d’elle. Mais le dragon laissa vite ces considérations de coté, pour profiter du vol.

Les cieux étaient calmes et déserts. Ama tendait tout ces sens pour parer au moindre danger. Mais rien ne se passer… Voyant la silhouette de la capitale se dessinait au loin, la dame fit ralentir Zéphyr. Elle voulait réduire au minimum le nombre de personnes qui verrait le dragon. Ce que la dame aperçue lui fit mal. Plus elle approchait du cœur du royaume, plus l’empreinte du mal commençait à marquer le relief. Un voile noir s’était étendu sur ce royaume autrefois si lumineux et paisible. Bien sur ce voile n’existait pas réellement mais c’est comme cela que la dame percevait Sengoran dorénavant. Et elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour redonner son aspect d’antan à ce domaine qu’elle appréciait tant.

La dame allait demander au dragon de se poser, le temps qu’elle descende et qu’elle continue à pieds. Mais elle fut interrompue par l’arrivée d’une colombe baguée d’un message. L’oiseau se posa sur l’avant bras de la dame, la colombe état nullement effrayé par la dame ou le dragon. Dès le premier regard, la Dame sut que de la magie entourée l’oiseau. En effet dès qu’elle se saisissait du message. Pouf la colombe disparue dans un nuage de plume. C’était juste une illusion. Amalberga reconnu le savoir faire du mage d’Ismyël. Son ancien mentor aujourd’hui maitre du royaume d’Isbieran. Bien que la colombe fût factice le message lui était bel et bien réel.
« Amalberga,
Un terrible évènement vient de se produire à Agméris.
L’avenir de ce monde s’assombrit d’heure en heure.
Ismyël. »



A la lecture du message, Amalberga s’inquiéta. Elle s’interrogeait sur ce qui avait pu se passer à Isberian et ce qui avait poussé le mentor à lui demander de venir. Même si ce n’était pas clairement écrit. Elle ré-enroula le message qui se transforma aussitôt en poussière. Ismyël était prudent, mais en cette période troublée rien de plus normal.

Avec ce message, les plans d’Amalberga étaient chamboulés. Elle demanda au dragon de se diriger à l’est vers le royaume d’Isberian. Imaginant le pire, elle préférait ne pas perdre le temps. Zéphyr reprit de l’altitude afin de profiter des courants ascendants, augmentant ainsi sa vitesse. La Dame fit passer Zéphyr au dessus de l’océan. Un léger détour qui leur évita de franchir la frontière gardée entre Sengoran et Isberian et ainsi une perte de temps. De plus le dragon s’exposait moins.

Le voyage dura quelques heures, malgré les ailes puissantes du dragon et le vent favorable. Amalberga utilisait sa magie pour faciliter le voyage et augmenter l’aérodynamisme du dragon. Mais elle modérait ces efforts pour éviter de s’épuiser. La distance était là et rien ne pouvait la réduire même la magie la plus puissante au monde.

A la tombée de la nuit, le dragon et l’elfe arrivèrent aux portes d’Agméris. Vu du ciel la cité brillait de mille feux grâce aux lanternes et aux bougies qui éclairaient les rues et les habitations. Un horizon bien différent de celui de Wälkinzt... La différence était simple à comprendre. Le mal n’avait pas atteint cette cité. Il fallait que ça continue pour le bien de tous et de ce monde.

Zéphyr se posa dans une clairière isolée aux abords de la ville, à la demande de la Dame. A Agméris, les dragons étaient peu courants. Ils étaient le symbole du royaume de Sengoran mais pas celui du royaume d’Isberian. Amalberga avait décidé de ne pas exposer le dragon. Puis cette clairière était parfaite pour qu’il se repose. Isolée et enclavée c’était une cachette naturelle. Zéphyr ne voulait pas s’éloigner d’Amalberga mais il finit par accepter et se fiat confiance à son jugement. La dame changea de vêtement et fit un brin de toilette rapide. Ainsi elle enleva la poussière du voyage, même dans les airs il y avait de la poussière.

C’est vêtue d’une longue robe bleu nuit protégée par un manteau à capuche noir que la Dame entra dans la cité d’Agmeris. Sa capuche recouvert son visage, ainsi elle passait inaperçu parmi la population. Agméris est une cité portuaire. Les raids des pirates ont longtemps été un fléau pour la cité. Les elfes noirs sont de redoutables pirates. Par conséquent le peuple de cette cité se méfie des elfes noirs. Même si certains de cette race ont réussi à s’installer et à être accepté. Mais ils restent des exceptions. La dame ne voulait pas s’attirer d’ennui même si personnellement elle n’avait rien à craindre. La plupart des elfes de cette ville la connaissait. Pour les humains, seuls les anciens se souvenaient d’elle. Amalberga voulait juste être discrète.

Agméris était une cité prospère, profitant des richesses de la mer et commerçant avec le royaume des nains. Avant Astharof, le commerce s’effectuait aussi avec Sengoran. L’arrêt des rapports commerciaux ne pénalisaient pas trop Agméris. Le peuple n’avait pas vraiment à se plaindre de leur seigneur. Ismyël était un bon gouvernant, il faisait tout pour être le plus juste possible. De plus ces immenses talents magiques, lui conféraient une aura incroyable. Par des sorts et des formules, il réussit à protéger Agméris des raids des pirates. La population lui en était reconnaissante. Cela se voyait sur les visages que la Dame croissait alors qu’elle avançait d’un pas rapide. Le peuple était serein dans l’ensemble. Cette vision rassura quelque peu l’elfe. Cependant elle se demandait alors pourquoi son mentor l’avait appelé.

Une grande citadelle blanche concentrait le pouvoir de la cité. De plus une école de magie y était attenante. Malgré ces fonctions prenantes, Ismyël aimait prendre quelques heures pour enseigner son art au meilleur de ses élèves. La citadelle avait des allures de forteresses. Des gardes surveillaient les entrées. Alors qu’elle gravissait un escalier Amalberga remarqua qu’ils étaient plus nombreux qu’à l’accoutumé. Cependant la dame passa le premier niveau sans problème. Ce dernier était ouvert à tous. Sans arrêter sur les détails architecturaux, qu’elles avaient eu maintes occasions de contempler, Amalberga continuait son ascension. Elle choisit de passer par une des portes annexes non pas l’entrée principales.

Au deuxième niveau de la citadelle, les gardes contrôlaient automatiquement les gens. La dame n’y coupa pas. Un garde en faction l’interrogea :
« - Madame, qui êtes vous et pour quelles raisons voulaient pénétrer dans ces lieux ? »
Amalberga enleva sa capuche et regarda le garde. L’homme eut un mouvement de recul quand il sut qu’un elfe noir se dressait devant lui. Elle ne s’en offusqua pas. C’était un jeune elfe et il n’avait jamais vu la dame. Avant qu’elle ait eu le temps de répondre. Le général de la section de l’armée chargée de la sécurité d’Agméris qui passait pour faire sa tournée d’inspection, reconnu Amalberga. C’est alors lui qui prit la parole.
« - Dame Amalberga c’est un plaisir de vous revoir ici. Le mage ne vous attendait pas aussi tôt ! » En attendant ces paroles, le jeune elfe se pencha avec respect devant la Dame. Cette dernière sourit aux deux soldats.
« - Eloïn, je suis aussi ravie de te revoir. D’après ce que je vois tu es passé général. » Tout en parlant, la Dame passa la porte et continuait à avancer, Eloïn à ses cotés.
« - En effet, je suis devenu un des généraux d’Isberian. Depuis peu, nous avons renforcé les tours de gardes et les contrôles de jour comme de nuit. Les temps sont de moins en moins sur. » La dame acquiesça.

Le général l’accompagna jusqu’aux appartements privés d’Ismyël. Le chemin se fit en silence. Les quelques personnes qu’ils croissaient dans les couloirs, saluèrent la Dame et elle en fit de même. Tout avait l’air d’aller bien en apparence, Amalberga avait hâte de savoir ce qui se tramait ici. Ils arrivèrent devant la porte.
« - A bientôt Dame Amalberga et si vous avez besoin de mon aide, ce serait avec plaisir que je vous l’offrirai.
- Justement, je me demandais où je pourrais me procurer un arc de bonne qualité avec des flèches légères mais aux pointes redoutables.
- Le grand maitre archer de notre armée, Adonis, est un spécialiste dans la confection d’arcs.
- Parfait. Adonis était mon professeur de tir. J’irais le voir dès que je sortirai d’ici.
- Inutile, je vais le prévenir de votre requête, ainsi il vous apportera l’arc qui selon lui vous ira à merveille.
- Merci Eloïn, ta grandeur et ta gentillesse n’ont pas changé. »


Sur ces mots, Eloïn s’éloigna et la porte s’ouvrit. Ismyël en personne accueillit Amalberga par une accolade amicale. Le mage et l’elfe était ravie de se revoir. Pendant un moment, ils se jaugèrent mutuellement. Puis le mage fit entrer son ancienne élève. La pièce était vaste mais simple. Pas d’objets clinquants et inutiles, le faste n’intéressait guère le seigneur Ismyël. Pour le mage la plus grande richesse c’est le savoir. D’ailleurs le bureau était recouvert de vieux parchemins et d’anciens ouvrages. Sur une table, des vivres étaient disposés à l’intention de la Dame. Elle le remarqua par le fait qu’il y avait la plupart de ces mets préférés. Amalberga en profita pour se sustenter picorant ça et là. La discussion était légère. Le mentor et l’élève parlèrent de tout et de rien, pendant un petit moment. Ama évoqua Zéphyr.

Par les grandes fenêtres de la pièce, la cité d’Agméris s’étalait. Les rues commençaient à être de plus en plus calmes. La nuit avait prit ses droits pour quelques heures. Pendant que la Dame grignotait, elle avait perçu la tension émanent du vieux mage.
Rompant le silence qui s’était installé, la Dame prit la parole.
« Alors qu’elle est ce terrible évènement ? Je m’attendais au pire, mais la cité n’est pas à sac et tout semble aller… »
Ismyël soupira. Il redoutait cette question. Mais avant de répondre, il murmura une formule afin de créer une bulle de silence. Ainsi leur conversation serait protégée de toutes oreilles indiscrètes. Amalberga sentit la sphère et elle s’en étonna.
« - Une sphère de silence ?!
- Cette protection peut te paraître étrange et inutile puisque l’ennemi n’est pas dans la forteresse. Mais je sais à quel point les rumeurs circulent vite. Et je ne veux pas que cette conversation s’ébruite. Alors je prends toutes les précautions nécessaires… »

Amalberga acquiesça et attendait la suite en silence. Elle en profita pour s’asseoir dans un fauteuil.

Ismyël faisait les cents pas devant la Dame réfléchissant aux mots à dire.
« - La Lance a disparu… »
Ces quelques mots firent écarquillés les yeux d’Amalberga.
"- La lance de la Trahison a disparu ?!
- Pour être plus exact, elle a été volée il y a deux nuits. »


Cette nouvelle rendit l’elfe muet momentanément. Maintenant elle comprenait la gravité de la situation. Elle connaissait l’existence de La Lance de la trahison. Pendant ces études, elle était tombée par hasard sur un vieux morceau de parchemin racorni. Amalberga avait réussi à lire quelques mots : Lance de la Trahison, nains, argent et dragons. Mais ces quelques mots suffirent à la rendre curieuse. Elle se mit donc à chercher et à questionner le mage.

Avec persévérance, Ama réussit à avoir des réponses. Le mage Ismyël, connaissant la puissance et la nature profonde de l’elfe, avait décidé de la mettre dans la confidence. Ama s’en rappelle très bien. Comme si c‘était hier, elle revoyait son mentor lui expliquait :

« La Lance de la trahison est une arme puissante et redoutable. Elle a été forgée par les nains avec de l’argent extrêmement pur, le plus pur qui soit. Ce qui la rend incassable et quasiment inusable. De plus cela lui confère un pouvoir, la Lance ne craint pas la magie et elle arrive à briser les sorts les plus puissants. Depuis sa fabrication, il y a de cela quelques décennies, la convoitise de l’arme est telle qu’elle entraina les pires trahisons d’où son nom… Les forces obscures eurent la Lance pendant de longues années. Les mages ont réussi à la leur reprendre après une âpre bataille sanglante mais secrète. Depuis, les mages la protègent par leur magie. D’ailleurs, elle se trouve ici même à Agmeris. Mais promets-moi de ne jamais chercher à savoir exactement où elle se trouve et comment elle est protégée. » Ama avait fait et tenu sa promesse car elle avait compris le danger d’une telle arme.

La Dame secoua la tête pour revenir au temps présent. Pensif, Ismyël s’était figé. Ama rompit à nouveau le silence :
« - Mais comment le vol a-t-il été commis et par qui ? N’était elle pas gardée par des mages ?
- En effet, elle était protégée par des mages. Mais l’un d’eux a failli.
- Un mage vous a trahi ? Mais pourquoi a-t-il volé la Lance ? Dans quel but ?
- C’est plus complexe que cela. En fait le mage non plutôt la magicienne qui a failli n’a pas volé la Lance. Cette dernière a été séduite par un demi-elfe se prénommant Robin. En à peine quelques jours, il a réussi à la mettre en confiance. La magicienne finit par en tombée amoureuse alors que ce dernier la manipulait. Ne se doutant de rien, sans méfiance, la magicienne lui dévoila tout sur la Lance, y compris le système de sécurité. Avec de telles informations, le dénommé Robin profita de la nuit pour dérober la Lance. La magicienne finit par lever les yeux sur la duperie dont elle avait été victime. Elle donna aussitôt l’alerte. Mais il était trop tard la Lance avait disparu avec ce Robin. Rongée par le remord et la culpabilité, la magicienne se donna la mort. Ce Robin a profité de la détresse affective de la magicienne. Des hommes ont été à la poursuite du voleur mais ils ont perdu sa trace à la frontière avec Sengoran…
» Le mage se tut laissant la Dame assimilée les informations.
D’un ton grave, Ama constata à voix haute :
« - Alors ce Robin serait un voleur à la solde d’Astharof. Ce dernier convoitait la Lance. D’un coté cela explique pourquoi il n’a pas tué la princesse alors qu’elle était à sa merci. D’un autre ça ne présage rien de bons pour nous. Au moins dorénavant on connaît les plans de notre ennemi. Il a l’intention de réveiller les gardiens du royaume de Sengoran… Il faut tout faire pour éviter qu’il soit en possession de la Lance et de la princesse. Prions pour que ce ne soit pas déjà le cas. » Ama soupira face à ce constat.
Ismyël était d’accord avec l’elfe :
« - Oui il faut agir vite mais en toute discrétion. Je ne peux pas envoyer des hommes directement à Sengoran. Sinon notre ennemi saura qu’on connaît ses plans et activera toutes ses forces à sa disposition. Des mages et des soldats ont été dissimilé dans le royaume non loin des frontières afin de les surveiller.
- Bien, les nains aussi se préparent au pire. Le seigneur Gamelin a augmenté son armée et des armes sont forgées. A Sengoran une résistance est aussi en action.
- Espérons qu’il ne soit pas trop tard et que ce Robin ne soit pas encore arrivé à destination.
- Oui, gardons l’espoir. Je vais suivre sa piste au delà de la frontière pour en savoir plus.
- D’accord, prends soin de toi et de ton dragon. J’aurais aimé te voir dans de meilleures circonstances et plus longuement.
- Oui moi aussi, mais les événements actuels ne le permettent pas. Prenez soin de vous Maitre Ismyël.»
La sphère de silence se dissipa et ils quittèrent la salle.

Sortant de la pièce avec Ismyël, Amalberga trouva Eloïn et Adonis qui l’attendaient. Adonis salua la dame et lui tendit un majestueux arc blanc avec un carquois rempli de flèches. Le maitre archer lui expliqua que l’arc était fabriqué dans une seule et unique pièce de bois blanche. La corde quant à elle était du crin de Licorne. Les flèches étaient composées de pointes forgées en argent. L’arme était magnifique, les lignes épurées et le bois sculpté. De plus il était très léger. Ama était ravie. Elle remercia Adonis pour son fabuleux travail c’était un véritable chef d’œuvre.

Le cœur serré, Amalberga se sépara de ses amis chers. Eloïn, Adonis et Ismyël étaient des personnes qu’elle appréciait. Ils lui avaient leurs arts respectifs le maniement de l’épée, de l’arc et la magie. Elle aurait tellement aimé resté pour partager à nouveau des instants avec eux mais le devoir passe avant tout. Les au revoir furent brefs. Au porte de la citadelle, Amalberga se retourna une dernière fois vers ses amis qui l’avaient accompagné jusque là. Puis elle mit sa capuche et resserra son manteau. Ses pas prirent la direction de la clairière. Son allure était rapide, comme si ses pas touchaient à peine le sol. Furtive elle sortit rapidement de la cité.

Le chemin vers la clairière fut rapidement effectué. Zéphyr qui se reposait jusque là, se leva pour accueillir l’elfe. Ama vit le reste d’une carcasse. Le dragon avait chassé pour se nourrir et il avait même mis de la viande de coté pour elle. Douce attention, l’elfe le remercia mentalement. Mais elle n’avait pas faim. Cependant, elle emballa la viande pour l’amener pour le voyage. Zéphyr sentait la gravité de la situation. Il était prêt lui aussi à tout faire pour ce monde. Amalberga se plaça sur le dragon. Ce dernier déploya ses ailes puis prenant appui sur ses pattes, il décolla. Faisant le grand tour d’Agméris, la cité au milles feux, Ama sentit qu’un voile de protection venait de s’étendre sur la cité endormie.

La nuit était déjà bien avancée. Le dragon et l’elfe volaient en direction de Sengoran.
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMar 3 Nov - 19:07

Asyendil :

Yukina s’éveilla. Elle ouvrit doucement les yeux, s’étira. Étrangement elle se sentait éperdument bien. Elle n’avait plus mal : plus de courbatures, ses poignets et ses chevilles ne la faisaient plus souffrir. Elle n’avait plus le goût âpre et amer de cette mixture que les mercenaires lui forçaient à boire. Elle ne se sentait ni nauséeuse, ni fiévreuse. Non, elle n’avait plus rien de tout ça. Elle sortait simplement d’un cauchemar, d’une illusion horrible, qui, elle l’avait crue était vraie. Et c’était bien là, la chose la plus étrange qui lui était arrivée. Cela avait été bien trop réel pour n’être qu’un rêve… Elle s’assit et se frotta les yeux. Elle regarda autour d’elle. Son regard s’arrêta immédiatement sur… sur… Non elle n’en croyait pas ses yeux… Ce ne pouvait être vrai. L’animal était d’une beauté incroyable. Sa robe était d’une blancheur immaculée et son regard était si perçant. Elle était fascinée et terrifiée à la fois. Personne ne voyait ce genre de créature. Elle avait toutes disparues. Se pouvait-il que certaine soit encore en vie… Elle remarqua les affaires posées à côtés d’elle et le manteau qui la couvrait. Elle se leva et s’approcha de la licorne, peu rassurée. Doucement, craignant que celle-ci ne se montre agressive. Elle s’arrêta net surprise par l’intrusion mentale.

"- Tu es réveillée. Cela fait plaisir à voir. Tu dois avoir faim. Il y a des baies sauvages si tu veux."
La jeune elfe regarda la licorne, surprise.
"- Je… je m’appelle Yukina et…"
"- Oui, je connais ton nom. Ne t’en fais, je ne suis pas là pour te faire du mal mais te protéger. Mon est Horcönshiela."
Lui répondit calmement la licorne qui avait sentit la nervosité de la jeune fille. C’est alors qu’une petite créature au pelage blanc au aux oreilles noires se faufila furtivement entre les pattes de la chimère. Yukina sursauta en voyant le renard.
"- Ah ! Je te présente Silph. Un véritable et incorrigible farceur." Poursuivit la chimère en le poussant de sa corne. Le renard vint se poster devant l’elfe et fit une petite courbette.
"- Mon intention n’était pas de vous faire peur jeune damoiselle Veuillez m’en excusez." S’exclama sa petite voix mielleuse. Yukina resta sur ses gardes mais elle ne put retenir un sourire malgré elle. Ces deux créatures l’intimidaient mais l’amusaient également.

Soudain les deux animaux tournèrent la tête. Quelqu’un approchait. Yukina perçut le bruissement des feuilles et le craquement des branches sous les pas réguliers de deux individus. Le renard et la licorne se regardèrent. Nul doute qu’ils ne parlaient qu'entre eux. La jeune elfe allait leur demander des explications quand les deux individus apparurent. Elle écarquilla les yeux. Le premier était un homme étrange. Un démon dont la peau aussi noire que de l’encre était couverte de tribales. Un phénix magnifique volait à ses côtés. Ses yeux étaient vifs et dorés. Son regard était bienveillant malgré son aspect physique peu engageant. Il soutenait un elfe. Son visage s’illumina, elle se précipita vers lui. Ils l’aidèrent s’asseoir, dos contre l’arbre. Il était essoufflé et fatigué.
« - Asyendil ! Je suis si heureuse de te revoir ! » Lui murmura t-elle.
« - Moi aussi Yukina. Tu n’as rien ? » Lui répondit-il dans un souffle.
« - Non mais toi tu es blessé ! » S’enquit-elle inquiète.
« - Non ce n’est rien. Et il n’y a rien à faire. Ce n’est pas grave. J’ai juste besoin de me reposer quelques instants. »
« - Que c’est-il passé ? »


La jeune elfe se retourna et fixa El Diablo comme pour chercher un appui.
« - Asyendil a été blessé en combattant le mercenaire qui vous retenait captive. Moi aussi. Il est parti à ma recherche dans les bois. Il m’a soigné et ce malgré mes protestations, sa blessure et le peu de force qu’il lui reste. »
« - Asyendil, laisses moi regarder ! »

« - Je t’ai dit que ce n’était rien. J’ai nettoyé ma blessure et cautérisé la plaie pour éviter l’infection. Puis gelé cette partie. Le froid apaise la douleur. Enfin j’ai bandé ma blessure. Il n’y avait rien à faire sinon attendre que le temps passe. J’ai besoin de repos. J’ai utilisé beaucoup d’énergie pour soigner El Diablo et Hélios. »
« - Oui c’est exacte. Alors maintenant restes tranquille. Je vais ramasser du bois pour le feu. »

Asyendil acquiesça.
"- Et je vais chasser !" S’exclama Silph.
"- Alors sois prudent pour une fois !"

Pendant leur absence, Yukina raconta les derniers événements. Sa captivité. Du moins les brides dont elle se souvenait. L’elfe la réconforta. Il décida de lui changer les idées et lui énuméra les différents endroits où il avait voyagé. La jeune elfe était fascinée par ses récits, ses paysages fabuleux, et ses créatures merveilleuses qu’elle n’avait vu que dans les grimoires de la bibliothèque. C’est au cours de l’une de ses excursions que Siplh et Horcönshiela se joignirent à lui. Pierre revint chargé de deux gros fagots de bois qu’il déposa près du feu. Il se présenta à la princesse. Silph revint aussi, quelques minutes plus tard avec un lapin et une caille dans sa gueule. Il les déposa sur une pierre juste à côté du feu. Yukina fut surprise de le voir sous sa véritable apparence mais n’en fit part à personne. Elle attrapa les fruits que lui indiqua Asyendil. Pierre s’assit près du feu en face des deux elfes. Ils mangèrent tous les trois dans la bonne humeur.

La nuit les enveloppait doucement et silencieusement. Le halo des flammes projetait les ombres grandissantes des feuillus et conifères qui les entouraient. Et ainsi, sans même qu’il s’en rende compte, la nuit tomba. Une nuit sans lune, où le ciel drapé de nuage gris n’allait pas tarder à humidifier la terre des mortels.

Des sujets plus graves vinrent au cours de leur discussion. Yukina appris l’existence du groupe de rebelle. Elle fit part de l’entrevue un jour, avec un faucon envoyé par son maître Kean. A ce nom Pierre sourit. Kean était un rebelle qui tout comme eux cherchaient à renverser le pouvoir et à la sauver.
C’est là que Yukina posa une question, lourde de sens…
« - Pour me sauver, oui et je vous en remercie. Mais je ne comprends pas pourquoi Astharof m’en veut. Pourquoi me traque t-il au lieu de me tuer ? Qu’attend t-il de moi ? Pour qu’elle raison ma vie est-elle si précieuse à ses yeux ? »
« - Vous ne le savez pas ? »
Demanda Pierre, surpris par cette question.
« - Non, je ne sais absolument rien et je pensais que vous auriez pu me le dire. »
« - J’en suis navré chère princesse, mais je ne le sais pas non plus. Astharof garde secret ses actions et même si l’un des rebelles est à son service pour l’espionner, nous n’en savon pas plus sur ses intentions. »
Lui répondit El Diablo, décontenancé.

Asyendil était resté muet. Il gardait les yeux baissé. Il se sentait honteux et stupide. Elle ne savait toujours pas. Devait-il tout dévoilé ou nier… Il ne savait comment trop réagir.
Le silence était revenu sans qu’il ne s’en rende compte. Chacun réfléchissait, élaborait sa thèse.
Yukina remarqua son absence.
« - Asyendil, ça ne va pas ? » L’elfe ne la regarda pas. Il fuit son regard.
« - Yukina, je sais pourquoi Astharof te garde en vie. Je… » Il ne put continuer. Parler ou nier ? Il fallait choisir. Parler. Ghalan avait nié, et cela avait conduit le royaume à sa perte. Il ne devait pas refaire les mêmes erreurs. Il soupira et leva les yeux affrontant leur regard interrogateurs et inquiets à la fois.
« Yukina, jadis lorsque je t’enseignais quelques rudiments de magie, je t’ai parlé des dragons un jour. Tu t’en souviens ? »
« - Vaguement. Pourquoi ? »
« - Les dragons sont les animaux protecteurs de Sengoran. Autrefois ils vivaient dans la montagne. Mais le temps et la noirceur des hommes les ont disséminé un par un. Le royaume n’ayant plus de gardien était en péril. En proie au banditisme, à la piraterie et autre… Ton père qui était alors le jeune seigneur de ce royaume te fit cadeau d’un don. Tu as le pouvoir de réveiller ces créatures, de les commander. Il s’agit là d’une lourde responsabilité et peut être bien, à mes yeux en tout cas d’un cadeau empoisonné. C’est pour ta sécurité que nous n’avons rien dévoilé, à qui que se soit. Je suis désolé Yukina. Mais c’est cette raison qui pousse Astharof à te garder en vie. Je… »
Il s’arrêta, la voyant au bord des larmes.
« - Je ne peux y croire » Murmura t-elle d’une voix tremblotante. « C’est impossible mais comment Astharof est-il au courant de se secret si personne ne l'a dévoilé ? »
« - Tu ne le devines dont pas ? C’est ta mère, qui pour te protéger à parler, avant de se faire assassiné par l’un de ses sbires. Elle… » Il ne poursuivit. Yukina se jeta contre lui, rageusement, les larmes aux yeux. Asyendil lui prit les poignets et l’immobilisa. Elle s’effondra en pleurant.
« Je suis sincèrement désolé, Ni ton père, ni moi ne pensions à cette époque que cela prendrait une telle tournure. Mais comprends-le. Il ne pouvait donner ce pouvoir à n’importe qui. Il te faisait confiance et t’aimait plus que tout. Tu as le cœur pur Yukina. Jamais tu ne feras de mal. Il n’y avait que toi pour porter ce tel fardeau. Et crois moi je le regrette amèrement. » Poursuivit-il en l’enserrant tendrement. Elle se laissa faire et se calma peu à peu. De longues minutes s’écoulèrent.

Elle finit par poser la question qui l’obsédait :
« - Si Astharof me retrouve, qu’adviendra t-il de moi ? »
« - Il te tuera et récupéra ton pouvoir par le biais de sortilège et de magie noire. Il deviendra alors invincible et rien ne pourra étendre sa domination et sa quête de pouvoir. Les autres royaumes et tous les peuples de cette terre seraient menacés. Ce monde tomberait dans le chaos le plus total.
Mais cela n’arrivera jamais. Je t’en fais la promesse. Astharof ne te retrouvera pas.
» Il la serra plus fort encore. Elle renifla et sécha ses larmes.
« Tu devrais te reposer maintenant, nous aurons une longue route à faire, avant d’être en sécurité. Allonge toi et fermes les yeux. Ni penses plus. » Lui murmura t-il tendrement. Elle obéit sans poser plus de questions. Asyendil usa un peu de son don pour l’apaiser. La princesse s’endormit rapidement. L’elfe reporta son intention sur El Diablo. Le démon s’était tu, il était sidéré par toutes ses révélations.

Tous deux continuèrent leur conversation, autour du chaleureux halo de lumière flamboyante.



Karasu :

L’assassin avait repris son manteau et s’était emmitouflé avec. Rhyn lui tendit la décoction. Il la remercia, pour tout ce qu’elle fit sur le camp et but la mixture sans broncher malgré l’odeur et le goût étrange qui s’en dégageait. Il ne préférait pas savoir quels en était les ingrédients.
Ezéchiel s’était radoucit avec la guérisseuse. Les tensions qu’ils avaient eues dans la journée s’étaient envolées mais cela ne cachait que plus encore sa colère… Puis ils mangèrent en silence. Il ne leur restait plus beaucoup de vivre. Juste de quoi tenir encore un jour ou deux.
Tous les deux assis autour du feu, semblaient perdus dans leur pensée. L’assassin se réchauffait doucement. Le silence n’était cette fois pas pesant. Mais agréable. Cependant Leur mission était un échec et cela, tous deux en avaient parfaitement conscience. L’assassin finit par briser le silence et évoqua le sujet.
« - Je suis désolé. Yukina nous a échappé. Je n’ai pas réussi à retenir l’elfe. »
Murmura Karasu en regardant Yévil. Rhyn ne répondit pas. Nul doute qu’elle réfléchissait mais restait flegmatique comme à son habitude. Chose qui énervait Karasu mais il se contint.
« - Je ne sais comment Astharof réagira face à cet échec mais je suis prêt à en prendre l’entière responsabilité. » Poursuivit-il sans ciller.
« - Nous verrons bien. » Dit-elle simplement, toujours impassible. « Pour l’instant nous avons besoin de repos. Profitons de cette nuit pour dormir un peu et oublier cela. »
« - Oui. Tu as raison. »
La conversation venait de s’arrêter aussi brusquement qu’elle avait commencé.

Ezéchiel s’allongea sur le dos et fixa le ciel au dessus de lui. Entre les branches, il tenta de chercher l’éclat de la lune sous le voile nuageux. Mais il ne le trouva pas. Une nuit sans lune. Sombre et chargée d’humidité. Sans doute allait-il pleuvoir demain. Un léger souffle d’air faisait bruisser le feuillage d’automne. On aurait pu croire aux murmures de fantômes qui hantent la forêt. De nombreuses légendes s’entrecroisent et se contredisent au sujet de ce lieu centenaire. Certaines sont horribles, d’autres sont magnifiques. Mais il était impossible de discerner le vrai du faux tant elles ont été déformées et racontées. Le reste du bois était silencieux, paisible. Karasu ferma les yeux et se laissa aller, bercé le vent et par ces contes d’enfants qu’il avait entendu ici et là. Le loup dormait à ses côtés. Il était calme et sa respiration était régulière. Les chevaux non loin de là, se détendaient eux aussi. Tous l’avaient bien mérité.

Les heures s’écoulèrent lentement. Ce n’est qu’en plein milieu de la nuit qu’Ezéchiel se réveilla. En réalité, il ne dormait pas vraiment. Il somnolait plutôt. Le combat contre cet elfe au passé si proche de celui de Ghalan l’avait rempli d’amertume et de haine. Il ne pouvait oublier ces sentiments si vifs et si piquants. Il n’arrivait pas à trouver le véritable sommeil. Il s’assit en tailleurs. Son bras le lançait péniblement mais il ne se plaignait pas et outrepassa la douleur. Il remit du bois mort dans le feu. Attisant les braises. La nuit était froide. Rhyn dormait. Elle aussi était blessée. Il l’enviait quelque peu. Elle avait trouvé le sommeil. Lui, bien qu’étant à demi démon, avait aussi besoin de se reposer. Moins que pour les hommes, certes mais il en avait besoin. Et cela faisait déjà deux jours qu’il n’avait pas dormi profondément.

Mais incapable de se détendre il se leva et marcha un peu. Il revint sur le lieu de son combat. Ses armes étaient toujours là. Il extirpa son katana de l’écorce du bouleau et récupéra le second et sa dague restés au sol. Il les nettoya et revint au camp. Il s’agenouilla doucement près de Yévil et caressa le loup. Celui émit un faible jappement et ouvrit à peine les yeux. Il respirait à présent avec difficulté. Il était très faible. Trop faible. Il avait perdu beaucoup de sang. Karasu l’examina plus attentivement. Il posa sa main sur sa tête. Son corps entier était parcouru de petits soubresauts. Il tremblait. Un filet de sang coulait de sa gueule et de son museau. Le loup n’en avait plus pour très longtemps et ce malgré les soins apportés par Rhyn. Yévil ne tiendrait pas jusqu’à l’aube. Et c’était inutile de réveiller la guérisseuse. Elle ne pourrait rien y faire. Des larmes apparurent au coin des yeux de l'assassin. Ses pupilles étaient devenues si sombres. Ses larmes coulèrent secrètement sur ses joues et tombèrent sur les poils drus du loup qui gémit à leur contact. Son maître le rassura. Il sentit sa langue râpeuse contre sa main. Yévil ouvrit les yeux et regarda son maître intensément et tristement. Il ressentait sa douleur et sa tristesse. Tous deux se comprenaient mutuellement. Le loup tenta de bouger mais il gémit. Son maître le plaqua contre le sol. Ezéchiel prit alors une décision. Il attrapa l’un de ses katana. Il le leva au dessus du loup et l’abattit rapidement. Le sabre se planta profondément dans la terre brune à quelques centimètres de Yevil. La garde dorée reflétait la lumière du feu en tous sens. Étincelante, elle projetait des éclats lumineux au sol tout autour d’eux, les auréolant d’or et de lumière.

L’assassin retomba près de son compagnon. Le regard du loup le suppliait de mettre fin à ses souffrances. Il ne pouvait s’y résigner. Non il ne pouvait être l’assassin de son ami. Il se pencha au dessus de lui et prit sa tête entre ses mains. Son front effleura les poils du loup.
« - Ne crains rien Yévil, nous nous retrouverons je te le promets. » Lui souffla t-il à son oreille. « Restes tranquille et attends moi je t’en pris. Tu dois être fort une fois de plus. Attends moi, attends moi, je vais revenir… » Il se leva, prit le reste de corde qu'il avait dans ses affaires et un morceau de bois qu'il alluma. Puis il jeta un regard circulaire. Il n’y avait rien d’inquiétant. Rhyn n’avait pas bougé et ne l’avait pas entendu. Elle dormait paisiblement. Il se dirigea furtivement vers la scène de son combat et étudia les traces. Le sol était humide en cette saison et en particulier dans les sous-bois. Les feuilles étaient craquelées. Certaines branches étaient cassés et à par endroit il y avait des traces de sang. La piste s’enfonçait profondément dans la forêt. Il regarda une dernière fois le camp, croisa le regard implorant de son loup mais détourna aussitôt le regard. Sa décision était prise. Il avait une idée. Et bien qu’elle lui paraisse insensée, il se sentait obligé de la tenter. C’était sa dernière chance de sauver son compagnon. Il s’engagea sur les traces d’Asyendil, allant une fois de plus au devant du danger. Ezéchiel espérait être de retour avant le levé du jour mais il ne pouvait savoir ce qui arriverait…

Il marchait d’un pas rapide. Ne pouvant contenir ses larmes et sa tristesse qu’il ne répudia pas. Non pas cette fois. Cette faiblesse. Sa faiblesse. Humaine qu’il partageait quotidiennement et que les hommes appellent "Amitié". Non. Cette fois, il se laissa envahir par la douleur et la tristesse de perdre un être cher. La forêt était calme, lui débordait d’émotion. Quelques rongeurs fuyaient à son approche. Un hibou s’envola. L’assassin ne s’arrêtait que de temps en temps pour voir s’il était toujours sur les traces. Le temps, devenu si précieux s’écoulait implacablement. Il courait parfois même. Répudiant la douleur qui parcourait son bras et ses poumons en feux. Oubliant la fatigue et même le pourquoi qu’il l’avait poussé à cette traque macabre. Il avait perdu la notion du temps.

Les ténèbres l’entouraient et il crut qu’il n’en sortirait jamais mais brusquement, une lueur tremblotante, vacillante percuta le coin de sa pupille alors qu’il s’était arrêté à bout de souffle. Une très faible lumière attira ses yeux devenus plus sombres que la nuit. Il éteignit sa torche et se rapprocha furtivement. Évitant les branches qui craquent, les buissons. Il usa de ses sens. Ses capacités développées, Il pouvait se dissimiler aisément dans l’obscurité. Il devenait invisible aux yeux du monde. Il n’était plus qu’une ombre parmi les ombres. Il se cacha derrière le tronc du cryolepse et porta sa main à son sabre mais se retint subitement. Là, à quelques mètres à peine de lui se trouvait Asyendil. En face de lui se trouvait ce démon à la peau noire. Et à leur côté, la jeune elfe qui dormait paisiblement, sous la chaleur des flammes. La licorne était là, plus loin, légèrement dissimulée dans l’ombre. Le halo du feu ne l’atteignait pas. Le renard était là et le phénix était perché. Ils n’avaient pas senti sa présence. Le vent était dans le bon sens. Mais l’assassin ne pouvait surgir comme ça. Bien sur cela créerait un effet de surprise mais le bras dans le plâtre, il ne pourrait pas se défendre longtemps. Surtout que tous semblaient en parfaite santé même l’elfe. Il tenait son épée contre sa poitrine. Karasu préféra attendre et écouter. Le démon et l’elfe était en pleine conversation.
« - Pierre. Je pense qu’il serait sage de partir demain. Nous devrions rentrer au plus vite au Repère des Rebelles. Yukina y sera en sécurité. »
Le démon acquiesça.
« - Oui. Si tu te sens mieux. Mais nous devrons faire attention de ne pas passer à proximité de Walkïntz. Cela pourrait devenir dangereux si quelqu’un la voyait. »
« - Oui tu as raison. Nous devrons rester sous le couvert des arbres. A quelle distance se trouve le Repère de la Capital ? »
« - A deux, trois heures environ de marche. Ce n’est pas loin. Mais il est possible qu’Astharof ait fait renforcer les patrouilles autour de la citadelle. »

« - Ne pouvons-nous pas prévenir les autres de notre venue…. »

Karasu était captivé par leurs paroles. Il les buvait, assoiffé et en voulait toujours plus. Mais il commit une grave erreur. Il oublia ce qu’il l’entourait en ne se focalisant que sur eux deux. Il le comprit immédiatement lorsqu’il sentit quelque chose le piquer dans son dos. Il se retourna aussitôt. Il vit immédiatement la corne fendre l’air pour s’abattre avec violence dans le tronc du cryolepse, manquant de peu de l’embrocher. Il recula et se retrouva en vu des deux rebelles. Tous deux se levèrent et prirent leur arme. Karasu évita la ruade de la licorne et sans réfléchir se précipita sur la princesse. Il la prit à la gorge et en une fraction de seconde la plaqua contre l’arbre. Il dégaina son katana et lui appuya sur la carotide. Yukina n'avait pas eu le temps de réagir, elle était encore sous l'emprise du sommeil et ne réalisait pas encore ce qui lui arrivait. Toutefois elle dégluti lorsqu’elle reconnut le mercenaire et qu'elle sentit la lame sur sa peau. Karasu était peut être blessé mais n’avait point perdu de sa vivacité et de sa force. Au contraire, l’état de son ami l’avait rendu plus fort, car il se battait pour une chose. Et cette chose l’animait et le remplissait de force et de détermination. Toujours cette faiblesse, cette faute qu’il avait commise il y a longtemps. Découvrir l’amitié. Ses capacités décuplées et notamment sa rapidité, un seul bras lui suffisait. Asyendil et le diable dont il connaissait enfin le nom s’arrêtèrent net devant le danger qu’il représentait. Les animaux se figèrent également.
« - Poses ton arme Karasu. Tu n’as nul part où aller. Je suppose que tu en as assez entendu. Tu es fini. » Argua le guérisseur, d’un ton plein de mépris en se rapprochant de l’assassin délibérément.
« - N’avances pas ou je la tues » Lui répliqua fermement l’assassin en appuyant sa lame sur la carotide de l’elfe effrayée.
Un léger sourire apparut sur le visage de son adversaire.
« - Tu ne lui feras pas et tu sais pourquoi ? Évidemment que tu le sais. Vous avez besoin de Yukina pour acquérir la puissance que vous convoitez tant ! »
Un sourire machiavélique, lui, apparut sur le visage d’Ezéchiel.
« - Tu viens de commettre là une grave erreur Asyendil. » Pour appuyer ses dires, il fit glisser sa lame argentée le long de son cou et d'un geste sec, lui trancha la chaire. Le sang gicla. La princesse hurla de douleur. L'entaille était profonde et sanguinolente. Puis il la laissa tomber, replaçant la lame sur sa gorge et en exerçant une légère pression. L’elfe recula bouillant de rage et de stupeur. Yukina était défigurée. Sa blessure partait de son oreille droite, descendait le long de sa joue et de son menton. Le long de son cou et se terminait dans le creux de son épaule gauche. Non Karasu ne faisait pas dans la dentelle...
« - Cela ne me fait ni chaud, ni froid si elle se vide de son sang et qu’elle meure ! » Ironisa Karasu
« - Alors laisses là ! » S’écria Asyendil, qui avait perdu de sa contenance Tu es venu pour moi. Je sens ta colère et c’est ce qui ta trahit.
Prends-moi à sa place si tu le désires. Tu moi si cela peut assouvir ta
peine et ta douleur. Qui je suppose sont en rapport avec ton loup. Peut
être est t-il mort. Ou alors c’est qu’il se trouve actuellement dans
ses dernières heures. Emmènes moi. Je peux le sauver. J’en ais le
pouvoir. Tu l’as sans doute remarqué lorsque je t’ai battu plutôt dans
la journée. Yukina n’avait plus aucunes marques. Prends-moi ou tus-moi
mais laisses là en vie. »
. «
« - Quelque perspicacité ! » Lui répondit aussitôt Karasu. Il le jaugea longuement, puis il regarda la jeune elfe. Il ne l'avait pas entaillé assez profondément pour qu’elle meure. Aucune artère, ni aucun vaisseaux important n'étaient touchés. Il avait retenu son coup et il en était mieux ainsi. Elle perdra beaucoup de sang peut être... De plus elle en gardera la cicatrice. Sa signature en quelque sorte. Cette pensée le ravie. Puis il reporta son intention sur Asyendil. Celui-ci avait raison. Il avait remarqué que les traces laissées par les liens sur la chaire de la princesse avaient bel et bien disparu. Après plusieurs minutes de silence, Il accepta la proposition. Il enleva la corde qu’il avait prit et la lança en direction de Pierre.
« - Bien ! Attache-le fermement ! » Ordonna t-il.
« - Fais ce qu’il dit Pierre je t’en pris. » Le démon à la peau noire ramassa la corde et s’avança près d’Asyendil.
« - C’est de la folie, de la pure folie. Ils te tueront. » Lui murmura El Diablo. Si bas que seul l’elfe pouvait entendre.
« - Peut être mais je préfère prendre ce risque, plutôt que de voir Yukina entre leur main. Fais-le ! » Pierre s’exécuta. Il lui lia les mains dans le dos et serra fortement les liens.
« Ne t’en fais donc pas pour moi. J’arriverais à m’enfuir. Je peux utiliser ma magie n’importe quand et je connais la citadelle de Walkïntz mieux que quiconque s’ils m’y emmènent. Des passages secrets et mystérieux qui j’en suis sur n’ont pas été découverts. Ais confiance en moi. Dès demain, repars en direction du Repère et préviens les autres que notre couverture est en péril. Ne t’arrêtes pas et fais très attention. Je reviendrais. »
El diablo acquiesça peu convaincu mais forcé.
« - Asyendil… » Murmura Yukina.
« - Ne t’en fais pas. On se retrouvera. » Sur ces mots, le guérisseur s’avança en direction de Karasu qui lui plaqua son arme sous la gorge. Yukina se dégagea aussitôt et recula effrayée.
« - Si l’un de vous nous suit ou tente quoique se soit, je le tus ! » Menaça fermement l’assassin. « Un rebelle de moins ne peut pas faire de mal… »
« - Ils ne tenteront rien. Je vais sauver ton loup, car je le reconnais maintenant, ce n’était pas loyal. Après libre à toi de décider de mon sort. » Karasu le poussa en avant, le pressant de la pointe de son katana dans son dos.
« - Non ! » Cria Yukina en se précipitant vers lui. Pierre la retint et tous deux les regardèrent disparaître dans l’obscurité la plus totale de la forêt.

L’assassin et son nouveau prisonnier s’étaient tus. Il l’obligeait à forcer l’allure. Ne sachant même pas s’il était déjà trop tard ou non. Asyendil avait en réalité une idée. Il allait soigner le loup, si celui-ci était toujours en vie. Il était pratiquement convaincu que Karasu ne le tuerait point. Non il l’emmènera devant son roi pour être torturé et découvrir l’identité des rebelles ou toutes autres informations. C’était là son but. Voir Astharof. Il savait qu’il ne pourrait rien tenté par magie avec le chant de protection qui cernait la forteresse mais en se constituant prisonnier, il pourrait l’approcher et s’il joue bien le jeu et s’il abat ses armes au bon moment pourrait même mettre fin à son règne… Oui c’était là son véritable but. Le tuer et ainsi étouffer le mal dans son écrin. Karasu était bien loin de se douter d’une telle manigance… Ils marchèrent silencieusement. Le premier le cœur léger même en sachant ce qu’il l’attendrait. Le second, le cœur rempli de tristesse et d’inquiétudes. Les premières lueurs de l’aube finirent par percées le feuillage sec et appauvris des arbres.
"C’est trop tard." Pensa Karasu. "J’arrive trop tard." Il ne cessait de se répéter cette phrase et pourtant une lueur d’espoir persistait à briller dans son cœur. Une flamme, frêle et tremblotante, qui au moindre souffle pouvait s’éteindre. Mais vigoureuse, elle résistait.

Le rebelle et le mercenaire débouchèrent finalement sur le camp. Rhyn était debout et fur surprise de voir Karasu réapparaître si brutalement avec un prisonnier. L’assassin rengaina son arme et s’approcha de Yévil, le regard chargé d’émotion. Rhyn qui était juste à côté posa une main sur son épaule. Il la regarda interrogateur.
« - Yévil va bien. Il est très faible mais je lui ais donné quelque chose pour qu’il respire mieux et le calmer. »
« - Merci Rhyn »
Lui souffla t-il. Puis il se retourna vers l’elfe.
« - Soignes-le maintenant. »
« - Pour cela j’ai besoin de mes mains. »
Ezéchiel le détacha, avec une certaine méfiance. Sentiment partagé avec Rhyn, qui avait posé sa main sur son poignard.
Asyendil s’agenouilla, il posa sa main sur le loup qui nerveux essaya de le mordre. Il évita ses crocs. Murmura quelques paroles. Une lumière blanche, vive jaillit, auréola le loup. Les traces de morsures sur sa peau s’effacèrent peu à peu sous les yeux soucieux et impressionné des deux sbires d’Astharof. Le peu d’énergie qu’Asyendil avait recouvré cette nuit là, venait de se dissiper. La blessure était profonde. Elle nécessita plus de soins qu’habituellement. La lumière s’atténua peu à peu et disparu. L’elfe se retourna alors vers l’assassin et déclara que les chairs, les organes et les os étaient reconstitués. Dans quelques heures, le loup s’éveillera en pleine forme. Puis il du s’asseoir non loin de là. Il n’avait pratiquement plus d’énergie et la douleur de sa blessure était revenue, vive. Voyant son état, Karasu ne le rattacha pas. Il ne pourrait pas fuir de toute façon. Il s’assit aux côtés de Yévil et caressa le loup. Il sentait le regard de Rhyn sur sa nuque.
« - Si Yévil se réveille dans quelques heures, nous reprendrons la route en direction de Walkïntz. Cela te convient-il ? »
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMar 3 Nov - 19:12

Kean :

A travers la forêt de l’Oublié, le demi-elfe continuait sa route à vive allure. Au bout d’un long moment, il fit ralentir Monoka afin qu’elle puisse reprendre son souffle. Inutile de l’épuiser, la route était encore longue et nul ne pouvait prévoir ce qu’il allait se passer. Marchant au pas, la jument sentit l’odeur de l’eau fraiche. Elle se dirigea vers le petit ru qui circulait entre les racines. Fye le faucon volait toujours au dessus des arbres sans les perdre de vue.

Alors que Kean réfléchissait à la route à suivre il entendit des bruits sourds mais réguliers. Bam… Bam… Bam… Le bruit sourd d’une arme qui cognait contre un arbre. Kean n’eut pas de mal à le reconnaître, il arpentait depuis assez longtemps les forêts pour reconnaître clairement le bruit d’une hache s’abattant sur un arbre. Il restait immobile un moment afin de découvrir la provenance du vacarme. Se fiant à son ouïe fine, il dirigea le cheval droit sur le bruit prenant garde à ne pas faire lui-même du bruit.

En approchant une multitude de « bam » se faisaient entendre. En toute discrétion, Kean était arrivé aux abords du chantier des bucherons. Il observait les lieux et les hommes. Plusieurs bucherons étaient à l’œuvre, s’affairant à faire tomber des arbres immenses. Plusieurs tonalités se mélangeaient en une mélodie brute. Chaque hache donnait un ton différent. Des arbres étaient déjà à terre, des hommes s’affairaient à couper les branches, afin d’avoir seulement le tronc. Les branches étaient aussi récupérées. Le manège des hommes était rythmé comme un ballet. Chacun avait sa place et accomplissait sa tache sans rechigner. De vrais petits soldats… Kean cherchait le chef. Il lui semblait avoir reconnu les plus anciens bucherons. De ce fait, il ne serait pas étonné de connaître le supérieur de ces hommes.


Le vent venait de tourner, apportant l’odeur du demi-elfe et du cheval sur le camp. Un chien humant l’odeur se leva, regarda dans la direction de Kean puis partir à l’opposé pour prévenir son maître. Kean attendit calment la suite des évènements. Quelques instants plus tard, un homme traversa le chantier pour se positionner devant Kean. Les deux hommes se toisèrent du regard. La tension était grande. L’affrontement aurait pu avoir lieu, mais finalement ils se sourirent. Ils s’étaient reconnus. Le chef des bucherons était un homme d’assez grande carrure. Ses bras étaient musclés à force de donner des coups de hache. L’ancienneté et la fatigue se lisait sur son visage. Shaolan descendit de son cheval pour se mettre à la hauteur de l’homme. Enfin à sa hauteur, il le dépassait d’au moins une tête voire plus… Ils se serraient chaleureusement la main.
« Shao content de te voir. Tu sais que tu m’as fiché une sacrée trouille, j’ai cru que c’était encore un des ces chiens galeux de bandits.
- Hé non, Igor ce n’est que moi. Alors vielle branche comment vas-tu ?
- Ma foi, on fait aller. Mais allons nous mettre dans un coin plus chaleureux pour converser. »


Shao acquiesça. Prenant Monoka par la bride, il suivit Igor le bucheron. Igor était un ami de Kean. Comment ils s’étaient connus ? Eh bien dans une taverne en discutant de leurs haches respectives et en buvant l’eau de vie locale. Shaolan en avait passé des soirées avec pour seul compagnie Igor et des bouteilles. Mais Igor n’était pas seulement un compagnon de beuverie, c’était un très bon combattant. Kean avait eu l’occasion de se battre à ses cotés. De plus Igor avait aussi les qualités d’un bon meneur d’homme. Il choisissait très bien ses bucherons, tel un général avant son armée. Et pour tout cela, Kean le respectait.

Traversant le chantier, les hommes étonnés regardèrent passer le demi-elfe mais ils reprirent vite leur travail. Proche du chantier, se trouvait le camp des bucherons. Le camp regroupait les tentes et les vivres des hommes. Il était surveillé par des hommes armés. Les troncs d’arbres débitaient se trouver aussi à l’intérieur du camp. Un bucheron veille toujours sur sa marchandise. Les deux hommes entrèrent dans la tente d’un milieu, la plus grande mais pas la plus luxueuse. C’était la plus grande car Igor était le chef et il avait besoin de place pour entreposer des cartes et des armes. Mais Igor n’abusait pas de son autorité. Il fit signe à Kean de s’asseoir sur un banc près du feu. Igor mit de l’eau à chauffer avec des herbes, ce qui étonna particulièrement Shaolan :
« Eh ben Igor qui boit de la tisane, les temps changent vraiment…
- Eh chasseur à la noix, on t’a jamais dit que c’était mal de se moquer d’un ancien !! L’alcool est de plus en plus cher et je ne veux pas que tu vides mes réserves.
- Bien vu, mais ne crains rien, il est encore trop tôt pour boire... C’est pour qui tout ce bois ?
- C’est pas faux. Ah j’ai reçu une commande d’un architecte pour je ne sais quel bâtiment. Tant qu’il paye, je m’en fiche.
- Tu sais que ça peut être pour le pseudo « roi ».
- Ouep mais il faut vivre et pouvoir payer toutes les taxes. Même si je ne l’apprécie pas non plus. Et toi pour qui tu travailles maintenant que Ghalan est mort, tu as toujours ta charge de chasseur ?
- Ahem. Disons que je travaille pour le bien de tous. Je suis toujours chasseur mais mes proies ont changé… Je combats toujours les bandits et les ombres, ça n’a pas changé.
- A haha un chasseur sans chien mais un foutu bon chasseur. Tu m’étonneras toujours p’tit. Je suppose que tu n’es pas étranger à la résistance ?

- En effet, je cherche aussi d’éventuels rebelles. Mais ce n’est pas simple. On doit agir dans la discrétion la plus totale. Puis il faut trouver des hommes qui n’ont pas peur de s’engager contre quelqu’un de puissant capable de toutes les bassesses possibles. » Kean se tut même si il détestait au plus haut point Astharof il avait la lucidité de reconnaître sa puissance. Igor se tut aussi, versant la tisane dans deux tasses. Il réfléchissait aux paroles du chasseur.

Sirotant la boisson, Kean observait son ami. Ce dernier était pensif, puis il vida d’un trait sa tasse sous le regard étonné du demi-elfe.
« Tu sais gamin, je ne serais pas contre de tout faire pour botter l’cul à ce foutu arriviste. Mais je refuse de me terrer dans un trou à attendre le bon moment pour agir. Rassure toi je ne compte pas non plus agir tête baissé. Mais sache Shaolan que moi et mes hommes seront là quand il le faudra. Voila ce que le vieil Igor avait à dire !
- Eh bien la tisane te fait de l’effet ! Je ne te demandais rien, mais j’apprécie ton offre. Cela serait idiot et stupide de ma part de la refuser. Des bucherons ne pourraient qu’être utile pour nous tous. Ne change pas d’habitude pour autant. Cela serait suspect si on apprenait qu’Igor le bucheron a arrêté son activité. Inutile d’orienter les soupçons vers toi. En allant remettre ces troncs tu pourras fureter en ville pour acquérir des informations. Mais es tu sur que tes hommes sont d’accord pour te suivre ?
- Tout à fait sur. Ils maudissent tous le roi actuel et regrettent Ghalan. Ils seraient ravis de se débarrasser des soldats aussi.
- Parfait. Je te tiendrais au courant si il y a des batailles à préparer ou autre. »
Kean but le reste de sa tisane. Igor se leva et se dirigea vers un des ces coffres. Il en sortit une bouteille, d’eau de vie bien sur. « Allez un p’tit verre pour signer notre pacte ! » Alors qu’Igor ouvrit la bouteille, un cri d’oiseau se fit entendre. Kean reconnut l’appel de Fye. Inquiet, il se leva et sortit de la tente. Igor posa la bouteille et le suivit.

Fye survolait le camp et vint se poser sur l’épaule de Shaolan. Le demi-elfe fut rassuré, Fye n’avait rien. Il voulait simplement prévenir Kean, qu’un aigle le cherchait. L’aigle surgit de la forêt et se posa sur le bras qu’avait tendu Kean. C’était un animal de grande envergure. Il était ravi d’avoir trouvé le destinataire de son message.
« Mizuki me charge de vous demander de revenir au repère au plus vite ! » Pour seule réponse, Shao hocha la tête, caressa l’aigle et lui donna l’autorisation de partir. Son visage s’était fermé. Son regard avait durci. Il se tourna vers Igor.
« - Je dois partir. Nous nous reverrons bientôt je pense.
- Bien. Je comprends. A bientôt mon ami. Prends soin de toi. »
Igor avait compris que l’aigle étaient un messager, même si il n’avait vu aucun message. Voyant le changement d’humeur de Shaolan, il se doutait de l’urgence. Igor accompagnât Kean jusqu’à la sortie du camp. Le demi-elfe retrouva une monture fraiche et rassasier. Monaka avait eu de l’avoine et des soins. Monté sur Monoka, Kean salua Igor et ses hommes puis partit au galop encore une fois. Parcourant la forêt à bride abattue, Kean se demandait pourquoi Mizuki l’avait appelé ? El Diablo avait il disparu ? Il évita de se poser trop de question, se concentrant sur le long qu’il devait parcourir avant de retrouver le repère.

Quelques lieux et quelques heures plus tard, Kean arriva aux abords du repère. Avant d’entrer dans le repère il écouta les alentours à le recherche du moindre bruit suspect.


Drakul

Le prince avait maintenant sa demeure mais n’aimait pas rester sans rien faire. Il décida donc de voler dans les environs jusqu’à la fin de la nuit.
En survolant la forêt un groupe l’intrigua. Il sentit d’abord une forte odeur d’elfe, mais fort heureusement l’elfe avait l’air très faible et peut être le prisonnier de deux individus : Un homme qui présentait une aura démoniaque et une femme humaine. Il prit la forme d’un chauve souris et virevolta près d’eux pour bien les observer. La femme lui disait vaguement quelque chose, ses cheveux rougeâtres et ses yeux aux reflets vert foncés, il était sur de la avoir déjà vu. Il fouilla dans sa mémoire puis trouva enfin. Il alla se percher en haut d’un arbre, repris forme vampirique et s’adressa à la fille :

-Bonsoir demoiselle, nous nous sommes déjà vu quelques parts il me semble, sauf que vous étiez plus petite, cela remonte à une dizaine d’années. Je pensais que vous ne seriez plus de ce monde vu dans l’état où je vous avez laissé.

Le prince ricana et satisfait disparu avant que les individus réagissent.


Almendra

Nous chevauchâmes plusieurs heures, ce qui fit que nous arrivâmes aux abords de la citadelle au beau milieu de la nuit. Tom s’arrêta brutalement. Il fit faire un demi-tour sur place à Flamme et brandit son arc. Era le lynx grogna en direction des arbres. Trois paires d’yeux nous guettaient, je compris instantanément de quoi il s’agissait.

-Ne tirez pas Tom, ce sont sûrement les autres loups !

-Quels autres loups ? d
emanda le chasseur perplexe.

-A part Canis, il y a aussi trois autres loups qui me suivent et sont amicaux. Ils ont juste très peur des humains, c’est pourquoi ils restent en retrait.

-Pourquoi ne pas me l’avoir pas dit plutôt !
Gronda l’archer.

- Excusez-moi, j’ai oublié. Répondis-je en rougissant gênée.

Tom redirigea Flamme et à peine quelques mètres plus loin, nous traversâmes plusieurs ponts en bois au dessus de profonds ravins. Tom me parla :

-Il y a plusieurs entrées secrètes pour accéder au repère. Pour les personnes à pieds, il y a une trappe quelques part mais je ne te dirais pas où. Nous, nous allons accéder à l’entrée pour cavalier.

Nous avançâmes jusqu’à une cascade. Puis à mon grand étonnement, nous traversâmes la barrière d’eau pour aboutir à une vaste caverne.
Je descendis de cheval en prenant soin de déposer Canis avec douceur. Les autres loups préférèrent rester à l’extérieur. Je me tournais vers Tom.

-Vous pourriez m’apprendre à tirer à l’arc ?

Tom sourit

-Pourquoi pas, oui à l’occasion. Peux-tu t’occuper de flamme, je dois me rendre au plus vite auprès des personnes qui m’ont contacté.

Je le vis se diriger vers un escalier en pierre en colimaçon et monter.
Un garde rebelle m’indiqua où se trouvaient les écuries.
Je pris donc Flamme par la bride et cherchait un emplacement libre. Mon ventre se noua quand je reconnu Monoka mais heureusement nulle trace de son maître.
Trouvant un box libre, je fis entrer Flamme et m’empressais de le desseller et de lui retirer la bride. Ensuite j’allais chercher un sceau d’eau et du foin pour l’étalon. Je lui fis quelques caresses puis je le laissais tranquille.
En repartant, je décidais d’aller voir Monoka, je culpabilisais de l’avoir renversé.
Hélas en m’approchant la jument s’agita paniquée. J’essayais de la rassurer mais je n’y arrivais pas. J’utilisais donc l’hypnose.

« Doucement ma belle, n’ai pas peur…Je suis tellement désolez de t’avoir bousculé la dernière fois, je te promets que je ne recommencerai plus ».

La jument se calma, je rentrais dans le box et la caressais. Je cru bien faire ensuite en levant l’hypnose mais la jument sursauta et se cabra en hennissant. Je sortis donc précipitamment du box et m’éloignais le plus vite possible des écuries. J’avais peur d’attirer l’attention surtout celle de son redoutable maître.
Je vis que Canis et Era s’était chacun de leur coté trouvé un coin où s’installer. De mon coté, je décidais d’essayer de retrouver Tom, vu que je n’avais pas reçu de consignes particulières où et quand le retrouver.
Je pris donc l’escalier en colimaçon. J’arrivais dans un lieu difficile à décrire. J’étais comme à l’intérieur d’un arbre géant. Un petit escalier en bois fin montait le long. Je grimpais jusqu’en haut. Au sommet, je compris que c’était bien un arbre géant. Des plates formes avaient été installées faisant offices de plancher. Les branches étaient des passerelles qui menaient à d’autres plates formes. Je me sentais complètement perdu, je ne savais pas où aller. J’étais contente d’être sous forme humaine, car les quelques personnes que je croisais n’avaient pas l’air de se soucier de moi, je sentis même une sorte d’agitation. Je regardais par curiosité au bord de la plates forme à quelle hauteur j’étais : 10 mètres au moins. Je me retournais et m’apprêtais à prendre une passerelle pour continuer à chercher Tom quand une voix menaçante à coté de moi retentis.

- Que fais-tu là !?

Je sursautais en reconnaissant Kean. Il s’avança vers moi, alors prise de panique je reculais brutalement, ce qui me fit basculer et tomber en arrière dans le vide.
Je sortis précipitamment mes ailes et commençais à me retourner, hélas je n’en n’eus pas le temps. Les os de mon aile droite se brisèrent en percutant violemment le sol. Ensuite mes cotes du coté droit se fêlèrent en touchant le sol puis ma tête cogna et je perdis connaissance.


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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMar 3 Nov - 19:18


Kimiku :

La jeune femme avait été toute la journée en proie aux remords. El Diablo était parti tôt la veille. Elle n'avait toujours pas eu de nouvelles. Il lui avait pourtant certifié que cela irait vite. Pourtant elle était certaine que les choses ne s'étaient passées comme il l'avait prévu. Elle l'avait ressentit toute la journée. Quelque chose n'allait pas. Et cela lui pesait grandement. Elle n'avait pas réussie à trouvé le sommeil, la nuit dernière. Et l'appétit lui manquait grandement. Elle était sur les nerfs et ne voulait voir personne.
De plus Ouriou qui avait survolé une grande partie de la forêt, toute la matinée, ne les avait pas retrouvés. Ni la princesse, ni ses deux poursuivants. Une légère odeur de sang planait dans l'air, aux ras de la canopée et cela ne signifiait rien de bon. Épuisé par ses efforts en vains, Kimiku lui avait finalement demandé de revenir. Le dragon ne pouvait couvrir tous les hectares de la forêt. Le dragon avait obtempéré. Il avait trouvé une petite clairière non loin de là ou il y était un peu à l'étroit mais c'était mieux que rien. Kimiku l'avait rejoint et avait passée l'après-midi à ses côtés. Cherchant désespérément une solution, une excuse aussi. Car oui elle apprit que Kimiku avait envoyé un message à Kean. Et elle se doutait bien que celui-ci ne tarderait pas à revenir... elle était rentrée un peu avant la nuit.

Elle était assise devant le foyer de la pièce principale. Le feu l'attirait et la réchauffait. Les yeux mi-clos, elle était plongée dans ses pensées. Bien loin de se douter que le semi-elfe venait tout juste de rentrer au repère. Elle ne faisait pas attention à ce qui l'entourait. Elle devrait bientôt retourner voir Astharof et ne savait vraiment pas ce qu'elle lui annoncerait. Le sort de la princesse et du démon l'inquiétait plus que tout. Comment cachera t’elle son trouble devant le souverain ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Elle avait donc peur et encore cette nuit là, était incapable de trouver le sommeil. Elle restait figée, loin de l'ambiance agitée de Repère dont elle ne savait même pas la cause.



Yivila

Aeilin allait beaucoup mieux depuis l’arrivée dans le repère, elle se remettait de sa maladie petit et à petit.
Je languissais de rentrer chez nous avec mon père et ma sœur mais dans ses temps sombres, il était plus prudent de rester caché parmi les rebelles.
Il y avait d’autres réfugiés avec nous mais je m’ennuyais, je voulais être une guerrière et me battre avec les rebelles. J’avais 16ans et c’est l’âge pour les garçons d’apprendre l’art de la guerre. Hélas j’étais une fille, et une fille avait besoin de se battre pour s’imposer et se faire respecter. A la place, on m’apprenait à faire des bandages pour les blesses et quelques noms de plates médicinale.
Dans la citadelle, je ne tardais pas à rencontrer Mizuki, elle avait le même âge que moi, du moins son équivalent (250ans elfe =15ans humain). Devant mon désir de me battre et ma fougue, elle me montra ses armes : des shurikens, un long sabre et trois poignards.
Je fus très impressionnée par les shurikens, elle me montra comment m’en servir.
Notre passe temps favoris devient donc de s’entraîner à lancer des shurikens et des couteaux sur une cible. A force d’entraînement je finis par me révéler plutôt doué. Mizuki en parla à l’armurier du repère et celui-ci m’offrit une série de 6 petits couteaux très fins.
Mon père s’était mis à l’épée et apprenait aussi à se battre.


Kean :


Rentré au repère, Kean avait mis Monoka dans les écuries et Fye à la fauconnerie. En traînant dans les couloirs, à la recherche de Mizuki, il espérait avoir plus d’informations. Mais rien, les rebelles savaient tenir leur langue et c’était une bonne chose. Déambulant vers le cœur du repère, il sentit une odeur particulière qu’il connaissait et qui n’avait rien à faire ici. Il vit Almendra alors qu’il s’approchait d’elle, d’un ton menaçant mais sans crier :

« -Que fais tu là !? »

Kean assista à la chute d’Almendra d’un regard consterné. Mais il ne fit rien pour la retenir. Un homme, qui avait assisté à la scène, regardait Kean, cherchant une explication. Le demi-elfe lui dit simplement : « - Ah elles sont toutes folles de moi, elles tombent à mes pieds. C’est ça d’avoir la classe ! » Une touche d’humour, oui malgré sa colère, Kean faisait de l’humour. Plus sérieusement il demanda à l’homme d’aller chercher Mizuki. L’homme partit sans attendre.
Kean descendit dans le trou. Une femme arriva inquiète près de la demi vampire, mais elle n’osait s’approcher à cause des ailes.
« - Respire-t-elle encore ?
- Ouais, malheureusement. »
Il n’avait que chuchoter ses mots, il acquiesça pour rassurer la femme. Kean avait jugé rapidement de l’état de la chose… Rien de mortel.

Mizuki arriva rapidement avec Tom. Kean reconnu l’elfe et Tom. Tom inquiet se précipita vers Almendra. Il regarda Kean et demanda :
- Qu’est ce qui s’est passé ? Où plutôt qu’est ce que tu lui as fait ?
- Elle s’est vautrée toute seule. Mais qu’est ce qu’elle fout là ? Ne me dis pas Tom que c’est toi qu’il l’a fait venir ici ?
» Kean avait deviné à la réaction de Tom, qu’il connaissait Almendra. C’était d’ailleurs le seul à part Kean à la connaître. Donc le seul à lui avoir montré le chemin jusqu’ici ! Tom et Kean se connaissaient depuis quelques années. Ils avaient combattu ensemble. Ils s’entendaient bien en général, mais ils leur arrivaient d’avoir des différents plus ou moins importants. Pour Kean, Tom accordait trop facilement sa confiance, ce qui dans le passé avaient failli leur couter la vie. Pour Tom, Kean était trop impulsif. Les deux rebelles se regardaient, se jaugeant. Mizuki regarda médusée l’échange. La tension était palpable. Pour la faire redescendre, Mizuki déclara :
« - Ramassez là, on va l’amener à l’infirmerie…
- Non,
Kean coupa Mizu, une simple cellule lui conviendra. Autant éviter de l’amener au cœur du réseau.
- Mais c’est injuste elle a le droit à des soins
, Tom était énervé.
- Je n’ai jamais dit qu’elle ne doit pas être soignée ! Juste qu’elle doit éviter d’en savoir trop sur cet endroit !
- Pourquoi pas la mettre dans les cachots t’en que t’y es ?
- Oui tu as raison c’est une bien meilleur idée ! Je ne croyais pas que tu allais être d’accord !
- Je refuse, elle ne mérite pas ce traitement ! Elle..
- Tu ne sais pas quel danger elle peut représenter !
, Kean contenait sa colère, pour le moment, son ton était menaçant et froid. Je t’expliquerais une fois qu’on se sera occupé d’elle !
- Tu as intérêt d’avoir de bonnes raisons !
- Stop !
, Mizuki intervient et ordonna, qu’on l’amène dans une chambre près des écuries. Puisqu’elle a déjà vu cette partie. Et après j’écouterai tes raisons Kean. »
Les deux hommes acquiescèrent. Tom se baissa pour ramasser Almendra. Il le fit tout en douceur. Kean n’avait même pas esquissé un geste pour l’aider.

Dans une cellule, aussi appelée chambre, Almendra fut déposé sur un lit. La chambre était très spartiate. Kean n’y entra même pas. Il attendait Tom et Mizu au seuil de la porte. Des mages virent pour soigner la femme. A l’écart de la chambre dans une pièce contigüe, Mizu, Tom et Kean s’isolèrent.
Ce fut Tom qui brisa le silence :
« - Pourquoi tu te méfies d’elle ? Elle m’a dit qu’elle était ton apprentie ! Mais que vous étiez fâchés !
- Certes elle a été mon apprenti. Mais ne t’a-t-elle pas donné la raison de notre désaccord ?
- Non et je ne lui ai pas demandé car je me suis dit que ton sale caractère devait en être la cause !
- Tu sais ce qu’il te dit mon caractère ?...Bref, voila pourquoi je ne veux plus d’elle comme apprentie ! »
Kean déshabilla une partie de son épaule afin de montrer la morsure. Tom et Mizuki firent un pas en avant afin de mieux analyser la blessure. Ils avaient tout deux reconnus la marque des vampires. Mais Tom se devait de poser la question :
« - Elle t’a mordue ? Mais pourquoi ?
- Je l’ignore mais je sais une chose. Elle a trahi le peu de confiance que j’avais en elle.
- Elle a peut être agi pour s’amuser, elle est très jeune.
- La jeunesse n’explique pas tout. Qu’on soit jeune ou pas on évite d’attaquer les gens pour s’amuser…
- C’est vrai. Mais elle ne peut pas avoir une deuxième chance.
- Imagine qu’un chien d’attaque ou un loup ou même mieux ta femelle lynx Era lorsqu’elle était jeune te mordre sans raison, non qu’elle te pince en jouant comme beaucoup de chiots, mais qu’elle te morde jusqu’au sang avec un amusement évident… On sait tout les deux que les animaux qui agissent comme ça, seront violents et ne donneront rien de bons, quelque soit le mal qu’on se donne.
- En effet, j’en ai eu l’expérience par le passé.
- Tu comprends donc mon attitude ?
- Oui, c’est compréhensible. Mais pourquoi tu ne veux pas la voir ici ?

- Simplement à cause de sa particularité. C’est une demi-vampire. Sa mutation en vampire n’est donc pas complète. Peut être qu’elle ne deviendra jamais un vampire accompli, mais on ne peut le savoir à l’avance. Le danger est bien trop présent à l’extérieur pour l’introduire ici. Si elle découvre tous les secrets de ce lieu et qu’elle finit sa mutation. Tout le monde ici sera en danger. Personnellement, je ne veux pas courir ce risque et prendre cette responsabilité. Alors que pensez-vous de mes raisons ?
- Ma foi je dois bien avouer que je n’avais pas pensé à ça, en l’amenant ici. Mais tu n’as pas trop. J’aurais du être plus vigilant.
- On en peut revenir en arrière. Mizuki qu’est ce que tu en penses ?

- Eh bien tu as raison, il faut être prudent. Elle sera consignée à cette partie du repère jusqu’à nouvel ordre. Nous réfléchirons à une autre solution plus tard. » Mizuki quitta la pièce afin d’aller donner des ordres. Tom et Kean sortirent aussi de la pièce. Les mages étaient encore en train de soigne la demi-vampire.

Mizuki revint.
« - Il faut que je te parle, Kean. C’est urgent ! Tom tu sais ce que tu as à faire. »
Sur ces mots l’elfe tourna les talons et marchait le long d’un couloir. Kean fit un signe de tête à Tom puis suivit la jeune elfe.
Kean effaça rapidement l’avance que Mizuki avait prise. Porté à sa hauteur, il attendait qu’elle parle. Après quelques instants ici il avait compris que c’était elle qui gérait le tout, malgré son jeune âge. Ils marchèrent un moment en silence. Mizuki fit entrer Kean dans une pièce non loin de la grande salle principale. Alors que l’elfe fermait la porte. Kean s’assit sur un coin d’une table, croisant les bras il attendait que Mizuki se décide à parler. Il faisait preuve de patience, chose rare mais qui lui arrivait. Mizuki s’appuya le dos contre la porte et prit la parole :
« - Kean je t’ai demandé de revenir d’urgence car je suis inquiète pour El diablo et la Princesse. Je n’ai pas de nouvelles de Pierre et une rumeur cours sur la princesse. On dit qu’elle a été capturée par les émissaires d’Astharof. Je pense que Pierre est parti à son secours. J’ai peur qu’il ait trouvé la mort et aussi que la princesse soit perdue à jamais. »
A ces mots, le visage de Kean se ferma. Ses bras se décroisaient alors que ses poings se serraient. Lentement il se redressait.
« Tu es sure ?
- Ce ne sont que des rumeurs, aucunes certitudes.
- Je connais une personne qui peut nous renseigner et elle a intérêt de savoir. Où es Kimiku ?
- La dernière fois que je l’ai vu, elle était dans la grande salle.
- Parfait, allons la voir. »
Mizuki ouvrit la porte, Kean la suivait. Il était furieux et inquiet un mélange assez détonant. Kean aperçut en premier Kimiku devant le foyer de la pièce. D’un pas décidé, il se dirigea vers elle, Mizuki derrière lui. Détachant la hache de son dos, il la prit à pleine main, près à frapper. Se postant entre Kimiku et le feu :
« - Qu’es ce qui se passe avec la princesse et El diablo ? Je te conseille d’être franche ! On t’écoute ! »
Mizuki était aux cotés de Kean fessant face à Kimiku attendant les explications. Bien sur il aurait préféré lui tranché la tête mais il savait que ça ne mènerait à rien.


Rhyn :


Finalement Rhyn avait fini par s’endormir une fois avoir bandé ses blessures. Lorsqu’elle se réveilla, Karasu avait disparu. Elle surveilla l’état de Yévil. L’assassin réapparu avec son curieux prisonnier. Ce dernier pratiqua sa magie sur le loup. Méfiante, Rhyn regardait la scène. Elle sentait qu’Yévil ne souffrait plus. Puis elle répondit à la question de Karasu.
« - D’accord dès qu’Yévil se réveillera on pourra partir. » Elle le laissa seul près du loup, mais ne s’éloigna pas trop surveillant du coin de l’œil l’elfe. Elle s’assit au pied d’un arbre à égal distance entre les deux hommes. Puis elle sombra dans un sommeil léger, somnolant. La forêt était calme. Un pressentiment réveilla l’empoisonneuse.

Rhyn les sens en alerte ouvrit les yeux et regarda les alentours. Mais aux premiers abords, elle ne vit rien de suspect. Les deux hommes semblaient n’avoir rien senti de particulier. Fitz son serpent était logé autour de son cou et dormait profondément. Alors qu’elle ne détectait rien elle ne pouvait se sentir tranquille. Elle avait l’impression d’être observé mais elle ne voyait rien. Perplexe, elle regardait la nuit avec méfiance, sa main sur son poignard.
Bien vite, elle sut en entendant cette voix :

-Bonsoir demoiselle, nous nous sommes déjà vu quelques parts il me semble, sauf que vous étiez plus petite, cela remonte à une dizaine d’années. Je pensais que vous ne seriez plus de ce monde vu dans l’état où je vous avez laissé.

Rapidement, Rhyn leva la tête en direction de la voix. Elle vit le Prince de sang et entendit son rire puis pouf le visiteur disparu sous ses yeux. Karasu entendit aussi la voix et le rire, il se leva mais c’était trop tard le prince avait bel et bien disparu. Rhyn avait espéré que ce qu’elle avait vu et entendu, n’était en fait qu’un cauchemar mais le fait de voir Karasu debout, confirma ses craintes. Tout n’était que réalité.

Alors Rhyn, fixant la cime de l’arbre, plongea dans une sorte de transe. Des souvenirs remontaient à la surface. L’esprit de Rhyn fut en quelques sortes débloquées par l’apparition de Drakul. Elle devait faire face aux bribes de mémoire.

Souvenirs...
{Une jolie petite fille rieuse, aimante et ouverte s’amusant avec un chiot. Elle ne se rappelait pas le nom de l’animal mais elle le voyait très bien, un bâtard noir. Tout les deux s’amusaient dans de la paille. Ils furent interrompus par une femme sans visage. Surement la mère de Rhyn, la femme prit l’enfant entre ses bras et la corrigea durement lui reprochant d’être trop sale. La femme prit un bâton et frappa aussi le chiot.

Sur la place d’un village, la fillette se retrouve sur une estrade. Tous les villageois l’entourent et la regardent avec pitié. La fillette trop petite pour comprendre se demande ce qui se passe. Elle cherche des yeux ses parents. Ils apparaissent flouter. Ils ne font rien pour rassurer leur unique enfant, bien au contraire ils se détournent et partent. La fillette fond en larmes. Un géant la prend dans ses bras, non pour la consoler mais pour l’amener loin du village. Durant le chemin l’enfant s’endort. La fillette se réveille seule en plein milieu de la forêt, la nuit l’entoure. Affolé, la fillette appelle ses parents mais aucune réponse. Les larmes jaillissent à nouveau en un torrent sur ces joues. Quelqu’un apparaît devant elle. Une présence rassurante non pas vraiment c’était Drakul. Apeurée la fillette tente de se cacher. Elle a conscience du danger que représente cette chose mais elle ne peut y échapper. Le Prince des ténèbres l’emmène.

Dans une demeure sombre, une fillette assît dans un coin, près du trône, assiste à la torture d’un homme. Le sang l’éclabousse. Elle aimerait fermer les yeux mais ne le fait pas car on le lui interdit. Depuis son arrivée dans se sombre endroit, elle est entourée de sang et de flamme, servant à la fois d’esclave et de jouet. Ses larmes n’ont trop souvent coulés que son âme s’est asséchée. La fillette rieuse a disparu dans la cruauté de l’endroit laissant la place à une enfant terrorisée en permanence.

Au fond d’une grotte, la jeune fille est mordue par le prince de sang puis laissé pour morte. Un serpent tigre l’a mord à son tour. Le venin du serpent arrive à stopper l’évolution du venin du vampire. Chose rare, le venin du serpent tigre a pour la première fois sauvé une vie. Mais cette vie méritait elle vraiment d’être sauvée…}

Lentement, Rhyn sortit de son passé. Des larmes lui brouillèrent la vue. Essuyant ses yeux d’un geste de la main, Rhyn vit le visage inquiet de Karasu en face d’elle. Il ne savait rien de ce qui se passer, mais voir l’empoisonneuse, d’habitude si impassible, en larme doit fortement intriguer. Rhyn murmura autant pour elle que pour Karasu :
« - Ce vampire a fait parti de mon passé. J’ai été son esclave de biens longues années… »
Ne s’expliquant pas plus, Rhyn resserra son manteau sur elle. Ses membres tremblaient, les terreurs de son enfance remontaient. Elle se sentait démuni face aux vagues de souvenirs. Sa mémoire lui étaient revenue que partiellement. Mais Rhyn savait que sa mémoire finirait par se reconstituer entièrement lui rappelant les sévices subits. Tant d’années, elle avait espère retrouver son passé. Mais en cet instant, elle aurait tout donné pour oublier à nouveau. Les yeux dans le vague, Rhyn s’efforçait de faire face et de ne penser rien. Complètement imperméable à ce qui l’entourait…

Rhyn sentant un rayon de soleil sur son visage, sortit de son inertie. L’aube naissait. Le jour était à présent son allié. Elle jeta un coup d’œil au camp. Karasu était affairé. Le loup était levé. Rhyn se leva à son tour. Elle rassembla ses affaires et s’en un mot prépara Bucéphale. Les larmes avaient disparu, son regard était vide. Rhyn avait retrouvé son calme.
Caressant son cheval, Rhyn était prête pour le départ.


Amalberga:

Après avoir volé tout le reste de la nuit, le jour naissant, la Dame et Zéphyr arrivèrent à la frontière de Sengoran. Évidement elle était gardée au sol mais aussi dans les airs. Pour passer outre et ne pas perdre de temps, le dragon fit un détour et passa au dessus de l’océan. Puis une fois la frontière passait, il survola à nouveau la terre ferme à la recherche du voleur. Zéphyr volait à basse altitude pour permettre à Amalberga de mieux repérait les traces. Survolant les alentours du fleuve Yseul, l’elfe repéra un corps. Se mettant debout sur le dragon, elle lui demande de survoler le lieu. Se jetant dans les airs, Amalberga créa un tourbillon autour d’elle afin de ralentir sa chute. Délicatement elle posa les pieds au sol près du corps.

Au premier coup d’œil, Amalberga reconnu Robin le voleur. S’approchant avec précaution, elle examina le corps. C’est alors qu’elle repéra les morsures de vampire. Le pauvre Robin avait été vidé de son sang. Elle le fouilla et trouva le symbole d’Astharof. Ainsi elle eut la confirmation que Robin avait été envoyé par l’usurpateur. Cependant il n’y avait aucunes traces de la Lance. La Dame se releva et prit la cape elfique, après tout cela pourrait être utile.

Même si l’elfe avait retrouvé le voleur, la Lance était toujours introuvable. Ama se demandait si le vampire avait pris la Lance pour lui ou s’il l’avait porté à Astharof. Dans tout les cas ce n’était pas rassurant. Puis la proximité de la capitale faisait pencher les probabilités vers Astharof. Puis avec le jour qui se levait la trace du vampire allait disparaître jusqu’à la nuit. Zéphyr se posa au coté de la Dame. Cette dernière réfléchissait à la direction à prendre par la suite…



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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMer 11 Nov - 19:17

Kimiku :

La jeune femme avait entendu les pas rapides d’un homme dans le couloir. C’est ce qu’il la tira de ses pensées. Car elle les avait reconnus. C’était Kean. Il était rentré et elle devait craindre le pire en entendant sa précipitation. Elle se leva et porta la main à son katana au moment même ou la porte s’ouvrit avec fracas. Elle ne s’était pas trompée. Kean était furieux et là il ne pouvait pas la cacher. Ce qu’elle ne prédit pas et là elle le regretta amèrement, c’est qu’il la menace avec sa hache. Elle ne pouvait lui échapper. Il la fixait avec colère. Mais elle savait qu’il avait peur aussi. C’était compréhensif. Elle ne pouvait pas non plus lui mentir. Apparemment, Mizuki, l’en avait informé. Elle ne lui en voulait pas.
Elle soupira et se laissa retomber dans le fauteuil. Ramenant ses jambes contre sa poitrine, elle regarda droit devant elle. Fuyant le regard perçant et cruel de Kean. Préférant regarder les flammes de l’âtre plutôt que d’affronter lui.

- Tu sais, Yukina est en sécurité. Du moins elle l’était jusque là… Je… Ouriou l’avait emmené dans une grotte, loin de Walkïntz, près des marais. Et…

Elle cherchait désespérément ses mots, ne sachant pas vraiment comment lui exposer la situation. Ses idées s’embrouillaient, probablement à cause de la fatigue accumulée et aussi sans doute à cause de la culpabilité qui la rongeait. Les souvenirs resurgissaient dans son esprit. Le jour ou elle apprit que le dragon noir avait perdu les traces de la personne qui avait le plus d’importance dans le contexte politique actuel…

Avant-hier, je lui ais demandé d’aller chercher le Princesse pour… pour qu’il la ramène ici… Il… il est arrivé trop tard… Elle n’était plus…là

Elle sanglota mais Kean n’avait aucune compassion. Mizuki si. Elle lui tendit un mouchoir puis recula, sous le dur regard du semi-elfe.

- Que s’est-il passé ensuite ! Demanda t-il froidement.

Elle essuya ses larmes et reprit d’une voix mal assurée.

- Je parlais avec Astharof, quand Ouriou ma dit que Yukina n’était plus dans la grotte. Les mercenaires sont apparus juste derrière lui. Il… Je… n’avais pas pensé qu’ils iraient aussi vite… Il a tenté de la chercher mais elle a du s’enfuir dans la forêt. Il ne peut l’apercevoir sous les frondaisons. La forêt est trop épaisse. Je ne sais pas si les sbires d’Astharof l’ont rattrapé ou non. Tout porte à croire que oui, ils étaient juste derrière elle. Ouriou la manqué de quelques secondes seulement !
J’ai… Je me suis aussitôt précipité au repère et j’en ai parlé à El Diablo. Il venait juste de te rendre visite. Il… il est partit aussitôt à sa cherche et tuer les mercenaires. Il… Il m’avait dit qu’il n’en n’aurait que pour quelques heures. Mais… Mais…

De nouvelles larmes apparurent au coin de ses yeux. Elle les essuya d’un revers de la main.

Mais je n’ai eu aucunes nouvelles depuis, et il n’est pas réapparu… Je n’ais aucunes informations. Je ne sais pas ce qu’il lui est arrivé, ni à Yukina. Je ne sais pas où ils se trouvent. Quelques parts dans les bois. Ouriou les a cherché longtemps mais rien. La forêt est trop vaste… J’ai un mauvais pressentiment. Je… Je ne sais pas… Mais je suis sur qu’il s’est passé des choses graves et… et nous ne pouvons rien faire ici… Nous manquons d’informations et… et se serait peine perdue de les chercher. Ce… C’est entièrement de ma faute… Je m’en veux terriblement. Je…

Elle ne put terminer sa phrase. Elle avait tout dit, et tout était vrai. Elle attendait la réponse de Kean avec crainte et n’osait toujours pas le regarder en face.

Yukina (et Pierre) :

Yukina sanglota le reste de la nuit. La blessure faite par l’assassin finit par s’arrêter de saigner. Se n’était pas profond mais c’était douloureux. Cependant ce n'est pas ce qui l'affectait le plus. Non, se dernières paroles avaient été cruelles envers Asyendil. Elle n'avait même pas pensé avec ce qu'elle avait dit. Elle était persuadée que jamais elle ne le reverrait. Et cela était difficile à supporter. Elle avait dit qu'elle le détestait pour ce qu'il avait fait par le passé. Mais elle regrettait amèrement et désirait simplement le revoir sain et sauf. Elle n'avait donc pu trouver le sommeil. Le jour n’était pas encore levé lorsque Pierre rassembla les affaires et éteignit le feu. Le démon était tendu et inquiet. Il essayait de le dissimuler mais se n’était pas la peine. La jeune fille le ressentait également. Elle proposa à El Diablo de se téléporter au repère des rebelles pour prévenir les autres mais il refusa. Et bien qu’elle affirma qu’elle était en sécurité avec les animaux, il ne changea pas d’avis. Asyendil ne lui pardonnerait jamais s’il lui arrivait malheur. Et la route était encore longue.

- Yukina, nous devons partir. Il faut arriver au Repère avant que les mercenaires n’arrivent à Walkïntz. L’assassin a probablement du entendre où se trouve le repère et il faut prévenir les autres. J’ai peur que l’on tombe sur des patrouilles armées en approchant de la citadelle. Il nous faudra redoubler de vigilance.

- Oui. Vous avez raison.

L’elfe monta sur le dos de la licorne. Elle prit l’épée d’Asyendil et la garda contre elle. Son arme la rassurait et elle en prendrait soin, jusqu’à son retour. Ses animaux étaient aux aguets. Le petit groupe se mit en route. Pierre était devant, il marchait vite. Parfois il se téléportait cinquante mètres plus loin puis revenait près de la princesse. Il gardait toujours un œil sur elle. Horcönshiela trottinait. Yukina était une bonne cavalière et gardait bien son équilibre, même à crue. Le démon renard fermait la marche. Hélios volait au dessus d’eux.
Les premières lueurs de l’aube apparurent éclairant la forêt centenaire. Parsemant le sol de tâches grisâtres. Le ciel était voilé, menaçant. Elle ne sut qu’elle distance ils avaient parcouru jusqu’ici mais (et c'était sur) ils avaient avancé rapidement, sans aucuns arrêts. Et aucun ne faiblissait. Tous étaient silencieux. Personne ne communiquait à l’exception du renard. En effet celui-ci était en pleine conversation avec son maître. Et cela s’en que personne ne s’en rende compte…
Yukina était bercée par le rythme régulier des foulées de la monture. Elle somnola une grande partie de la matinée. Une bruine s'abattit. La frondaison des arbres les protégeait encore assez bien. Mais le fond de l'air devint plus froid. C'était un mélangé de pluie et de neige. Les prémices de l'hiver. Elle grelottait même sous le manteau duveteux d'Asyendil. Elle ne se plaignit pas.
Ce n’est qu’aux alentours de midi, qu’elle perçut un nouveau son.

- Nous approchons de l’Yseul. Nous ferons une pause à ce moment là. Mais pas longtemps. Nous avons avancés vite jusque là et je ne voudrais pas perdre le rythme. Si tout va bien, il se pourrait que nous atteignions le Repère des Rebelles demain matin. Mais nous devrons voyager tout l’après-midi et cette nuit également. Je ne veux pas vous presser princesse mais vous serez en sécurité là-bas. Et je ne serais pas détendu avant.

Annonça El Diablo en se téléportant à sa hauteur. Son ton était grave et son air inquiet. Horcönshiela s’arrêta.

- Ne vous inquiétez point Pierre. Je suivrais et je tiendrais bon. Je suis d’accord pour ne pas nous arrêter pendant les prochaines heures. Je veux moi aussi rentrer au Repère et prévenir les autres. Mais je veux avant tout sauver Asyendil. J’ai peur pour lui. J’ai peur qu’ils ne lui fassent… du mal.

- Oui, je sais. Moi aussi, je crains le pire pour lui. Mais je lui fais aussi confiance. Je fais confiance à ce qu’il m’a dit. Je suis sur qu’il s’en sortira. Yukina, croyez en lui. Il reviendra. Mais je vous promets d’en aviser les membres à son sujet.

La jeune elfe acquiesça. Elle devait se montrer forte et courageuse comme son père et Asyendil l’aurait voulu. Le démon à la peau noir avait raison. Le petit groupe déboucha sur la rivière. L’eau était tumultueuse et son lit était assez large. Elle mit pied à terre et s’aspergea de l’eau froide et revigorante. Sa blessure la brûla mais elle serra les dents. Ils s'installèrent sur la berge. Le rebelle sortit quelques mets de leurs affaires. Il lui tendit de la viande préalablement fumée par Asyendil et des fruits de saison. Elle mangea d’une traite. El Diablo lui parla des rebelles. Il évoqua Kean, un semi-elfe avec une hache, dévoué à sa famille et qui porte une haine farouche à Astharof. Mizuki quand à elle, avait le même âge qu'elle. C’était une jeune elfe digne de confiance et assidue. Il semblerait qu’il y ait également une semi-vampire. Mais là Pierre ne sut véritablement la décrire. Il la connaissait à peine. Yukina l’écouta attentivement. Elle avait hâte de les rencontrer, et en même temps, appréhendait le moment. Pierre regarda sa blessure mais elle cicatrisait bien. Les derniers évènements l’avait fait murir. Elle se sentait prête à assumer ses responsabilité et assumait son passé. Toutefois elle avait perdue l’innocence de la jeunesse dans ses yeux. L’éclat de ses pupilles avait ternit et rien n’y personne ne pouvait y remédier.
Leur pause ne fut que de courte durée. Chose que Yukina approuva. Elle remonta à crue. Ils marchèrent un moment en aval de la rivière et finirent par tomber sur ce qu’ils cherchaient : un gué. La chimère passa sans encombre ce qui ne fut pas le cas du renard. Silph sauta sur les rochers. Mais à un mètre du bord glissa et tomba dans l’eau. Il remonta sur la berge complètement trempé. Yukina s’en amusa. Lui trouva cela beaucoup moins drôle. Tous se remirent en route au même rythme que dans la matinée. Le temps s'écoula lentement. La pluie avait cessé mais le ciel n'était pas bleu pour autant.
Ils ne s’arrêtèrent de nouveau qu’au crépuscule. Il n’était pas loin de Walkïntz. La jeune elfe distinguait les hautes tours de la forteresse à travers les branches des arbres. Elle se sentit nostalgique en apercevant ce lieu. Le lieu de son enfance. Son château. Celui de sa famille. Elle revoyait sa chambre. Son père assis dans son bureau. Sa mère dans les jardins ou encore Asyendil dans la bibliothèque. Elle ne put contenir de petites larmes. La licorne, qui avait sentit sa peine, la réconforta. La voix de Silph s'insinua dans son esprit. Et ses paroles la comblèrent de joie. Elle retrouva le sourire un peu d'espoir. Leur conversation secrète fut de courte durée. Juste assez pour raviver son cœur et son esprit. C'était Asyendil qui par le biais du renard venait de lui transmettre un message...
Elle reporta son attention sur la citadelle. Le mal émanait de ces lieux. Il en avait pris possession. Le plus étrange était le silence absolu de la forêt. Trop silencieuse à son goût et cela n'était point normal. Elle avait toujours entendu le hululement de rapace nocturne ou le hurlement d’une meute de loup. Mais se soir là, le silence était total. Pierre était tendu. Des gardes patrouillaient. C’était dangereux de se promener aux abords de la capitale. Le démon et les animaux étaient attentifs aux moindres bruits suspects. Horcönshiela n’hésitera pas à partir au galop si le danger survenait. Yukina qui était devenue fébrile, par le message télépathique resserra ses jambes contre les flancs de l’animal et assura sa prise dans sa crinière soyeuse. La tension était palpable. Ils sursautèrent en entendant l’aboiement d’un chien et pressèrent le pas.
Soudain une voix menaçante rompit le silence :

- Hey ! Vous là-bas ! Halte ! Au nom du roi, arrêtez-vous !

- Yukina sauves-toi !

Cria Pierre en dégainant son poignard. La jeune elfe, n'eut même pas besoin de talonner la licorne. Celle-ci partit de suite, en trombe. Elle se retourna et vit El Diablo se battre contre un homme armé. Sur son armure, elle distingua un "A" et un "G" entrelacé. Nul doute qu'il s'agissait des armoiries d'Astharof. Puis elle distingua d'autres pas, d'autres hommes en cotte de maille approchaient attirés par le bruit du combat. Horcönshiela s'enfonça rapidement dans la forêt. Le bruit de la lutte disparu peu à peu. Ce n'est qu'au petit matin que Pierre apparut subitement devant elle. Elle faillit hurler de peur tellement qu’elle ne s'y était pas attendue. Il n'avait rien. Hélios non plus. Elle en fut soulagée et se détendit. Ils s’étaient suffisamment éloignés de Walkïntz. Pierre reconnut les lieux.

- Venez, suivez moi maintenant. Nous sommes très proches du Repère mais dans la précipitation, vous avez un peu dévié du trajet.

La jeune fille le suivit, un sourire au lèvre. Elle n'allait pas tarder à rencontrer les alliés...

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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMer 11 Nov - 19:23

Mizuki

Misuki était en train de dormir quand un rebelle la réveilla au milieu de la nuit.

-Une femme est tombée du haut de l’arbre Kean m’a demandé de vous appeler de toute urgence.

Mizuki, fronça les sourcils, sauta de son lit et s’habilla à toute vitesse. Ainsi Kean était arrivé, mais il y a avait eu un accident en pleine nuit. Elle arriva sur les lieux du drame en même temps que Tom et découvrit pour la première fois la mi vampire. C’était elle qui était tombé mais à priori elle s’en sortirait. Elle avait entendu parler de son existence. Elle assista médusée à l’interaction entre Tom et Kean à propos de la mi-vampire, mais ce n’étais ni le lieu ni le moment, la jeune femme souffrait peut être d’une hémorragie interne, elle du donc intervenir :

-Stop !qu’on l’amène dans une chambre près des écuries. Puisqu’elle a déjà vu cette partie. Et après j’écouterai tes raisons Kean.

Les deux hommes cessèrent puis Tom la pris délicatement pour la dépose plus loin dans le lit d’une chambre qui faisait aussi office de cellule.
Mizuki fut étonné quand elle vit la morsure sur l’épaule de Kean. Ainsi donc, on ne pouvait pas faire confiance à cette Almendra. Pourtant vu comme ça sur le lit, elle avait l’air tellement innocente. Elle se demanda pourquoi Kean ne l’avait pas tué mais n’eut pas l’occasion de lui poser la question qu’il lui demanda son avis sur sa réaction, elle lui répondit :

- Eh bien tu as raison, il faut être prudent. Elle sera consignée à cette partie du repère jusqu’à nouvel ordre. Nous réfléchirons à une autre solution plus tard.

En effet, pour l’instant elle avait d’autres choses plus urgentes à faire. Elle sortie de la pièce pour donner des ordres puis revint rapidement vers Kean :

- Il faut que je te parle, Kean. C’est urgent ! Tom tu sais ce que tu as à faire.

Elle avait donné comme mission à Tom d’aller à la recherche de Yukina et Diablo car c’était le meilleur pisteur qu’elle avait sous la main. Son lynx était aussi son plus grand atout.
Elle partie à toute vitesse dans le couloir en direction de la grande salle et entra dans une plus petite à coté. Une fois à l’intérieur elle lui expliqua toute ses inquiétudes pour l’elfe et el Diablo.
Comme elle s’y attendait, Kean se crispa. Puis lui demanda à aller voir Kimiku... Elle le lui indiqua en l’accompagnant dans la grande salle.
A peine entré, elle vit Kean qui avait aperçu l’ange noir le premier se diriger vers elle hache à la main.
Mizu vit aussi que Kimiku mis saisi de sa main la poignet de son Katana pendant un bref instant avant de se recroqueviller dans son fauteuil.
La demi-elfe alla se placer derrière la demi-démone. Elle regretta de ne pas avoir pris son sabre ; avec ses poignards et ses shurikens, elle ne pouvait pas bloquer l’attaque de Kean au cas où les choses tourneraient mal. Le récit de Kimi l’émouva, elle fouilla dans sa poche quand elle vit l’ange noir pleurer et lui tendit un mouchoir. C’est la première fois qu’elle voyait Kimi dans cette état, l’ange noir lui avait toujours paru une personne forte qui était sure d’elle et voici qu’elle montrait son coté émotionnelle. La froideur de Kean l’inquiétait également au plus haut point.

-Kean s’il te plaît, contrôle toi, si nous nous entretuons entre rebelles, il n’y aura plus assez de monde pour se battre contre Astharoff. Concentrons-nous à présent sur la manière de retrouver el Diablo et la princesse. J’ai envoyé déjà Tom sur leur traces à cheval, des relais faucons ont été organisé pour nous régulièrement sur les avancés de Tom. Kean ton faucon, pourrait également aider Tom en repérage en hauteur ? Sinon pour le reste, je sais que je peux te faire confiance pour trouver la manière d’aider à la recherche. Kimi, nous avons besoin que ton dragon revienne à la base, ses allers retours risquent de trop attirer l’attention. Il faut aussi que tu te ressaisisses pour pouvoir continuer et finir tes missions d’agent double chez l’ennemi.

Mizuki avait dit les choses de manière autoritaire, mais vu la tournure des événements elle était bien obliger de recadrer le tout pour éviter les débordements.

Almendra :

[Note de l’auteur :
-Tom après les révélations de Kean, décide de partir directement à sa mission sans retourner voir
Almendra, il a l’impression d’avoir commis une faute. Sa mission est de partir à la recherche de diablo et la princesse grâce à son talent de pisteur et son lynx. Il a donc pris son cheval et est parti, peut être rencontrera t’il diablo et la princesse sur le chemin.
-Le loup Canis ayant un mauvais pressentiment, cherche à rejoindre sa maîtresse mais il rencontre Tom qui l’amène à l’extérieur avec des bouts de viande. Une fois dehors, Canis rejoints les autres loups et ils décident de tourner en ronds autour du repère vu qu’ils ont peur des humains.
- Les mages ont bandé Almendra (son aile et son torse)]


J’étais dans la forêt. Tout à coup, je me sentis poursuivis, je courais, le ciel devenait de plus en plus sombre, les arbres touffus furent remplacés par des arbres mort. Je m’arrêtais regardais autour de moi. Quelqu’un me saisi pas derrière et me chuchota à l’oreille « tu m’appartiens, viens à moi et je ferai de toi la princesse des ténèbres » L’individu me lécha le cou puis planta ses crocs dans ma gorge. Ensuite il partie d’un grand éclat de rire diabolique et disparu. A ce moment là tout deviens rouge, j’avais une envie de sang et de meurtre, je me transformais en vampire et j’égorgeais, étripais les humains qui se trouvais sur mon passage avec un rire démoniaque. Je vis un semi elfe aux yeux bleu mort par terre avec une lance et plus loin une femme avec une capuche et des cheveux sombre m’observait. Une hache apparu dans mon champs de vision, sa lame brilla puis elle s’abattis sur moi, j ’hurlais avant d’être décapité.

Je me réveillais en sursaut le corps parcouru de tremblement. Dès que je repris conscience je sentis une douleur fulgurante sur mon flan droit. A chaque respiration j’avais les cotes qui me faisaient horriblement mal. Je sentais aussi mon cœur battre dans ma tête comme si je recevais un coup de point à chaque pulsation.
Je voyais flou devant moi, je distinguais 2personnes mais je refermais les yeux, je n’étais plus que douleur. Moi qui avais peur de la mort, je l’envisageais à ce moment là comme une délivrance.
J’avais si mal, il fallait que ça cesse, c’était insupportable. Je sentis qu’on me mettait un récipient dans la bouche, je refusais d’avaler. J’entendais :

-Buvez, ça vous permettra de guérir plus vite. Nous avons remis les os de votre aile droite en place par la magie, il faut maintenant que vos os se ressoudent. Vous vous sentirez mieux ensuite, il y a aussi un anti douleur ajouté à l’intérieur.

Je bu la mixture, elle était super amère. Je demandais (voix d’outre tombe vu son état)

- Où est Kean ? et Tom ?

Un des hommes me répondit :

-Kean est en entretien et je doute qu’il veuille te voir. Tom est partit en mission.

Je fermais les yeux, puis les réouvris. Déjà ma vision s’améliorait et j’avais l’impression d’avoir un peu moins mal si je restais immobile.

Je repris :

- J’aimerai parler à Kean, je regrette ce que j’ai fait, j’aimerai lui présentais mes excuses

Je savais que ça ne changerait rien mais au moins je libérerai ma conscience. Les mages se regardèrent puis haussèrent les épaules.

-Nous transmettrons le message, mais il n’est pas du tout certain qu’il fera le déplacement.

Ensuite ils sortirent de l’endroit où j’étais, une petite chambre, il me semble.
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MessageSujet: Re: Sengoran: un monde manichéen.   Sengoran: un monde manichéen. - Page 3 Icon_minitimeMer 11 Nov - 19:44

Karasu :

L’elfe était resté assis contre l’arbre, les yeux clos. Karasu avait gardé un œil sur lui, le reste de la nuit. Lui, était resté près du feu, attendant patiemment que Yévil se réveille, laissant l’empoisonneuse se reposer encore un peu. Le loup s’était éveillé doucement une heure avant l’aube. Il vint mordiller la main de son maître, heureux de le retrouver. Plus tard, un étrange individu apparu. Il ne resta que quelques secondes seulement. L’assassin n’eut même le temps de s’avancer vers lui pour avoir des explications. Il disparut comme il était venu. Un vampire ? Depuis quand avait-il des vampires à Sengoran ? Astharof était-il au courant ? Il s’interrogeait grandement. Et il sut que cela touchait Rhyn de près lorsqu’il vit ses larmes sur son visage, habituellement impassible. Mais il ne l’assaillit pas de questions et n’attendit pas d’autres explications.
Lorsque la lumière grise du jour naissant parut, traversant le feuillage léger, il rassembla les affaires. Rhyn se leva à son tour et se prépara à partir. Elle se mit en selle. L’assassin lui, prit la corde, et s’approcha de l’elfe. Celui-ci ouvrit les yeux et sans un mot, comprenant parfaitement ce qu’on attendait de lui, se leva et se retourna. Karasu attacha ses poignets dans son dos et serra fortement la corde. Asyendil serra les dents mais ne fit aucunes remarques. L’assassin prit ensuite un morceau de tissu et lui banda les yeux. Un sourire fugace apparu sur les lèvres du guérisseur. Ni Rhyn, ni Ezéchiel ne l’aperçut… Ses liens étaient dérisoires, il pouvait très bien se détacher et s’enfuir, là, tout de suite. Il suffisait de brûler la corde qui le retenait. Non, il désirait plus que tout voir Astharof et le tuer. Mieux valait jouer le jeu et faire semblant d’être inoffensif... Karasu fit ensuite un nœud coulant avec le reste de corde et passa la boucle autour du cou du prisonnier. Il attacha l’extrémité de la corde au pommeau de sa selle et mit pied à l’étrier. Hastil s’ébroua. Il le talonna, l’étalon se mit au pas…


Le nœud coulant se resserra. Asyendil se tendit en sentant le râpement contre sa peau. Il n’eu pas d’autre choix que se mettre en route à son tour. Karasu avait l’intention de passer par les plaines. C’est pour cela qu’il se dirigeait vers l’est et non plus au sud-ouest. Il en fit part à Rhyn. Elle approuva. Les plaines étaient dégagées. Le danger d’être prit dans une embuscade sera moindre. La monotonie de leur voyage reprit. Le loup trottinait quelques mètres devant mais il ne s’éloignait pas. Pas cette fois. Une bruine s’abattit un peu avant qu’ils n’atteignent l’orée du bois. Karasu s’emmitoufla dans son manteau, protégeant son bras plâtré de l’eau. L’elfe trébucha plusieurs fois. Aveugle, il ne pouvait éviter les racines des arbres, les pierres et les branches cassées. Etre ainsi malmené, raviva la douleur de ses côtes et exigeait de lui une intention constante. Mais peu à peu, le sol changea. Il devint plus égal et il sentit l’herbe rase des grandes plaines. Il sentit l’odeur de la terre humide. Les deux émissaires avaient aussi forcé l’allure, l’obligeant presque à courir pour ne pas tomber et être traîné. Par moment il percevait les grognements du loup, juste derrière ses talons. Il percevait le claquement de ses mâchoires et se demandait bien pourquoi il ne l’avait pas achevé, lorsqu’il en avait l’occasion. Mais non, se n’était pas son genre, il n’était pas l’assassin qui tuait de sang froid ses victimes. Il n’aimait pas tuer un animal ou un être humain à moins que sa vie ou celle des autres ne soit menacée… Il décida de ne plus y penser et se remémora la conversation qu’il avait eu juste avant d’être attaché. Le renard l’avait informé, que Yukina et Pierre s’était remis en route. Apparemment, ils avançaient vite. Il était soulagé. Ils n’étaient plus très loin de Walkïntz et il savait où se trouvait le Repère. C’est Ghalan, qui devant la montée de criminalité dans le royaume avait fait construire ce poste de garde, secret, caché au milieu de la forêt. Construit à l’intérieur même d’un arbre et descendant profondément sous terre. Il pouvait tout aussi bien servir de camp pour les réfugiés que de base défensive en cas d’attaque. Il espérait simplement qu’Astharof n’était pas au courant. Pas pour le moment en tout cas. Mais il savait pertinemment que Karasu avait entendu une partie de leur plan la veille. Les rebelles étaient donc en danger. Il se concentra et perçut les sentiments du renard.

« Silph, préviens Yukina. Rappelles lui : elle doit prévenir les rebelles quand elle arrivera au Repère. Ils doivent quitter les lieux. »

« Asyendil, ne t’en fais pas. Elle ne l’oubli pas. D’ailleurs elle ne pense qu’à toi. Elle est triste et s’en veut pour son comportement de la veille… »

« Je ne lui en veut pas. Pourras-tu lui dire plus tard. Ce soir ou quand elle se sentira seule et triste. Ou êtes-vous en ce moment ? »

« Nous sommes arrêtés, près de l’Yseul, juste pour manger. Ensuite nous repartirons et demain, nous l’espérons en tout cas, nous arriverons au Repère. »

« Bien, sois prudent et veilles sur elle avec Horcönshiela. Je dois te prévenir, je ne pourrais plus vous parler une fois dans la citadelle. Le champ de protection m’en empêchera et réciproquement. Je vais revenir bientôt…»

La communication cessa brutalement. Asyendil venait de trébucher. Hastil s’arrêta. Il se releva et entendit l’assassin jurer. Puis il sentit de nouveau la corde se resserrer de plus en plus, l’empêchant de respirer. Il se remit en route, contraint d’avancer. Le reste du voyage, ne fut que brouillard. Aussi épais et lourd que le temps. Il était trempé. La pluie et la neige combinée s’insinuait partout. Elle traversait ses vêtements. Il commençait à avoir froid. Le flot tumultueux de la rivière parvint enfin à ses oreilles. Il avait perdu la notion du temps mais reconnu le chant de l’Yseul. La rivière descendait directement des montagnes. Elle était une source fertile pour le royaume. En cette saison, il n’y avait plus beaucoup d’eau en raison de l’été, mais les récentes averses remédiaient petit à petit… Les chevaux s’arrêtèrent pour s’abreuver et les mercenaires mirent pied à terre. L’assassin le bouscula. Il reconnaissait son odeur. Une odeur de sang et de mort. Une odeur de cadavre qui le suivait partout. L’empoisonneuse, elle sentait les herbes médicinales. Il avait pu l’étudier discrètement le matin même… Karasu, donc, le plaqua contre le tronc d’un arbre. Le choc fut brutal pour sa blessure. Il gémit et se laissa glisser le long du tronc. Il essaya de se débattre mais les liens le retenait prisonnier à l’arbre. Il les entendit manger et parler de Walkïntz, d’Astharof, mais il ne fit pas attention à leur conversation. Il ne saisit que de simples brides de mot. Il n’avait pas le cœur à ça.
La pluie cessa enfin. On vint lui donner à boire. Cela lui fit du bien mais ils reprirent aussitôt la route… Le reste de la journée se déroula de la même manière que la matinée. Ils le malmenèrent comme un animal, comme un prisonnier en fin de compte. Finalement il n’avait pas assez de force pour tenter quoi que se soit. Cette marche forcée le vidait de son énergie. Et il avait hâte que le cortège s’arrête. Au loin, il perçut le croassement de corbeaux. C’était un signe funeste. Un présage de mauvais augure. Comme la plupart des elfes, il savait interpréter les signes que la nature envoyait car comme la plupart des elfes, il communiait avec celle-ci. Les arbres, les cours d’eau, les animaux avaient un langage secret. Et si l’on tendait l’oreille, l’on pouvait entendre leurs murmures. La nuit était enfin tombée. Il le sut grâce au chant mystérieux et rassurant d’une chouette effraie.
Les mercenaires décidèrent de s’arrêter. On l’attacha comme précédemment contre un arbre. Il était fatigué d’avoir marché et couru toute la journée. Les sbires d’Astharof, ne l’avait ménagé. Et surtout l’assassin. Il profita de ce moment de répit et de la quiétude de la nuit pour parler un peu avec Silph. Il transmit quelques mots à Yukina. Cela lui fit plaisir apparemment. Puis il s’endormit attendant l’aube avec anxiété. Il avait des forces à récupérer et des projets à préparer…


Karasu se leva au petit matin. Rhyn était elle aussi debout. Ils se préparèrent tous deux à partir. Ils n’étaient plus qu’à quelques heures de la capitale. Mais ils avaient dus s’arrêter pour leurs chevaux et en partie aussi pour l’elfe, qui n’aurait pas tenu le coup s’ils avaient chevauché toute la nuit. Il défit le bandeau de l’elfe avec une certaine malice, cruelle dans les yeux.

- Lèves-toi ! Il nous reste encore du chemin !

Asyendil fut tout d’abord ébloui par la vive lumière. Le ciel gris de la veille avait laissé place au bleu azur. Il aperçut la lisière de la forêt. En fait il comprit que jusque là, ils n’avaient pas cessé de la longer.



Alors qu’il marchait, l’échine courbée, en tentant de respirer plus ou moins bien. Les chevaux s’arrêtèrent. Il redressa la tête étonné. Et c’est alors qu’il remarqua la forteresse au loin. Elle se dressait, figée par le temps. Immense, surplombant la vallée. Veillant sur la ville. Gardienne de la forêt. Les plaines s’étalaient à perte de vue d’un côté. Il y avait là quelques champs cultivés, en friche à cette saison. De l’autre, s’étendait la forêt, magnifique par ses couleurs. Et si l’on se retournait, on pouvait apercevoir la chaîne de montagne, déjà enneigée, par ce temps si radieux. La vue était splendide. Rien n’avait changé. Il était difficile à croire que le mal avait envahit ce lieu si enchanteur. Les remparts cernaient et protégeait la ville comme autrefois. Les pierres de granit brillaient au soleil à cause des paillettes de quartz. Les hautes tours et les tourelles se dressaient majestueuses. Le château avait été construit sur un petit piton rocheux. Et la ville s’étendait à ses pieds, silencieuse, en pente douce jusque dans les plaines.

- Nous y voilà enfin.

Murmura Karasu pour lui-même. L’elfe, l’entendit quand même…

- Allons-y.

S’exclama l’empoisonneuse. Asyendil perçut une pointe de joie dans leur voix. Finalement, et cela le fit sourire, ils étaient tous les trois ravis de rentrer enfin ! Pas pour les même raisons cependant. La mission était terminée pour certain. Pour un autre, elle ne faisait que commencer. Les chevaux repartirent en trottinant. Le loup lui courut jusqu’à l’entrée de la citadelle. Les mercenaires ralentirent l’allure en passant les portes de la ville. C’est alors qu’Asyendil sentit la magie... C’était sans doute la barrière de protection, invisible aux yeux. Le bonheur qu’il avait ressentit auparavant en admirant le paysage, s’envola subitement. Il découvrit la misère que les remparts cachaient. L’entrée n’était gardée que par deux gardes qui les saluèrent enfin les mercenaires surtout. Les portes sculptées de l’accès étaient en ruine. Les ruelles étaient sales. Les maisons pauvres, délabrées, fissurée de partout. Les sabots des chevaux martelaient les pavés de granit comme le glas d’une oraison funèbre. Les villageois présent, les regardait passé, courbés, prostré. Il craignait Karasu surtout. Le loup grognait menaçant. Certains osaient lever un peu les yeux et dévisageaient le prisonnier. Asyendil était écœuré par ce qu’il voyait. Les habitants, des elfes pour la plupart, étaient en guenilles. Ils n’avaient que la peau sur les os. Leurs pieds, nus et leurs mains étaient écorchés. Beaucoup toussaient en particulier les enfants qui fouillaient dans les poubelles, quelques os à ronger, comme des chiens. Il reconnu un des visages et détourna le regard meurtri lui aussi, d’une certaine manière pas la souffrance qu’il voyait. Il reporta son attention sur Karasu, juste devant. L lui jeta un regard noir. L’assassin lui rendit un sourire. Il l’avait étudié pendant qu’ils traversaient la ville. Il avait bien remarqué que la vue misérable des habitants le touchait de près…
Ils passèrent une seconde porte, ou là encore les gardes reculèrent pou les laisser passer. Quelques minutes plus tard, ils franchirent enfin le pont levis. Asyendil reconnut le clapotis singulier des douves qui le cernait. Le petit groupe déboucha sur la cour principale. Le guérisseur reconnut l’immense escalier permettant d’accéder au château. Deux palefreniers vinrent à leur rencontre et prirent la bride de leur monture. Des gardes vinrent et agrippèrent fermement le prisonnier. Asyendil essaya de se débattre lorsqu’il vit un homme descendre de l’escalier. Sa tunique était somptueuse : Une chemise et un pantalon blanc, au liserais d’or. Les pans de sa grande cape de soie rouge se mouvaient avec élégance par le léger souffle de vent. Leurs regards se croisèrent. Asyendil ne pouvait en croire ses yeux. Astharof descendait. Il ne pouvait en aucun cas se tromper sur la personne. La couronne d’or et de rubis posée délicatement sur sa tête ne laissait aucun doute. Il connaissait enfin son visage… Sa surprise était palpable car l’un des gardes lui donna un coup sur la nuque. Il tomba à genoux mais redressa la tête pour regarder le roi avec mépris.
L’usurpateur se présenta à ses mercenaires.

- Madame, je suis ravi de vous revoir.

S’exclama t-il en se courbant légèrement devant Rhyn.

Vous avez surement beaucoup de chose à me raconter tout les deux. Poursuivit-il en dédaignant enfin regarder l’elfe.

- Vous devez, tout deux être fatigué par le voyage. Le reste de la journée vous est acquis. Madame je vous convie ce soir au dîner. Nous aurons là tous le loisir de discuter. Vos appartements sont à votre disposition.

- Je vous remercie Seigneur.

Lui répondit-elle aimablement. Elle les quitta, poliment regagnant ses appartements.
Astharof se rapprocha d’Asyendil.

- Lèves-toi ! Qui es-tu ?

Lui demanda t-il fermement. L’elfe se releva sous la poigne des deux brutes qui le tenait. Il ne put contenir un sourire narquois.

- Et bien mon seigneur, je suis celui qui vous tuera…

Il reçut aussitôt un coup de poing d’Astharof au visage qui lui fit perdre l’équilibre.

- Réponds-moi !

Asyendil toussa et le regarda de nouveau dans les yeux avec mépris. Du sang coulait de sa lèvre inférieure.

- Son nom est Asyendil. C’est un rebelle et devines quoi mon ami, il est guérisseur. C’est aussi un élémentariste du feu et de l’eau.

Intervint Karasu qui s’était rapproché. L’elfe fut surpris du ton que l’assassin avait employé envers son roi. Avait-il quelques chose de plus entre les deux hommes qu’un simple assouvissement de l’un ? Quelque chose lui échappait…Ils étaient tous deux tellement différent : Karasu n’était habillé que de noir. Même ses yeux étaient sombre et son regard si froid et cruel, tout comme son cœur. Astharof, lui, avait les cheveux aussi blonds que les blés. Ses yeux étaient d’un bleu des plus purs. Ses traits étaient fins et angéliques. Il était difficile à croire qu’il soit cruel et sanguinaire. Au contraire de Karasu, il rayonnait de lumière. Le jour et la nuit, le soleil et la lune. Voilà ce qui les caractérisait tous deux…

- Tiens dont, notre rebelle est donc un mage…

- Oui, et si je te l’ais amené, c’est qu’il pourrait t’en apprendre bien d’avantage sur les résistants…

- J’en suis enchanté. Gardes emmenez-le et enchaînez-le dans une cellule vide.

- Oui mon seigneur !

Asyendil perdu de vue ses ennemis, ne sachant pas vraiment ce qu’il l’attendait derrière ses mûrs…

- Bon Karasu, je ne te poserais pas de question maintenant même au sujet du prisonnier. Tu es blessé ?

- Non se n’est rien Astharof. Rhyn est une excellente guérisseuse. J’ai juste le bras cassé mais cela ne sera bientôt plus qu’un souvenir.

Astharof hocha de la tête. Il posa une main sur son épaule et l’entraîna avec lui. Arrivé en haut de marches, ils s’arrêtèrent.

- Bon tu ferais mieux d’aller te reposer. Tu as mauvaise mine.

- Hum. J’aimerais bien voir ta tête après plusieurs jours de voyage harassant !

- Evidemment ! Le dîner est à vingt heures ce soir. Je t’y attends aussi. Ne me fais pas faux-bonds.

- Non je viendrais. Comme tu dois t’en douter, nous avons beaucoup de chose à nous dire. Et au fait pendant que j’y pense : Déploies plus d’homme dans les alentours de la ville. Le Repère des Rebelle est tout près je le sais. Asyendil te le confirmera probablement quand tu l’auras interrogé mais fais-le. Yukina est avec eux…

Astharof fut surpris quelques instants mais se ressaisit assez rapidement.

- Bien, je vais le faire. Je te remercie.

Ils se donnèrent une accolade et Karasu regagna ses appartements privés. Yévil le suivit silencieusement. Les quelques personnes qu’il croisa dans les couloirs, le saluèrent par respect ou par crainte.


Il rentra dans sa chambre. Le lit était fait, la pièce avait été aérée et la cheminée allumée pour la réchauffer. Un bain avait été préparé dans l’une des alcôves du salon. L’eau était chaude. C’est ce dont il avait le plus besoin. Yévil se coucha près de la porte fatigué lui aussi. L’assassin enleva ses armes et ses vêtements. Il entra dans le bain en faisant très attention de ne pas mouiller le plâtre. L’eau chaude et les vapeurs parfumées qui s’en dégageaient le détendirent. Il s’y prélassa de longues minutes, oubliant la mission et les rebelles, profitant simplement de l’instant présent.
Il se sécha rapidement devant la cheminée et ordonna à Yévil d’y aller à son tour. Le loup obtempéra en grognant. Ezéchiel enfila ensuite une chemise blanche en coton et un pantalon noir. Il serra à sa tunique par une écharpe noire à sa taille. Puis il sécha le loup, pour qu’il n’attrape froid. Il remarqua une cicatrice, à l’endroit même de son ancienne blessure. Ses poils étaient gris, et non pas noirs. Il en gardera éternellement la trace. Il mangea quelques fruits disposé dans un panier à son intention et s’allongea sur le lit. Yévil fit de même sur le sofa. L’assassin ne sut décrire le bien être qu’il ressentit en sentant le matelas et non plus le sol dur. En sentant l’odeur des draps propres et un oreiller. Et sans même sans rendre compte, il sombra dans un profond sommeil…
Il se réveilla en fin d’après midi. Le soleil se couchait à l’horizon. Les étoiles apparaissaient une à une, scintillantes…
Il se leva et s’étira. Il caressa le loup. Celui-ci avait envie de sortir mais Karasu refusa. Le danger était trop présent, si les rebelles traînaient dans le coin. Il prit sa dague et une simple cape qu’il attacha avec une petite chaine argentée. Puis passa son bras plâtré en écharpe dans un voile de lin qu’il noua derrière sa nuque. C’était moins fatiguant ainsi de supporter le plâtre. Il ouvrit la porte et s’engagea dans le couloir, le loup sur ses traces. Il se dirigea vers les catacombes. Il voulait avant le dîner qui n’était que dans quelques heures voir ses hommes. Il y avait là, dans les souterrains, une pièce secrète, un lieu unique. C’était le quartier de la garde personnelle du roi. Le quartier de ses hommes. Ils n’étaient que six. Sept en comptant lui. C’était les meilleurs mercenaires d’Astharof, les plus dangereux aussi. Ils étaient présents en permanence aux côté du roi se relayant. Mais leur discrétion était des plus efficaces. Le roi lui-même, ne les apercevaient que rarement. C’est tout juste s’il les croisait dans les couloirs de temps à autre. Et chacun avait leurs spécialités… Ezéchiel descendit le long escalier en colimaçon qui descendait au repère. La décoration de ce lieu était sommaire, voir même inexistante. Une table était disposée au centre, Des sofas étaient disposés un peu plus loin. Il y avait aussi une petite armurerie et un laboratoire…
En débouchant dans la salle, la première personne qu’il croisa fut Agnar. Le guerrier était un colosse de deux mètre qui les dépassait tous d’au moins une tête. Astharof compris. Malgré son physique impressionnant. Il était d’une dextérité inouïe. Le chirurgien, s’était son surnom car il avait l’art et la manière de découper les chaires, ciseler les membres, recoudre les plaies (mais c’était plutôt rare ça…)… etc.
Ses armes étaient des shurikens. Cinq au totale, d’une vingtaine de centimètre et dont les lames étaient rétractiles. Il les portait sur son dos un fourreau spécial. Il avait également deux poignards pour les combats rapprochés. Ils se saluèrent mutuellement respectueux. Plus loin Karasu aperçut Saeros et Ulryk en pleine partie de lancer de couteaux. Les individus s’arrêtèrent en apercevant le loup qui était venu à leur hauteur. Ils se rapprochèrent…

- Karasu ! Cela faisait longtemps que l’on ne t’avait pas revu. Ta mission s’est-elle bien passée ?

- Assez bien Ulryk. Ou sont les autres ? » Questionna t-il en dévisageant son interlocuteur.

Ulryk était un jeune homme jovial, qui la plupart du temps ne pensait qu’à s’amuser. Mais dans les combats, il se révèle être un redoutable combattant, d’une souplesse de félin…
Saeros, lui, était le plus jeune de tous. Son art était aussi le plus sournois de tous… Il fabriquait toute sorte d’objet. Celui qu’il réussit le mieux était assez petit, d’une forme sphérique auquel était reliée une ficelle tressée. La taille de celle-ci pouvait varier selon l’utilisation que l’on n’en faisait. Le plus impressionnant était lorsque l’on allumait cette ficelle et qu’elle se consumait jusqu’au bout. Une détonation se produisait et l’objet explosait. Saeros donnait un nom à chacune de ses créations. Il avait confectionné beaucoup de ses petites sphères. Des coffres en était remplis et avant que Karasu ne parte en mission, il était sur un autre projet, une sorte de catapulte qui pourrait les envoyer à des kilomètres…

- Hum, et bien Jarrod s’est absenté lui aussi, Tinguel assure la protection du roi en ce moment et Shalimar et bien euh… Tu sais où elle est toi Saeros ?

Le jeune garçon hocha non de la tête. Agnar éclata de rire.*

- Je suis juste derrière toi Ulrik. Murmura une voix féminine à son oreille.

- Ah tu sais bien que je n’aime pas quand tu fais ça ! Répliqua t-il.

- Allons ne t’énerves pas, je ne peux m’en empêcher… Karasu, mon cher Karasu, je suis heureuse de te revoir… Dit-elle en s’avançant vers lui.

Shalimar était la seule femme de la troupe d’élite. L’elfe noire avait su s’imposer face aux hommes. Elle était respectée et redoutée. Elle était aussi très belle et savait jouer de ses charmes et de ses atouts dans toutes les circonstances… Aucun homme ne pouvait résister à ses charmes. D’ailleurs elle en usait maint fois. Même Ezéchiel avait succombé… Le souvenir des nuits torrides passé en sa compagnie remonta à son esprit. Il lui sourit.

- Mais c’est réciproque très chère Shalimar…

- Quelles sont les nouvelles depuis mon absence ? Demanda t-il en s’installant autour de la table.

- Au pas grand-chose. Astharof ne risque rien ici.

- Ulryk, tu oublis cet étrange individu… » Intervint Saeros.

- Oh c’est vrai ! Karasu certaines nuits un homme, bizarre je dois dire, un vampire vient voir Astharof. Il ne semble pas menaçant alors nous n’intervenons pas, mais c’est étrange quand même.

- Un vampire dis-tu… Je vois à peu près de qui tu parles…

- A bon ?

- Oui c’est une longue histoire…

- Alors racontes-là…

Karasu hésita un moment mais devant l’attente de ses compagnons commença son récit… Le reste de la soirée se poursuivit ainsi en compagnie des seules personnes pour qui il avait du respect…
Un peu avant vingt heures, il les quitta pour rejoindre Astharof au dîner. Yévil le suivait. Le souverain était assis à la grande table. Il la présidait. Karasu s’assit à sa gauche. Rhyn, qui devait être à sa droite n’était pas encore apparue. Une conversation peu sérieuse s’engagea entre les deux amis. Au bout d’un moment, un page vint les salua et annonça la venue de l’empoisonneuse. Les portes s’ouvrirent et Rhyn, apparue…magnifique…
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